Les membres de Corsica Libera ont livré hier, à Bastia, leur analyse de la situation insulaire qu’ils jugent « dramatique ». Les assassinats et tentatives qui gangrènent l’île depuis plusieurs années mais aussi une certaine « dérive mafieuse dans des secteurs économiques comme le BTP qui empêchent les Corses d’y travailler honnêtement ».
Au-delà du simple constat, le mouvement nationaliste estime que « l’État et son administration ont failli et que les forces de l’ordre sont devenues celles du désordre. Les élus corses ont aussi leur part de responsabilité, ne serait-ce qu’en cautionnant la politique parisienne qui conduit notre peuple à la ruine ».
Alors pour les membres du mouvement, l’heure est venue de se serrer les coudes. Les nationalistes lancent un appel aux… nationalistes comme l’a expliqué Jean-Guy Talamoni, membre de l’exécutif de Corsica Libera : « Nous avons toujours été favorables à la diversité du mouvement. Aujourd’hui, face à la gravité de la situation, il est nécessaire de trouver une cohérence d’ensemble autour d’un projet commun afin d’offrir aux Corses une véritable alternative, une solution politique et un espoir pour notre peuple. Nous lançons donc un appel solennel à l’ensemble des nationalistes ».
« Assainir la vie politique locale »
Corsica Libera demande ainsi à toutes les composantes du mouvement national de se positionner. Une invitation lancée bien entendu à l’adresse des nationalistes modérés. Et Jean-Guy Talamoni de préciser : « La clandestinité, ce n’est plus le problème aujourd’hui. En 2012, tout le monde s’accorde à dire que la violence qui gangrène la Corse a pris bien d’autres formes. Il faut sortir des calculs électoraux. C’est fini le temps où l’on pouvait se contenter de dire « On va faire un bon score aux législatives ou aux territoriales… » »
Le dialogue est donc largement ouvert du côté de Corsica Libera et les convictions bien assises : « Seul un accord entre l’ensemble des composantes du mouvement national peut constituer un début de réponse à la situation que nous connaissons. Il n’y a aucun autre projet qui offre une perspective d’avenir. On doit prendre nos responsabilités car si nous ne le faisons pas, les Corses vont nous le reprocher ».
L’accord envisagé par les nationalistes s’articulerait notamment autour des propositions qu’ils défendent depuis longtemps : « Il faut assainir la vie politique locale avec la création d’un organisme d’évaluation des politiques publiques pour plus de transparence, la mise en œuvre de la citoyenneté corse avec dix ans de résidence et un code des investissements afin de contrôler l’introduction des capitaux étrangers sur le sol corse. Toutes ces propositions peuvent être amendées et enrichies ».
De manière concrète, cet accord serait susceptible de prendre, selon Corsica Libera,« la forme d’un texte commun et officialisé ». Dans un second temps, les nationalistes envisagent d’élargir leur démarche à « d’autres forces politiques »puis de la soumettre à la validation populaire « pourquoi pas, le moment venu, sous la forme d’une manifestation ».
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