#Corse #Toulouse – « Terrorisme – La fin d’une exception française »

La France a été l’un des premiers pays à combattre la menace terroriste islamiste et a pu, de ce fait, se croire relativement préservée. Mais les assassinats perpétrés par Mohamed Merah signent la résurgence d’un terrorisme antifrançais, estime ce journaliste britannique.

La tuerie perpétrée par Mohammed Merah porte un coup sévère à une institution sécuritaire qui se targuait d’avoir tenu la France à l’écart du terrorisme le plus violent. Si les tensions raciales et confessionnelles ont pu déboucher sur de violentes émeutes, Paris n’avait en effet pas connu d’attentats de l’ampleur de ceux de Londres, Madrid ou New York.

Après une série d’attentats dans les années 1980 et 1990, principalement revendiqués par le GIA (Groupe islamiste armé, algérien), les autorités françaises avaient été les premières en Europe à s’intéresser aux violences des extrémistes musulmans, à une époque où les Britanniques se préoccupaient des paramilitaires irlandais et les Espagnols des indépendantistes basques. Cela avait conduit nombre d’organisations islamistes à quitter Paris pour Londres, où les forces de police et de sécurité les laissaient à peu près tranquilles. On estimait alors que cela faciliterait l’infiltration de ces mouvements, et qu’ainsi, les djihadistes locaux ne s’en prendraient pas à leur pays de résidence. Les attentats dans les transports londoniens en juillet 2007 ont prouvé le contraire. Paris et d’autres capitales alliées, dont Washington, avaient d’ailleurs mis en garde contre cette éventualité.

Parallèlement, la France s’était probablement mise temporairement à l’abri en refusant, contrairement au Royaume-Uni et à l’Espagne, de participer à la coalition américaine qui a envahi l’Irak – participation qui, à l’époque, fut le principal argument de radicalisation des jeunes musulmans britanniques, selon Eliza Manningham-Buller, qui dirigeait alors le MI-5 [le service de renseignement intérieur britannique].

Mais le répit français a été de courte durée et la France, en particulier sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a adopté une position de plus en plus agressive en matière de lutte antiterroriste. Selon des chiffres publiés l’année dernière par Europol, la police européenne, la France a réalisé 94 des 179 arrestations d' »individus liés au terrorisme islamiste », soit plus de la moitié. Ce qui, selon les termes du gouvernement français, faisait du pays « le premier rempart contre cette menace en Europe ». « La méthode préventive à la française paie », insistait le criminologue Alain Bauer, qui conseillait les autorités sur la question de la menace terroriste.

Tout le monde n’était pas aussi optimiste. Des lois sévères adoptées par le parlement français et considérées par certains musulmans comme une attaque contre leur religion, ajoutées à la présence de troupes françaises en Afghanistan, pourraient raviver la menace extrémiste, mettait en garde Bernard Squarcini, le directeur de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). « Tous les clignotants sont dans le rouge. Notre pays, à cause (…) de son engagement en Afghanistan, de prises de positions fermes en matière de politique étrangère et de débats de société comme la loi sur le voile intégral, fait l’objet d’un intérêt très particulier de certains mouvements islamistes radicaux. Nous déjouons en moyenne deux attentats par an, mais un jour, nous serons touchés, » déclarait-il en 2010.

Depuis quelque temps déjà, les ressortissants français à l’étranger sont pris pour cibles. Ils sont un certain nombre à s’être fait enlever dans plusieurs pays dont l’Irak et l’Afghanistan. Six sont détenus au Niger et, après l’assassinat de Michel Germaneau, un travailleur humanitaire de 78 ans, le gouvernement français a envoyé des soldats dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Les services de sécurité français ont par ailleurs remarqué la résurgence de certains groupes musulmans radicaux nés en France, dont Forsane Alizza (« les Cavaliers de la fierté »), implanté à Paris et Limoges et que Mohamed Merah aurait rejoint. Ce groupuscule interdit il y a quelques semaines se donne pour objectif premier de « combattre l’islamophobie » et de « défendre l’honneur des femmes musulmanes ».

Mohammed Merah semble avoir ramené cette guerre dans son pays. « Nous ne savons pas encore si d’autres personnes, voire un groupe organisé, sont impliqués, précise Robert Emerson, spécialiste des questions de sécurité. Mais dans tous les cas, cette tuerie montre que d’autres attentats peuvent avoir lieu en France. »

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