L’agriculture est un des fondements de tout développement durable. C’est en partant de ce constat que le mouvement politique nationaliste Corsica Libera est parti en croisade contre la spéculation sur les terres agricoles. La section locale de Portivechju a tenu hier une conférence de presse pour dénoncer tout particulièrement sur le territoire de la commune, « un contexte de spéculation immobilière effréné ».
C’est au cœur des prairies naturelles de Brellinga, à la sortie nord de Porto-Vecchio, que les militants se sont réunis autour de leur porte-parole Michel Giraschi pour dénoncer le plan local d’urbanisme de Porto-Vecchio (N.D.L.R. : qui doit être examiné aujourd’hui par le tribunal administratif de Bastia). « Sous l’impulsion d’une municipalité plus soucieuse des intérêts particuliers que de l’intérêt général des Porto-Vecchiais, le PLU privilégie une économie résidentielle, avec toutes les conséquences négatives qu’elle entraîne ».
Corsica Libera prend ainsi pour exemple l’exploitation de Patrick Andreani, un agriculteur possédant près d’une cinquantaine de vaches allaitantes, qui paissent sur les terrains de Brellinga qui accueilleront demain d’importants projets immobiliers. « Les exemples frappants des dérives de cette politique municipale sont ces sociétés, appartenant quasiment toutes à des membres du conseil municipal dont certains ont siégé à la commission de pilotage du PLU, qui ont acquis un certain nombre de terrains agricoles, en particulier une partie des terres de Brellinga, peu de temps avant l’élaboration du PLU. Ces terrains ont ensuite été déclassés par le PLU malgré l’opposition de la chambre d’agriculture. Ainsi, des terrains à forte potentialité agricole ont été offerts aux appétits spéculatifs ! », s’est indigné Michel Giraschi, qui affirme par ailleurs qu’un permis de construire a été obtenu le 3 février 2011 « pour une surface constructible de 8 480 m2 sur un terrain de 8 ha ».
Un avenir en sursis
L’agriculteur, qui s’exprimait hier au nom de sa profession, a dit regretter la perte de ces terres, dont il est en partie locataire, qui va réduire de manière conséquente son activité. « C’est mon avenir qui est en jeu ! ».
Un avenir que Corsica Libera entend bien défendre, en prônant une politique foncière qui renforce les compétences existantes, telles que la Safer, qui se dote d’un fond foncier pour protéger les terres agricoles de la spéculation et se donne les moyens de réinvestir les friches avec de jeunes agriculteurs.
Corsica Libera demande en attendant pour Porto-Vecchio « le retour de ces terres à leur vocation agricole et l’annulation totale du PLU de Porto-Vecchio ».
Le tribunal administratif de Bastia doit examiner aujourd’hui les 40 recours déposés contre le PLU de Porto-Vecchio.