(Unità Naziunale Publié le 4 novembre 2018) Le non l’a emporté, mais plus de 40% du corps électoral a voté pour l’indépendance.
La participation a été massive avec 80,63 % de votants
Deux autres référendum sont possibles vu les accords de Nouméa.
Si le « non » l’a emporté, le résultat a aussi été salué par les indépendantistes qui s’estiment confortés par leur score.
Les indépendantistes ont aussitôt réaffirmé leur volonté d’aller jusqu’au bout de l’accord de Nouméa (1998) et de demander l’organisation de deux autres référendums dans les quatre ans à venir, comme prévus par l’accord.
(France 3 Corse) (France 3 Corse) (France 3 Corse)
#Kanaky 🇳🇨 Les urnes ont parlé et leur verdict doit être respecté. Le combat démocratique du peuple Kanak contre les inégalités héritées du système colonial et pour son émancipation continue. Il aboutira, car conforme au Droit et au sens de l’Histoire. pic.twitter.com/hlwJVGwqhE
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 4 novembre 2018
Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, indique : «Nous avons une solidarité totale. Cela dit, nos situations sont très différentes. Nous ne sommes pas dans cette séquence. Nous essayons d’avoir un nouveau statut d’autonomie. Paris s’y oppose résolument. Nous sommes très très loin d’un processus d’indépendance. Ce que je regrette profondément en tant qu’indépendantiste. »
RPS (Régions et Peuples Solidaires)
Après des années de lutte du peuple Kanak, parfois tragiques, qui ont conduit aux accords de Nouméa il y a tout juste vingt ans, le premier référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie vient de se dérouler. Avec un taux de participation de 80,63%, les Calédoniens ont démontré leur envie de décider eux-mêmes de leur avenir. C’est une victoire de la démocratie.
Malgré des sondages qui donnaient le « non » à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie largement vainqueur à 70% voire plus, le résultat des urnes est beaucoup plus serré : le camp du « non », avec 56,40% des suffrages, l’emporte, et c’est incontestable, mais d’une courte longueur, seulement.
Cette victoire du « non » cache, cependant, de fortes disparités:
- La Province sud avec la ville de Nouméa concentre les richesses et l’emploi (5,8% de chômeurs). Elle est aussi la province où la présence kanak est la plus faible (26% seulement). Elle a voté à 73,71% contre l’indépendance.
- La Province Nord et celle des îles qui sont peuplées majoritairement de Kanaks (94% pour les îles Loyauté et 70% pour la Province du Nord) sont les plus pauvres de Nouvelle-Calédonie (près de 20% de chômeurs sur les îles Loyauté et jusqu’à 21% dans certains villages de la côte-est de la Province Nord). Elles ont voté majoritairement pour l’indépendance : 82,18% pour la Province des ïles et 75,82% dans la Province Nord.
Le peuple Kanak, peuple premier de la Nouvelle-Calédonie, est, malgré la très large autonomie de l’archipel, est le laissé pour compte de la France. Son envie d’émancipation s’est donc exprimée légitiment et ce de façon pacifique et démocratique. Mais la colonisation par la France, à l’œuvre depuis des décennies, a produit ses effets : seul 39% des habitants de Nouvelle-Calédonie sont encore aujourd’hui Kanaks. La présence de plus en plus nombreuse de populations non-originaires de Nouvelle-Calédonie (la part des natifs a baissé de 3 points en 25 ans) a fait basculer le scrutin du côté du « non » à l’indépendance.
Régions et Peuples Solidaires, solidaire du peuple Kanak, défend le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. R&PS invite la France à poursuivre la feuille de route tracée par les accords de Nouméa. Le processus de décolonisation de la Nouvelle-Calédonie qui est irréversible doit aller à son terme. L’autonomie doit être élargie pour laisser plus de place aux Kanaks, à leur culture et à une économie qui leur profite. De nouvelles consultations sur l’autodétermination devront être organisées dans les prochaines années. La voie de l’émancipation est tracée pour la Kanaky. C’est le sens de l’histoire de ce territoire à près de 17.000 kms de Paris que devront préparer ensemble les différentes communautés qui y vivent.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires
GROUPE DE SOUTIEN INTERNATIONAL A L’INDEPENDANCE DE LA KANAKY
Le Groupe de Soutien International à l’Indépendance de Kanaky, voulons féliciter le peuple kanak et le FLNKS pour les bons résultats obtenus au OUI au référendum sur l’indépendance du 4 novembre contre tout pronostic fataliste des enquêtes françaises qui, dans le but de démobiliser et de démoraliser le peuple kanak, prévoyaient des résultats de 70 % pour le non à l’indépendance et 30 % pour le Oui. Malgré cette campagne pour démobiliser et de la peur de part de l’état français, le peuple kanak a été mobilisé, est allé à voter et les résultats sont très réglés. La victoire de Oui est restée à frapper.
