A l’inverse de ce que prétend le président et les autorités judiciaires françaises, Mohammed Merah n’était pas un loup solitaire étranger au réseau islamiste mais bien au contraire il est évident qu’il n’a pas agi seul, qu’il a été soutenu et que ses crimes ignobles pourraient bien être suivis par d’autres.
Le professeur Klausen, spécialiste américain des réseaux djihadistes, le démontre dans un article publié le 26 mars dans le Wall Street Journal et affirme : « France’s djihadist shooter was no lone-wolf » et « Mohammed Merah was practicaly a prince in violent extremist circles ». L’auteur remarque que la mère de Mohammed Merah est mariée au père d’un certain Sabri Essid qui aurait joué un rôle dirigeant dans les milieux islamistes du sud-ouest de la France, qui a été capturé en Syrie en 2006 et qui aurait tenu avec un autre français un établissement destiné à mettre en sécurité en Syrie les combattants se rendant en Irak.
Plus encore, le comportement même de Merah, filmant les scènes de ses crimes atroces, est à l’évidence caractéristique de l’ignoble méthode médiatique des djihadistes, de même que sa rhétorique est tout à fait caractéristique des réseaux djihadistes et d’ailleurs, il s’est lui-même revendiqué comme appartenant au groupe « Forsane Alizza » (« chevaliers de la gloire »), une organisation médiatique djihadiste basée en France qui a été d’ailleurs dissoute en janvier mais qui n’en continue pas moins ses activités médiatiques sur internet à travers de nouveaux sites. L’auteur conclut que les crimes de Merah, loin d’avoir été accomplis dans l’isolement, ont bénéficié de complicités en France même et à l’extérieur.
Il semble, de surcroît – et cela est confirmé – que ce « loup solitaire » était en relation directe avec le patron de la DCRI, au point de l’appeler sur son portable depuis le Pakistan ! Il est malheureux et regrettable d’avoir à lire la presse étrangère pour bénéficier de l’avis autorisé de spécialistes sur cette tragédie pendant que l’on essaie de nous faire gober la fable d’un jeune fou isolé qu’il était particulièrement difficile de détecter et de mettre sous surveillance effective afin de prévenir les atrocités qu’il a commises.
Paul Giacobbi, Député et Président du Conseil Exécutif de Corse
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