Voici l’édito du journal Per l’indipendenza di a Nazione crée en 1999 et dont le premier numéro sort en février de la même année, soit un an après l’assassinat du Préfet Erignac, la politique de répression qui a envoyé plus de 2000 personnes en garde à vue et incarcérés des dizaines de personnes dont Marcel Lorenzoni :
FINITA A COMEDIA
En s’enferrant dans l’opération » ERIGNAC « , quels sont les véritables desseins de l’État ?
En Corse , c’est bien connu, il y a l’État et puis il n’y a rien. La vie politique n’existe pas. Survient la mort d’un homme. L’État n’en fait pas seulement une affaire d’état, il en fait une affaire pour l’État. Quoi de plus opportun pour rehausser son prestige ébranlé et la cohésion chancelante d’un gouvernement sans projet, que de choisir une des régions les plus sous développée d’Europe pour une opération de propagande moralisatrice dans la plus pure tradition du nationalisme maurrassien.
Pour l’année 98 donc, deux objectifs militaires et patriotiques :
la coupe du monde et l’édifiante mise au pas de 250 000 fraudeurs Corses coupables de dénaturer l’idéal républicain et de ruiner les finances de l’État à eux seuls.
Depuis un an, on déporte, on surveille, on écoute, on ruine, on brutalise, on persécute les fonctionnaires, on brise un syndicat, tout cela de façon occulte ou publique selon l’opportunité du moment.
Cette jeune femme et ces militants irréductibles, oubliés depuis des mois dans les ergastules franciliens parce que coupables de remettre en cause le dogme parisien d’un ordre politique sacralisé et corrompu, tous, sont comme nous enfants de » l’Île de Granit « .
Nous ne nous réclamons ni d’une ethnie, ni d’ancêtres plus ou moins légitimés.
S’il est vrai que nous revendiquons notre langue et notre culture, seule nous unit, nous façonne et nous préserve, cette éternité de granit qui défie aujourd’hui encore la barbarie vindicative d’un état à bout de souffle.
Alors que veut l’État en Corse?
Un ultime théâtre d’opérations ultramarines et coloniales, ou bien un véritable théâtre où se jouerait, avec emphase et gesticulations, l’opéra bouffe consacrant, dans la folie d’une époque formidable, la désintégration d’un régime dont le sort ne se joue pas à Ajaccio, ni même entièrement à Paris, mais bien sur la scène internationale.
Source photo : Unità Naziunale, A NAZIONE, Archives du site. / Source info : Unità Naziunale / © UNITA NAZIUNALE 1999 – 2006
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