Le procès Colonna s’est ouvert. Les prisonniers du commando Erignac sont en cours de rapprochement. Vous êtes le seul parlementaire à ne pas vous être exprimé sur le sujet. Quel est votre sentiment ?
Le code pénal ne connaît pas des « prisonniers politiques », mais seulement des détenus de droit commun. La loi prévoit des rapprochements, il faut l’appliquer. Ce retour permettra aux familles concernées de les voir plus souvent. J’observe – on l’oublie trop – que Mme Erignac et ses enfants n’auront plus la chance, eux, de revoir leur époux et père !
Les nationalistes avaient rassemblé plus d’un tiers des suffrages…
Ce fait conjoncturel, si l’on n’y prend garde, peut devenir structurel. C’est le premier pas qui compte. Quand les habitudes sont prises, il est difficile de s’en défaire.
L’unique préoccupation, dès lors, pour les leaders de droite ou de gauche, est de tenir compte de ces résultats dans la perspective notamment des élections législatives. Il leur faut coller au maximum à la revendication nationaliste qui impose ainsi, depuis un an, son « tempo » sur des thèmes ciblés : citoyenneté, foncier, résidence de 10 ans, rapprochement des détenus, co-officialité, nouveau statut… en un mot « plus natio que moi tu meurs » ! Tel est le climat. L’exercice auquel doit se livrer le président Giacobbi est d’autant plus difficile que les formations de la majorité ont des analyses différentes s’agissant des revendications précitées. Elles ne faisaient pas partie du programme de la gauche.
Paul Giacobbi a déclaré après le référendum que le problème institutionnel « était réglé pour 20 ans » ! Mais les partisans du oui s’efforcent de trouver un prétexte – la réforme nationale des collectivités – pour imposer un nouveau statut.
Source et suite de l’interview sur : http://www.corsematin.com/article/corse/nicolas-alfonsi-on-sepuise-dans-des-exercices-de-funambule