Nos rêves revus à la baisse. Depuis plus de trente ans, les ruines de la cave Depeille me rappelaient un élan du cœur et de l’esprit ainsi que les belles années de lutte et d’espoir qui ont suivi.
Je n’étais pas dans la cave Depeille.
Je n’ai donc pas à juger de la pertinence de l’accord de le détruire donné par Edmond Simeoni et les nationalistes. Par ailleurs, je n’oublie pas que ce site a aussi été celui de la mort de deux gendarmes qui ont injustement payé très cher l’autisme politique d’un ministre de l’Intérieur cramponné à une vision hautaine et centraliste de la France. En revanche, j’ai envie de livrer mon sentiment. Je regrette beaucoup que le bâtiment soit rasé.
Chaque fois que je passe sur la route nationale qui le longe, je jette un oeil vers lui. Il évoque ce jour où, prenant connaissance des événements dont il a été le théâtre, j’ai ressenti le besoin d’adhérer à une démarche : proposer au peuple corse des perspectives autres que celles de l’encadrement au sein d’un clan, de l’exil pour trouver un emploi et la liberté de penser autrement, de l’impuissance face à la spoliation, de la résignation face à la disparition d’une culture et d’une langue, de l’amnésie dans le rapport avec son Histoire. Je me suis très vite fichue des dénonciations de vins frelatés et de carambouilles en partie à l’origine de l’action du commando qui avait investi la cave Depeille.
En revanche, j’ai en grande partie fait mienne la revendication d’ensemble portée par le nationalisme. Edmond Simeoni et ses amis m’ont donné une envie et une volonté de m’investir, de vivre avec d’autres des moments d’Histoire à la fois fondatrice et en mouvement. Et, depuis plus de trente ans, les ruines de la cave me rappelaient cet élan du cœur et de l’esprit ainsi que les belles années de lutte et d’espoir qui ont suivi.
Source et suite de l’article du Journal de la Corse
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