(Unità Naziunale Publié le 30 novembre 2018) L’indifférence apparente des différentes tendances nationalistes corses devant la révolte sociale qui est en train de gagner la France a de quoi surprendre.
On a à l’esprit le fâcheux précédent de 89 où notre « neutralité » voulait signifier notre singularité par rapport aux différentes préoccupations qui agitaient le « pays ami » au siècle dernier. A l’époque il avait bien fallu reconnaître que le Mouvement national avait commis une erreur politique.
Aujourd’hui l’Assemblée de Corse est dirigée par un exécutif majoritairement nationaliste mais aussi, majoritairement autonomiste. Nous sommes représentés à Paris par trois députés de la même tendance sur 4 possibles.
Alors, à moins de penser que la majorité de la majorité est devenue indépendantiste de façon subreptice, on peut considérer , qu’à des degrés divers , ce qui se passe sur le continent français nous concerne également.
Et compte tenu du fait que cet état insurrectionnel a été déclenché à la fois pour des raisons fiscales et financières, pour des raisons qui relèvent clairement du traitement inégal des territoires loin des métropoles et aussi par la défiance envers le système de représentation parlementaire à la française, on peut raisonnablement penser que la Corse a largement de quoi dire sur tous ces points , et cela depuis 250 ans. Si les nationalistes ont réussi à gagner presque toutes les élections importantes, on est encore très loin du compte en termes d’avancées politiques, culturelles et sociales .
Et ce sera le cas tant que le pouvoir central n’aura pas admis que nos victoires électorales sont le résultat de revendications, qui pour être authentiquement corses, n’en traduisent pas moins des préoccupations qui aujourd’hui gagnent l’ensemble des régions françaises et européennes.
Dans notre cas, ces revendications trouveront aisément leur solution quand la plupart des décisions qui engagent aussi bien notre quotidien que notre avenir, seront prises à Ajaccio. C’est un point de vue commun à tous les Nationalistes corses sans exception, c’est même leur plus petit commun dénominateur.
C’est aussi une évidence qui mérite que nos représentants à l’Assemblée de Corse se prononcent clairement, sauf à consentir à n’être que de simples « élus régionaux »… A l’heure où nos trois députés nationalistes s’efforcent de gagner des appuis au sein des corps constitués de la République, il ne paraît pas inutile que ceux qui représentent aujourd’hui le peuple corse nous gagnent quelques sympathies au sein du peuple français qui jusqu’à ce jour a bien du mal à savoir que nous existons…
Ghjacumu Faggianelli
29 novembre 2018