(Unità Naziunale Publié le 18 octobre 2018 à 11h34) J’ai pris connaissance des déclarations de Jean-Charles Orsucci, critiquant le bicéphalisme de la Collectivité de Corse et la place prédominante que j’occuperais selon lui en ma qualité de Président de l’Assemblée.
Elles ne constituent aucunement une surprise puisque cela fera bientôt trois ans qu’il tente vainement – mais avec une opiniâtreté digne d’éloge – d’enfoncer un coin dans la majorité territoriale. On pourrait presque dire que cela est de bonne guerre bien que relevant à l’évidence de la politique politicienne dont Monsieur Orsucci semble avoir parfois quelques difficultés à s’extraire. Toujours selon lui, les indépendantistes, dont je suis, seraient un obstacle à de bonnes relations avec le gouvernement.
Toujours selon lui, les indépendantistes, dont je suis, seraient un obstacle à de bonnes relations avec le gouvernement.
Il estime donc que le président de l’exécutif devrait prendre ses distances à l’égard de Corsica Libera et « montrer patte blanche » en réinstallant le drapeau français dans son bureau…
Tout cela semble un peu puéril mais appelle cependant le rappel de deux ou trois faits difficilement contestables. Je soulignerai simplement qu’en 2015 et en décembre dernier, c’est pour « Per a Corsica », à savoir une union entre autonomistes et indépendantistes, que les Corses se sont prononcés.
Si le gouvernement français respecte un tant soit peu le fait démocratique, c’est bien avec cette union qu’il doit discuter prioritairement, sans espérer de reniements des uns ou des autres.
À cet égard, Jean-Charles Orsucci qui a été membre de la Cunsulta di i Studienti Corsi à une époque où les statuts de ce syndicat mentionnaient une solidarité inconditionnelle avec le FLNC ne devrait pas me faire le reproche de conserver par-delà les décennies les idées politiques qui sont les miennes.
Enfin, je renverrai à Jean-Charles Orsucci le compliment qu’il a si gentiment formulé à mon égard, en lui suggérant de mettre sa propre « redoutable intelligence » au service des intérêts de la Corse, plutôt que de se perdre dans des calculs politiciens dérisoires.
La Corse a besoin du concours de tous ses élus, y compris bien sûr ceux de l’opposition.
Sur ce point, Monsieur Orsucci ne pourra que confirmer qu’en ma qualité de Président de l’Assemblée de Corse, je veille scrupuleusement à ce que les droits de l’opposition soient parfaitement respectés au sein de l’hémicycle et des commissions.
Afin que chacun puisse oeuvrer à la construction de notre maison commune, la Corse.
Président de l’Assemblée de Corse
Jean-Guy Talamoni