Monsieur le Président du Conseil exécutif,
L’intérieur de l’île et la ruralité cherchent aujourd’hui, avec une énergie qui ressemble malheureusement quelquefois à celle du désespoir, à échapper à une mort annoncée, voire programmée. Au delà des discours convenus et des pétitions de principe, le constat est dramatique et tous les clignotants sont au rouge : démographie, emploi, accès au crédit bancaire, au logement, au foncier, à la perte du lien social, la liste des sujets d’inquiétude est inépuisable. Parallèlement, la crise des finances publiques et para-publiques a un rôle d’accélérateur de cette tendance : ces dernières semaines, par exemple, ont été marquées, d’une part par un projet de réforme de la carte scolaire qui pénalise lourdement les secteurs éducatifs les plus fragiles, d’autre part par un projet de restructuration de la Poste qui organise, quoi qu’en dise la Direction, la disparition progressive d’un service public essentiel en milieu rural. Il faut y ajouter la suppression du taux de subventionnement à 90% pour les Communes et les EPCI depuis le 1er janvier 2012.
Des mobilisations exemplaires, regroupant sous forme de collectif l’ensemble des forces vives, s’organisent pour mettre en échec ces logiques inacceptables. En effet, l’aspect comptable et financier doit, dans certains cas, céder devant les exigences d’accès à la formation, ou de maintien du lien social. C’est d’ailleurs ce qui a été expressément prévu dans le contrat de présence postale territoriale signé pour la période 2011-2013 entre l’Etat, la Poste et l’association des Maires de France. En ce qui concerne Femu a Corsica, nous nous engageons pleinement dans ces démarches, parce que nous pensons qu’il est non seulement possible, mais surtout indispensable, de mettre en oeuvre une politique alternative, intégrant pleinement l’intérieur de l’île dans une dynamique de développement.
Ma question est donc double :
– Que propose l’Exécutif pour que notre institution pèse de tout son poids politique, au delà des simples motions de principe, dans les négociations en cours sur la définition de la carte scolaire d’une part, sur le maintien de la Poste en milieu rural d’autre part ? Les expériences passées, et notamment le double discours de la Direction de La Poste qui, nonobstant le dispositif législatif en vigueur qui prône la concertation, place en permanence les élus locaux et la population devant le fait accompli, nous commandent de faire montre d’une volonté politique et d’une détermination beaucoup plus affirmée.
– Ensuite, le groupe Femu a Corsica a évoqué à plusieurs reprises la nécessité d’une réflexion stratégique sur un véritable plan de relance et de développement de l’intérieur et de la ruralité. Certes, cette problématique recoupe de nombreuses politiques publiques, dont la mise en oeuvre est éclatée entre plusieurs organismes ou institutions : mais le moment n’est-il pas venu, à l’instar de ce qui s’est fait pour le Foncier et le Logement, d’associer l’ensemble des acteurs à la réflexion, puis à l’action ? Ceci permettrait, à la veille de la réforme constitutionnelle annoncée et d’une décennie cruciale pour notre pays, d’ériger le développement de l’intérieur et de la ruralité en priorité stratégique. –
Je voudrais enfin rappeler que notre groupe, sous la signature de Mattea Lacave et Jean Biancucci, a déposé il y a un an et demi le 24 septembre 2010, une motion référencée 2010/02/035 sur les assises du rural et de l’intérieur, qui n’a pas à ce jour connu l’ombre du moindre examen et à fortiori de la moindre mise en oeuvre. Je voudrais aussi sur cet aspect connaitre publiquement votre position.
Je vous remercie.
QUESTION ORALE DEPOSEE PAR M. GILLES SIMEONI AU NOM DU GROUPE « FEMU A CORSICA »
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