Saint Denis. Jeudi 23 Février 2012.CCN/Tmg. Les deux dernières nuits ont été très chaudes, dans les villes de St Denis, St Benoit et du Port où des jeunes manifestants se sont pris à des symboles de la pwofitasyon. La cause de cette tension, qui n’est gère surprenante, l’échec des négociations sur une baisse éventuelle du prix des produits pétroliers. Mais aussi, tout comme à Mayotte, il y a de cela quelques semaines, la hausse brutale des prix des aliments ( +4,4% en un an ) n’est pas étrangère à cette poussée de fièvre. Récit.
Le mouvement des transporteurs de la FNTR (Fédération nationale des transporteurs routiers) a dégénéré ce mardi 21 février 2012. En soirée, la situation a complètement échappé au président de la FNTR. Après une longue réunion de cinq heures avec le préfet Michel Lalande, Jean-Bernard Caroupaye est revenu vers ses troupes à 20 heures, annonçant la signature d’un protocole d’accord, avec l’assurance d’une réunion le vendredi 24 février pour discuter de la baisse du prix des carburants. Il demandait aussi la levée des barrages. Mais les manifestants qui sont venus gonfler les rangs des transporteurs au cours de la journée — à l’appel de Jean-Bernard Caroupaye — ont fortement désapprouvé cette annonce. Le président de la FNTR était copieusement hué. Cette population, appelée à la rescousse dans la matinée par la FNTR, continuait à demander la tenue d’une réunion avant vendredi, et criait sa colère contre la vie chère.
Ne voulant plus de Jean-Bernard Caroupaye, la population s’est vite retrouvée sans leader. Dès lors, les débordements étaient quasiment inévitables. Les émeutes ont vite éclaté. Au Port, certains manifestants avaient prévenu un peu plus tôt mardi que si les camions étaient déplacés aux abords de la SRPP, ils mettraient le feu à la ville. Ils ont mis leur menace à exécution et s’en sont pris à l’établissement de la compagnie Grains du Capricorne, lieu hautement symbolique puisqu’il est l’un des leaders de la distribution du riz à La Réunion. Toujours au Port, une guérite a été brûlée à l’entrée de Sermétal, et la coopérative des dockers a été un temps menacée. Des barricades de feu ont été installées sur presque tous les ronds-points et les grands axes de la commune. Des commerces ont été vandalisés. Trois personnes ont été interpellées. Dans l’après-midi déjà, un groupe de jeunes a essayé d’entrer dans les magasins Score et Leclerc du centre-ville. Les jeunes ont été (…)
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