Tavini Huira’atira « En hommage à notre Metua Pouvanaa a OOPA, arrêté, emprisonné, condamné et banni de son pays natal Il a été décidé d’organiser le samedi 3 novembre 2018 une manifestation sous la forme d’un tour de l’île de Tahiti, avec la famille Pouvanaa a OOPA en tête du cortège, pour se terminer par un rassemblement sur la place Tarahoi à l’emplacement de la stèle de notre Metua, père du nationalisme māòhi. »
Un rassemblement aussi en soutien à M. Oscar Manutahi Temaru, nouvelle victime de la raison d’Etat pour avoir le 2 octobre 2018 déposé une plainte pour « crimes contre l’Humanité » à la Cour Pénale Internationale de La Haye. M. Temaru a subit un assassinat politique qui le bannit de l’Assemblée de la Polynésie pendant 5 ans.
Voici le programme :
- 7h30 Rassemblement à Outuaraea (Faaà)
- 8h00 Départ du tour de l’île par la côte Ouest de Tahiti
- 11h00 Rassemblement à la stèle de Pouvanaa a Oopa à Tarahoi. Messe oecuménique, chant et prières
- 12h30 Fin de la manifestation
Quelques dates :
Député de la Polynésie française en 1949-1958.
Sénateur de la Polynésie française en 1971-1977
Toute sa vie, il a été l’adversaire des capitalistes et des colonialistes, il a combattu pour l’océanisation des cadres, la promulgation des lois sociales, le retour des terres à leur véritables propriétaires. Homme de liberté et de dignité, il a su traduire les réactions de la masse tahitienne contre les influences occidentales par ces activités au service de son peuple.
L’éviction préventive de Pouvanaa a Oopa en octobre 1958, puis la dissolution du Rassemblement Démocratique des Populations Tahitiennes et du Pupu Tiama Maohi en novembre 1963 décidée par le pouvoir colonial ont probablement refroidi les convictions antinucléaires de bon nombre d’élus de l’assemblée territoriale.
Octobre 1958 : Le Metua Pouvanaa a OOPA est interpellé a son domicile
Il s’oppose avec force à l’administration coloniale française.
Le 21 octobre 1959 – Le député Pouvanaa a OOPA avait été condamné par la cour criminelle de Papeete, après un an de détention préventive, à huit années de réclusion et quinze années d’interdiction de séjour sur le sol polynésien, pour complicité de tentative de destruction d’édifices appartenant à autrui, aide et assistance, et détention sans autorisation d’armes et de munitions. On lui reprochait d’avoir incité à incendier la ville de Papeete. Chose dont il s’est défendue, en clamant son innocence jusqu’à sa mort, le 10 janvier 1977. L’accusation était simple : Pouvana’a avait donné l’ordre d’incendier la ville. Par conséquent, il était coupable.
Une grâce présidentielle lui a été accordée par le général De Gaulle en novembre 1968.
Le 30 novembre 1968, le metua goutait à l’accueil populaire polynésien, sur le récent aérodrome de Tahiti-Faa’a, après 8 ans d’exil.
Amnistié de sa condamnation en juillet 1969, élu sénateur en 1971, Pouvanaa a Oopa s’engage tôt dans un combat pour sa réhabilitation. Combat qu’il mènera de front avec celui de la contestation des essais nucléaires français dans le Pacifique, dont la nécessité pour l’Etat semble avoir scellé le destin du metua.
Le 10 janvier 1977 – Pouvanaa a OOPA s’éteint mais son combat continue.
Le 12 juillet 1977 un vote donne l’autonomie au Territoire de la Polynésie française.
Ses descendants ont demandé la révision de son procès en 1995.
En 1995 : La Cour de cassation avait rejeté un recours déposé par ses descendants.
En juillet 2009 : Les représentants de l’Assemblée de Polynésie française avaient adopté à l’unanimité une première résolution en faveur de la création d’une commission d’enquête destinée à faire toute la lumière sur l’affaire Oopa et à solliciter la révision de son procès.
Nicolas Sarkozy à ouvrir en avril 2012 le fonds d’archives Foccart, permettant à l’historien Jean-Marc Regnault, mandaté par l’Assemblée de Polynésie française, d’effectuer une recherche dont les conclusions ont donné lieu à l’adoption unanime, en février 2013, d’une seconde résolution de l’APF demandant à la garde des Sceaux l’ouverture d’une procédure de révision du procès de l’ancien parlementaire polynésien.
Vendredi 15 février 2013 – L’Assemblée de la Polynésie française a adopté à l’unanimité la résolution sollicitant du Garde des sceaux, ministre de la Justice, le dépôt auprès de la commission de révision des condamnations pénales, d’une demande en révision de la condamnation du 21 octobre 1959 de Pouvanaa a Oopa.
Des documents qui appuient la thèse d’un complot dont aurait été victime le député polynésien. Tous ces éléments sont de nature à faire naître un doute sur la culpabilité du « metua » et accréditent l’idée d’un procès politique. Des incendiaires arrêtés leur avaient confié avoir agi sous ordre d’adversaires politiques de Pouvanaa A Oopa, comme le maire de Papeete. Ceux qui n’accusaient pas Pouvanaa A Oopa étaient déplacés dans d’autres bureaux d’où provenaient « cris » et « bruits de coups violents », a ainsi rapporté un gendarme à la retraite.