Les résultats de 43 ‘ 3 % en faveur de Oui contre les 56 ‘ 8 % du Non démontrent que le peuple kanak dans aucun cas, s’est permis d’assimiler i qui continuera de lutter pour l’indépendance.
Nous voulons remercier la participation des observateurs internationaux venus de la Catalogne et l’Europe, des pays de la Mélanésie, du Taiwan, etc. … par son travail de supervision de la journée électorale au référendum du 4 novembre.
À partir d’aujourd’hui les indépendantistes kanaks du FLNKS sont déjà dans precampagne pour le proche référendum de 2020. Aujourd’hui plus que jamais sera important l’appui et la solidarité internationale avec le peuple kanak.
La lutte continue!
GHJUVENTU INDIPENDENTISTA
Risultati di u referendum in Kanaky
OUI = 43,6 % / NON = 56,4 %
A Ghjuventù Indipendentista tient à réaffirmer sa solidarité avec le peuple kanak qui par son score très honorable laisse l’indépendance à portée de main…
En effet, le camp indépendantiste a réussi un score des plus convaincants : 43,6% avec des listes électorales largement défavorables au peuple kanak (46% des inscrits) et des conditions de vote particulièrement contestables.
Cependant, nous voulons être clairs avec l’analyse politique à apporter.
Bien que le résultat définitif du vote présente un écart conséquent avec les chiffres annoncés par les médias et autres sondages réalisés ces dernières semaines, la défaite a le goût du colonialisme.
Massacres, oppressions économiques, culturelles, raciales, vols de terres, colonisation de peuplement, voilà en résumé, ce à quoi la Kanaky a été et est confrontée depuis 150 ans.
L’indépendance est proche, nous en sommes persuadés !
L’Histoire est en route. Le prochain référendum sera acté pour 2020 et nous serons aux cotés des indépendantistes kanaks pour cette nouvelle échéance.
Un ghjornu sera l’ora di l’indipendenza è seremu sempre à u vostru latu : KANAKY LIBERA
Ghjuventù Indipendentista – GI
A nostra cuscenza hè resistenza
A MANCA – KANAKY : LE MAINTIEN DU STATU QUO COLONIAL
Le couperet est tombé. Par 54,6% des voix exprimées le NON à l’indépendance l’a emporté. C’est un jour sombre pour la Kanaky qui vient de subir, encore une fois, un déni de justice.
La lutte pour la liberté, donc pour un véritable processus de décolonisation, n’est sûrement pas terminée, et les vainqueurs de ce scrutin doivent savoir que, loin d ‘apaiser la légitime colère du peuple kanak, ce hold-up prétendument démocratique ne fera que monter la tension et exacerber les fractures.
Macron en bon chef de l’Etat colonial français exulte et il ose se dire fier d’un résultat qui n’est qu’une forfaiture.
Le piège tendu par Michel Rocard, il y a plus de vingt ans, a fonctionné. Il s’est agi tout d’abord de réduire le droit à l’autodétermination à un scrutin. Scrutin qui a mis les voix des colons à parité avec le peuple kanak. Autrement dit ce n’est pas ce peuple qui a choisi librement son avenir.
La seconde manœuvre de Rocard a consisté à institutionnaliser toute une partie du FLNKS et donc à renforcer au maximum les courants les plus frileux.
Avant toute cette « œuvre » de basse politique, une féroce répression s’est abattue sur les éléments considérés comme hostiles aux magouilles coloniales. Eloi Machoro et nombre d’indépendantistes ont été ainsi exécutés sous le couvert d’opération de police.
La leçon est cruelle pour le peuple Kanak. Elle l’est également pour toutes celles et ceux qui, toujours pleins d’illusions, fondent leurs espoirs sur l’idée d’une liberté négociée.
La nature de l’État français est et demeure. Seul le rapport de force peut créer les conditions de véritables processus de désaliénations.
Il en va de la justice sociale comme des droits des peuples à disposer d’eux mêmes.La légitimité des dominés n’est pas soluble dans la «légalité» et les institutions des dominants.
A MANCA
CUNSULTA DI A GHJUVENTU CORSA
Ce dimanche, en #Kanaky le peuple s’est exprimé sur le choix de son statut. Le NON à l’indépendance l’a emporté avec 56,4% des voix. Bien en dessous du résultat annoncé par les sondages (jusqu’à 75%), et avec une participation massive (80,6%), ce référendum aura permis à ce peuple de s’autodéterminer, un droit des peuples fondamental qui devra ouvrir le chemin à d’autres…
En attendant, le processus de décolonisation continue, avant le prochain référendum où le OUI progressera certainement !
