Une fois de plus, avec une incroyable constance et cohérence idéologique, la légion étrangère a fêté Camerone au camp Raffalli, comme tous les 30 avril.
Camerone ? Un simple fait d’armes digne d’une production hollywoodienne ou un symbole du colonialisme occulté ?
Revenons sur les faits, cette bataille s’inscrit dans le cadre de l’agression française contre le gouvernement légitime du Mexique. Camerone demeure donc une heureuse victoire des troupes mexicaines, non sans grandes difficultés militaires, certes, sur les troupes d’élites de l’expédition impérialiste française qui débuta en 1861 et échoua lamentablement en 1867. Le but de cette expédition était de mettre en place un roi conservateur et de défaire les autorités républicaines du Mexique.
La célébration de cette bataille dans l’enceinte même du Camp Raffali revêt donc un caractère enclore plus symbolique. En effet, ces célébrations à répétitions s’effectuent là même où fut érigé le Camp de vaux à l’issue de la sanglante conquête militaire française de l’île au cours de laquelle des milliers de jeunes corses périrent. Célébrées non loin de la plaine de la Paratella où des centaines de corses furent spoliés de leur terres nourricières par les colons français, parmi lesquels des militaires ( cf. marquis de Sestrières ). Et aujourd’hui les pratiques se perpétuent, aux légionnaires les logements et terrains à tarifs préférentiels, aux jeunes corses le mal-logement et l’absence de terres agricoles.
Tous les 30 avril à Calvi, cela ne fait aucun doute, c’est bien le colonialisme que les troupes d’occupation célèbrent.
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