La garde des Sceaux a finalement saisi en juin 2014, suite à l’appel de la famille du Pouvanaa a Oopa, la commission de révision des condamnations pénales d’une requête en révision de cette condamnation
Le 22 février 2016, le Président de la République, François Hollande, s’est rendu sur la tombe de Pouvanaa a Oopa.
Le 10 février 2017 : L’Assemblée Nationale vote enfin le principe de l’indemnisation des victimes d’essais nucléaires en Polynésie : victoire posthume de Pouvanaa Oopa et justice pour le peuple polynésien !
16 juillet 2017 : A la cérémonie de commémoration des crimes racistes commis par l’Etat français. Moetai Brotherson a déposé sans aucune hésitation une gerbe au pied du monument aux morts de l’avenue Pouvana’a a O’opa.
19 décembre 2017 : La commission d’instruction de la cour de révision a rendu sa décision ce lundi : l’affaire Pouvana’a a Oopa est renvoyée devant la cour de révision. En juillet 2009, puis en février 2013, à chaque fois sous la présidence du gouvernement d’Oscar TEMARU, l’Assemblée de Polynésie a adopté deux résolutions à l’unanimité pour demander que cette affaire, indigne de la République, mais aussi de ses relais locaux de l’époque, soit rejugée.
Le 5 juillet 2018 : Lors de l’audience en révision devant la Cour de Cassation, l’avocate générale se prononce pour l’annulation de la condamnation.
Le jeudi 25 octobre 2018 : la Chambre criminelle de la Cour de Cassation a prononcé son délibéré dans la révision du procès Pouvanaa a Oopa de 1959. La mémoire du « Metua », père du nationalisme polynésien, a été « déchargée » par la Chambre ayant annulé son procès, suivant ainsi les recommandations de l’Avocat générale.
le 26 octobre 2018 : Le Tahoera’a a regretté ce vendredi, par voie de communiqué, « qu’à aucun moment, l’Etat reconnaît que Pouvanaa a Oopa a été accusé et condamné à tort ».
Inéligibilité d’Oscar Temaru, Fin de 32 ans de mandat à l’Assemblée pour le leader indépendantiste
Le 27 août 2018 : la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Formations Politiques (CNCCFP) décidait de ne pas suivre les conclusions de son rapporteur, qui avait proposé, non de le rejeter, mais d’approuver le compte de campagne de M. Oscar TEMARU.
Le 2 Octobre 2018 : Oscar Temaru dépose une plainte pour « crimes contre l’Humanité » à la Cour Pénale Internationale de La Haye dans laquelle tous les présidents de la République vivants, de Giscard d’Estaing à Macron, sont visés.
17 octobre 2017 : À l’audience du Conseil d’Etat qui a examiné l’affaire des comptes de campagne du Président Oscar TEMARU aujourd’hui, Mme le Rapporteur public au Conseil d’Etat a proposé dans ses conclusions qu’il n’y avait pas lieu de prononcer l’inéligibilité du Président. Nous attendons maintenant la décision du Conseil d’Etat avec sérénité.
Le 26 octobre 2018 : La Raison d’Etat, celle de l’Etat français, celle de Macron, vient d’assassiner politiquement notre leader historique Oscar TEMARU avec cette décision inique du Conseil d’Etat. Son crime : avoir déposé le 2 octobre une communication contre les présidents de la République française encore vivants pour crimes contre l’Humanité devant la Cour Pénale Internationale de La Haye. Difficile de ne pas faire le lien avec notre metua Pouvanaa a OOPA qui, il y a 60 ans, avait été arrêté, condamné et déporté loin de son pays, pour avoir commis le crime d’entraver le projet du Général de Gaulle de faire de notre pays son centre d’expérimentations nucléaires.
Une « sanction politique »
Contre l’avis des rapporteurs du CNCCFP et du Conseil d’État, le chef du parti indépendantiste polynésien, Oscar Temaru, a été condamné à un an d’inéligibilité, après le rejet de son élection de mai dernier en raison de ses comptes de campagnes rejetés
Le 30 octobre 2018 : Oscar Temaru et Gaston Flosse se sont unis, mardi 30 octobre dans la matinée, contre la décision de justice frappant le maire de Faa’a d’inéligibilité et celle qui réhabilite Pouvana’a a O’opa.
« L’exécution « expéditive » de la décision du Conseil d’Etat par les services du Haut-Commissaire de la République en Polynésie française (décision prise vendredi, notifiée samedi au président de l’assemblée de Polynésie et ce matin lundi à 8h25 à l’intéressé), n’a pas permis à notre président M. Oscar TEMARU de pouvoir siéger une dernière fois dans l’hémicycle de l’Assemblée. La vérité est que tout a été mis en oeuvre pour que notre président ne puisse pas s’adresser à son peuple, à ses collègues représentants de l’assemblée et aux membres du gouvernement, et enfin au personnel de l’Assemblée qu’il a pu côtoyer pendant 32 ans.