Sustegnu à quiddi chì lottani dapoi tanti anni pà a suvranità di a Kanaky è à tutti i populi chì si sprimani pà via di l’urni di manera dimucratica !!!
PRESENZA PAOLINA
CONCERNANT LE RESULTAT DU REFERENDUM EN NOUVELLE CALÉDONIE. il nous paraît évident que la question de la légitimité du corps électoral est fondamentale. Aussi nous sommes plusieurs à penser à Presenza Paolina et ailleurs, même individuellement notamment sur les réseaux sociaux, que finalement plutôt que de chercher à trouver( ou retrouver) une certaine authenticité dans l’exclusif ou le nationalisme exclusif il suffirait peut être de tenter ensemble à décoloniser notre mémoire par la simple reconnaissance mutuelle des diversités. La diversité c’est l’union des singularités. Voilà où est peut être la clé qui ouvre la porte de l’émancipation ? En revanche ses fonctions de base portées par le nationalisme institutionnel demeurent d’actualité : sur le plan de la justice sociale avec la question de l’émancipation des minorités, sur le plan du droit international avec la question du droit à l’autodétermination des peuples (il faudra bien faire le point un jour sur ce que veut dire colonialisme de peuplement) et enfin sur le plan du système politique avec notamment la fameuse question qui pèse sur tous les Etat-pluralistes: c’est à dire la reconnaissance des diversités (question qui touche toutes les démocraties plurielles).
PUDEMU
Les membres de PUDEMU prennent acte du résultat du référendum d’autodétermination qui s’est tenu aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie. Le taux de participation élevé traduit un engouement démocratique qui est salutaire dans une période de crise de la participation politique comme celle que nous traversons. Même s’il est vrai que la composition du corps électoral était défavorable au processus de décolonisation, la conjoncture démographique ne suffit pas expliquer ce résultat. En effet, les dirigeants indépendantistes au pouvoir depuis une trentaine d’années doivent aussi remettre en question la façon dont ils ont monopolisé l’exercice du pouvoir au détriment de l’émergence d’une nouvelle génération politique capable d’assurer le renouvellement idéologique et humain de la lutte de libération nationale. Aujourd’hui, le camp indépendantiste paie donc le prix de sa notabilisation. Le résultat du référendum confirme toutefois l’opérationnalité du statut autonomique de la Nouvelle-Calédonie. Pour rappel, l’article 77 de la Constitution française consacre la souveraineté partagée de la Nouvelle-Calédonie et la compétence de ses institutions locales dans tous les domaines qui ne relèvent pas du pouvoir régalien de l’État. Les néo-calédoniens doivent donc poursuivre leur intégration économique et politique au sein de l’espace océanien qu’ils partagent avec les autres peuples libres du Pacifique. Pour ce qui nous concerne en Europe et en Méditerranée, cette expérience référendaire nous devons continuer de réclamer l’inscription de la Corse dans la Constitution et la reconnaissance de la notion de peuple corse dans le cadre d’un accord semblable à celui de Nouméa sur la citoyenneté néocalédonienne de façon à ce qu’à l’avenir nous ayons nous aussi des marges de manœuvre pour moduler notre appartenance à la France dans une Europe en pleine recomposition.
PAUL FELIX BENEDETTI
Kanaky : 60% de caldoches et 40% de kanaks, à quelques points près le résultat du référendum d’autodétermination sur l’indépendance.
La question d’un corps électoral légitime se pose, en Kanaky comme en Corse, sur une question aussi importante que celle des peuples à disposer d’eux-mêmes.
CORSICA LIBERA
Quand, suite à des accords qualifiés d’historiques, on accepte la tenue d’un référendum, il faut accepter le résultat de ce dernier. Bien que la vérité factuelle sortie des urnes ait contrarié les désirs des uns et des autres, il faut tirer les conclusions de ce scrutin.
Tout d’abord, le raz de marée en faveur du non n’a pas eu lieu et a créé bien du dépit chez les colons qui espéraient, avec un score digne d’une république bananière, maintenir définitivement la Nouvelle Calédonie sous le joug de la France. Leurs intentions étaient claires, et ils ne les ont pas cachées sur les plateaux télévisés, ils comptaient supprimer carrément les referenda de 2020 et 2022, tant leur écrasante victoire semblait acquise dès les premiers résultats.
