Il y a neuf accusés dans le prétoire de la cour d’assises spéciale de Paris, au premier rang desquels Dominique Pasqualaggi, sur son fauteuil roulant, et deux autres dans le box de verre, Xavier Luciani (condamné à 30 ans de prison) et Sébastien Giudicelli (condamné à 15 ans), gardés par des gendarmes.
Parmi la douzaine d’avocats présents, MeGarbarini, avocat du principal accusé de ce procès, Dominique Pasqualaggi. Hier matin, deuxième jour d’audience, la cour a convoqué le commissaire Leseigle, responsable de l’antiterrorisme en Corse et directeur de l’enquête qui vaut à ces neuf accusés d’être jugés.
Le dossier démarre avec la découverte du corps d’Alexandre Vincenti à Aix-en-Provence, le 23 janvier 2006.« Il repose assis contre une haie, le long du mur de la trésorerie qui a été soufflée. Il a le visage et la tête abîmés, les deux mains amputées. Il agonise, râle et meurt très vite. » Un peu plus tard, la police contrôle un automobiliste en sens interdit, un peu éméché.
C’est Pasqualaggi qui arrive à convaincre les fonctionnaires d’être indulgents. Ce sont eux qui vont garer le véhicule… « C’est un travail de fadettologie qui ramène cette affaire à l’antiterrorisme », explique le chef d’enquête. Sébastien Giudicelli et Pasqualaggi sont impliqués dans le dossier d’attentat contre la maison secondaire d’Émile Zuccarelli. La police interpelle Dominique Pasqualaggi à Marignane alors qu’il restitue un véhicule de location avec lequel il a fait 867 km.
Chez Vincenti, on trouve un extincteur vide, volé dans l’immeuble de Joseph Sabiani, six minuteurs, du fil électrique et un calibre 7.65. A Corte, la police perquisitionne chez Pasqualaggi et interpelle sa compagne, Marie-Laure Bartoli. On trouve des factures de chlorate. Jeanne Belgodère qui raconte avoir passé la soirée du 22 janvier avec Alexandre Vincenti et Dominique Pasqualaggi, est interrogée. Ils sont allés au bar, au restaurant, en boîte. Pasqualaggi a tout payé. Jeanne Belgodère qui a fait des fouilles avec ce dernier en 2005, trouve le comportement des deux amis curieux. Patrick Antounès, à Lyon, a eu des contacts téléphoniques avec Vincenti.
Ce dernier voulait lui emprunter sa Saab pour aller chercher du plastic, mais il a refusé… Avant sa garde à vue, Pasqualaggi a eu le temps de se débarrasser des explosifs et des détonateurs. Il faudra 8 dépositions avant qu’il ne parle de son engagement nationaliste et ne révèle le lieu où il a abandonné le plastic. Albert Serrand est soupçonné de l’avoir fourni. Les « fadettes » ont révélé des contacts avec Sabiani, Vincenti, Michel Ettori d’Olmetto et Christophe Lafond.
Ce dernier devait ramener l’explosif en Corse. Un pistolet 7.65, du chlorate, du fil électrique, des munitions et un jeu de photos sont découverts chez Sabiani. Ces photos sont les mêmes que celles trouvées dans le coffre de la voiture de Pasqualaggi : l’étude d’un notaire de Corte et une lettre.« Une tentative de racket du FLNC 22 octobre », explique le commissaire Leseigle. Albert Sarand chez qui rien n’a été trouvé, a été approché par Michel Ettori pour avoir des explosifs.
Leur remise (4 kg) a eu lieu le 22 janvier, dans l’Ain, sur le parking d’un centre commercial. C’est Vincenti qui a fait les 850 km qui séparent l’endroit d’Aix-en-Provence. Tout cela a été préparé lors d’une oursinade à Porto-Vecchio avec Dominique Pasqualaggi. Elle a été organisée par l’association de soutien aux prisonniers politiques, « une vitrine légale comme Riscossa paisana », précise le commissaire qui rappelle que l’association était dirigée par Ange-Marie Tiberi, celui-là même qui est mort dans l’explosion de sa bombe sur la plage de Solaro le 3 janvier 2007. Le commissaire a parlé trois heures sans arrêt et sans note. (Corsica Infurmazione : La journée oursinade est une journée privée et non organisée par une Associu de soutien aux prisonniers politiques et Ange Marie Tiberi n’a jamais dirigée l’Associu de soutien aux prisonniers politiques, la police a de sacrée lacune)
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