#Corse – Affaire SMS – Les six prévenus répondent de marchés truqués sur fond d’indépendantisme

Du nationalisme corse, une guerre des polices, des marchés publics dévoyés, des règlements de comptes entre bandes, des circuits obscurs d’argent public, un peu de secret défense… la cour d’appel d’Aix a rouvert hier le dossier de la SMS, du nom de la Société Méditerranéenne de Sécurité.

Mauvaises pratiques dans l’attribution de marchés publics

De la vingtaine de prévenus condamnés le 20 juin dernier à Marseille, ils ne sont plus que six à être rejugés. À la barre, ils justifient leur appel par des cris d’innocence. Gérard Cerruti, ancien président de la commission des marchés de la Chambre de commerce et d’industrie du Var, se défend ainsi d’avoir favorisé la petite société corse, dirigée par d’anciens indépendantistes recyclés dans les affaires. « Je ne me sens concerné par cette affaire ni de près ni de loin », dit ce chef d’entreprise varois, condamné à un an de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité pour son rôle présumé dans l’attribution du marché du contrôle et de la sécurité des passagers sur l’aéroport de Toulon-Hyères.

Le port de Marseille, l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille faisaient appel à la SMS. La justice a ausculté en détail les marchés passés, de 2002 à 2007, pour la sécurité de l’aéroport d’Ajaccio. Éviction des concurrents, surfacturations des prestations, mise à distance des autorités de contrôle…… Raymond Ceccaldi, ancien président de la Chambre de commerce et d’industrie de Corse-du-Sud, et François-Marie Pantalacci, à l’époque président de la commission des appels d’offres, se démarquent d’Antoine Nivaggioni, le gérant de fait et charismatique commercial de la SMS, abattu le 18 octobre 2010 à Ajaccio.

Personnage central du dossier, il était l’un des proches d’Alain Orsoni, leader dans les années 1990, du Mouvement pour l’autodétermination, rebaptisé par les mauvaises langues insulaires Mouvement pour les affaires.

Tous innocents, tous victimes ?

La guerre des bandes qui ensanglante l’île est en filigrane de ces débats économiques. Elle apparaît au détour d’une question de l’avocate générale Isabelle Delande à Francois-Marie Pantalacci. Ses fils, deux jumeaux de 20 ans, sont incarcérés, soupçonnés d’être les auteurs d’une fusillade, ouverte le 8 novembre, quartier Balestrino à Ajaccio, sur la voiture d’Yves Manunta dans laquelle se trouvaient son épouse et leur fille âgée de 8 ans. Manunta, fondateur de la SMS avant de se brouiller avec Nivaggioni…… François-Marie Pantalacci ne veut pas parler du sort judiciaire de ses fils, pas plus que la préparation d’un assassinat dont il aurait été la cible en août 2009. Près de chez lui, en pleine nuit, les policiers avaient interpellé un homme armé comme un char d’assaut.

Rejugé pour avoir fait préparer un vrai-faux passeport au nom de Nivaggioni – en fuite durant quatorze mois en 2007 et 2008 -, Jean-Luc Schnoebelen dirigeait jusqu’à il y a quinze jours le groupe Ginger (3 000 salariés) qu’il avait revendu à des investisseurs hollandais. Licencié à la suite de l’envoi de lettres anonymes évoquant ses déboires judiciaires, il se présente comme une victime de la SMS dans laquelle il avait investi. « J’ai sauvé le 3e employeur corse. J’ai perdu ma notoriété, mon emploi pour des faits qui me paraissent injustes ».

Luc LEROUX

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