Ensuite, si nous tenons compte de l’abstention prônée par le Parti des Travailleurs et le syndicat USTKE, les Indépendantistes ont réalisé une élection plus qu’honorable au regard du processus enclenché, voici trente ans aujourd’hui, par Messieurs Djibaou, Rocard et Lafleur.
Un processus initialement voulu vertueux mais totalement dévoyé au fil des années par un état qui a affirmé ainsi son caractère colonial. Le corps électoral a pris du temps à être défini puisque décidé seulement par les accords de Nouméa en 1998. Dix années mises à profit par l’état pour installer de nouveaux colons dans la riche Province sud, dix années pendant lesquelles l’administration, dirigée en grande partie par la gendarmerie et l’armée, n’a rien fait pour informer et encourager les populations premières de ces îles à s’inscrire sur les listes électorales et les inciter à voter pour l’avenir de leur nation, dix années destinées à graver inexorablement le NON sur le Caillou.
Pacifiques, les kanaks le sont, mais à l’instar de l’océan qui borde leurs îles, ils peuvent et doivent montrer leur force et leur détermination. Alors il reste deux ou quatre années pour déjouer les pièges tendus par les différents gouvernements et solidement maintenus par l’actuelle majorité. Nous pouvons déjà nous poser des questions en tant que kanaks et aussi en tant que Corses : quelle est la valeur d’un référendum, lorsqu’une voix du peuple originel vaut une voix du colonisateur ? Le droit à l’autodétermination est-il respecté dans des cas de figure tels que celui que nous connaissons en Kanaky ?
C’est à la Communauté internationale de répondre à ces questions et de fixer des règles universelles qui contribueront à installer tous les peuples colonisés dans ce monde moderne où ils seront reconnus et libres. L’opinion internationale peut jouer aussi un rôle primordial en soutenant tous les peuples en lutte et toutes les nations sans état. Aussi, malgré tous les indications négatives, tant sur le plan mondial que sur le plan européen, avec plus près de nous, l’exemple fascisant de l’Espagne, renouvelons notre solidarité sans faille avec nos amis kanaks. Leurs luttes sont les nôtres, aujourd’hui et demain.
Vive la Kanaky libre !
Evviva a Corsica Libera !
CORE IN FRONTE
Core In Fronte prend connaissance des résultats du référendum d’autodétermination sur l’indépendance de la #Kanaky, où le « Non » l’emporte avec 56,4% des suffrages contre 43.7% pour le « Oui ».
Ce résultat n’est pas le raz-de-marée contre l’indépendance, annoncé notamment, depuis plusieurs semaines, par les nervis du système français, alors même que le mouvement kanak était divisé : Le FLNKS prônant le « Oui » alors que le Parti des Travailleurs et le syndicat USTKE appelaient à s’abstenir.
On peut néanmoins dire que ce résultat électoral est, pour beaucoup, la résultante de la colonisation de peuplement. Lors des accords de Matignon, en 1988, les kanaks représentaient 63% des habitants de l’île. En 2018, ils ne sont plus que 39% sur leur terre.
La question d’un corps électoral légitime se pose, en Kanaky comme en Corse d’ailleurs, pour ce type de consultation importante.
Pour Core In Fronte, le seul exercice valable de démocratie, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, aurait été une consultation du seul peuple dominé durant des décennies : Les kanaks.
Un scrutin donc tronqué, d’autant plus que le processus de décolonisation n’a pas été réservé aux seuls kanaks, qui connaissent des inégalités sociales de plus en plus criantes en leur défaveur. Sans oublier le fait, qu’économiquement, le contrôle des gisements de nickel est toujours un enjeu majeur pour la France, et donc un motif de rester la puissance dominante sur place.
Au-delà du résultat d’aujourd’hui, la situation de la Kanaky n’en demeure pas moins une source d’inspiration pour les autres peuples en lutte, sous domination française.
En effet, elle peut inspirer la Corse à s’inscrire dans le sens de l’histoire.
Pour Core In Fronte, seul un processus d’émancipation véritable, avec un accès progressif à la souveraineté, sera de nature à créer les voies d’une solution politique au problème national corse.
#Autunumia2022 #Autodeterminazione2032
Le Député à l’Assemblée Nationale Française Moetai Brotherson :
Avec plus de 43% de OUI les calédoniens ont donné tort aux sondages. Je n’y vois pas une défaite mais bien une première victoire de nos frères indépendantistes. Aujourd’hui l’épouvantail de l’indépendance catastrophe est au placard. La ligne de base est établie, donnant la mesure du travail qui reste à accomplir. Félicitations à TOUS les responsables politiques et aux citoyens de Kanaky-Nouvelle Calédonie qui nous offrent une belle leçon de démocratie. Rendez-vous au prochain référendum !