Quatre mairies. Quatre attentats. Entre fin août et début octobre 2005 Albitreccia, Prunelli di Fiurmobo, Grosseto Prugna et Ghisonaccia sont visées. Hier, la cour d’assises spéciale de Paris a entendu les gendarmes, arrivés sur les lieux en premier, et les policiers, chargés de l’enquête.
Les militaires ont rappelé qu’un seul attentat a réellement réussi. C’était le 31 août 2005, à 3 h 30 du matin. Les pompiers, venus éteindre l’incendie, avaient dû rapidement arrêter leur intervention après avoir repéré des engins explosifs. Si la charge extérieure n’avait pas fait de gros dégâts à l’annexe de la mairie, celle placée à l’intérieur avait mis ce bâtiment administratif en feu. Un témoin a bien vu une Golf sortir du parking, mais les enquêteurs n’avaient pu bénéficier d’autres témoignages.
Bidons, minuteurs, piles électriques, bouteilles de gaz, et mélange chloraté. Voilà avec quoi les terroristes voulaient faire sauter ces annexes de mairies. Malheureusement pour eux, les mélanges ont rarement pris. À Prunelli di Fiurmobo, le bâtiment comprend un logement de fonction au premier étage. Le locataire l’a échappé belle.
Le travail minutieux des enquêteurs a permis de découvrir des facturettes d’achats de bidons chez Dominique Pasqualaggi. « Il a admis que c’était pour confectionner des explosifs », a souligné devant la cour un policier. Chez Alexandre Vincenti, la police a trouvé cinq minuteurs, un pot de chlorate, des fils électriques. Chez Joseph Sabiani, deux pots de chlorate. Ces éléments matériels ont été recoupés grâce au suivi des téléphones, ce que l’on appelle la géolocalisation.
Avant chaque attentat les trois hommes sont en contact. Puis, leur téléphone s’éteint.« La géolocalisation démontre qu’ils sont potentiellement ensembles », a indiqué un enquêteur.
Dominique Pasqualaggi a bien tenté de donner un alibi à la police. Il affirmait se trouver aux côtés de sa compagne. Pas de chance. À chaque fois, à heure tardive, celle-ci était au téléphone avec son amant. Difficile, donc, d’imaginer qu’ils étaient ensemble.
Lors des gardes à vue, à la différence de Dominique Pasqualaggi, Joseph Sabiani a nié toute implication dans le FLNC du 22 Octobre. Et, s’il ne reconnaît pas avoir joué un rôle dans ces attentats, il admet avoir acheté les minuteurs à la demande d’Alexandre Vincenti. Dominique Pasqualaggi affirme également n’avoir eu qu’un rôle logistique.
Mais, pour la police, l’enquête démontre que les quatre attentats sont du fait de la cellule du FLNC du 22 Octobre articulée autour de ces trois hommes.
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