Le président a dénoncé « la violence d’une minorité », dont « des militants PS » et les « voyous d’un groupe terroriste ». A 17h, le président était toujours à Bayonne, retranché dans un café du centre-ville. Les indépendantistes basques l’empêchant de quitter la ville. Nicolas Sarkozy a finalement pu quitter Bayonne vers 17h20. Il a dénoncé l’action de « voyous d’un groupe terroriste » et assuré « qu’il ne se laissera pas faire ».
Certains des jeunes hostiles au chef de l’Etat ont lancé des oeufs en direction du bar et des tracts en faveur de la collectivité territoriale du pays basque. Des militants PS, dont certains brandissaient le programme de François Hollande, étaient aussi présents, sans participer à ces débordements.
Le président-candidat, attendu dans la soirée à Bruxelles pour un sommet européen, a aussi évoqué des « comportements de voyous ». « Ici, nous sommes en France, sur le territoire de la République française, et le président de la République ira partout sur le territoire », a-t-il ajouté. « Et si ça ne plaît pas à une minorité de voyous, ils devront s’y faire », a-t-il mis en garde.
Au milieu d’une foule de partisans criant « Nicolas! Nicolas! » et de nombreux opposants
criant « Nicolas kampora! » (« Nicolas dégage! », en langue basque), le chef de l’Etat s’était auparavant très difficilement frayé un passage dans les rues étroites du petit Bayonne jusqu’au bar du Palais, rue d’Espagne, sous une pluie de petits bulletins de vote de Batera, un collectif réclamant une collectivité territoriale pour le Pays basque. M. Sarkozy est entré en urgence dans le bar vers 16h, manifestement pour s’y réfugier. Des oeufs ont alors été jetés sur la vitrine. Une foule compacte s’est formée devant le bar et des CRS ont été appelés en renfort pour permettre à M. Sarkozy de sortir de l’établissement.
Un peu plus tôt vers 13h, des heurts avaient déjà éclaté avec les forces de l’ordre présentes sur place. Alors qu’une centaine de manifestants se tenaient à proximité de la ferme visitée par le candidat Sarkozy à Itxassou (Pyrénées-Atlantiques), un groupe d’individus a contourné le service d’ordre pour, à travers bois, s’approcher de la ferme d’où ils ont tiré des fusées en l’air. Après une course-poursuite à travers champs, trois personnes ont été interpellées et conduites à Bayonne par les forces de sécurité pour vérification d’identité.
Le groupe de manifestants était composé d’opposants à la ligne à grande vitesse (LGV) devant relier Bordeaux à l’Espagne et de militants de la coalition Euzkal Herria Bai regroupant des partis de la gauche nationaliste basque.
L’affaire prend donc un tour politique car quelques minuites après ces incidents, la porte-parole du candidat UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, a accusé le Parti socialiste d’avoir organisé des « manifestations de rue » contre le président.
Le président-candidat Sarkozy a lui-même eu des mots durs en commentant les incidents : « Hollande a annoncé l’épuration, forcément, ça échauffe les esprits des gens de
la base », a-t-il déclaré dans le bar du centre-ville devant lequel s’étaient massées plusieurs centaines d’opposants qui l’ont hué et insulté.
Le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls, a répliqué qu' »aucun militant socialiste » n’était impliqué dans les incidents survenus à Bayonne. « François Hollande, toute son équipe, condamnent toute violence. Il peut toujours y avoir des provocateurs, mais il n’y avait aucun militant socialiste, dans ces incidents », a déclaré le député de l’Essonne. « Que la porte-parole (Nathalie Kosciusko-Morizet), le candidat Sarkozy lui-même, se permettent d’accuser le PS d’être au coeur de ces violences, montre l’état de désarroi dans lequel se trouvent le candidat sortant et son équipe », a-t-il poursuivi.
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