Un candidat à l’élection présidentielle a été accueilli à Bayonne sous les huées. C’est regrettable mais tout candidat en campagne, tout homme public, doit s’attendre à ce genre d’incident. Il n’y a eu ni injure, ni violence. Combien de fois n’ai-je été publiquement sifflé ? C’est effectivement désagréable mais les citoyens sont en droit de manifester, c’est même une liberté fondamentale. Ceci étant, ce n’est pas la première fois que Bayonne est le siège d’un incident qui met en cause un très haut personnage de l’Etat. Saint-Simon rapporte qu’en 1707 « M. le duc d’Orléans s’arrêta à Bayonne pour voir la reine veuve de Charles Ier qui lui donna un fauteuil. M. le duc d’Orléans, qui ne l’aurait osé prétendre, se garda bien de le refuser ».
Saint-Simon déplore que cette faiblesse d’une reine veuve envers un prince français ait bouleversé le protocole applicable aux princes : « étranges abus nés des fauteuils de Bayonne ». En 1707, on a fait à Bayonne, selon Saint-Simon, bien trop d’honneur à un prince de France qui n’était pas « fils de France », ce qui ne lui conférait pas un rang assimilable à celui des infants d’Espagne… En 2012, dans cette ville, on aurait manqué de respect à un président de la République. Il se trouve qu’entre temps il y a eu la Révolution française en 1789 et que, depuis, tous les citoyens français sont égaux devant le suffrage et que les privilèges ont été abolis. Il n’y a plus de princes dans la République française et quand nous nous présentons devant le peuple, celui-ci nous rappelle qu’il est en droit de manifester sa réprobation à notre encontre.
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