#Corse – Charles Santoni, condamné en 1999, mais toujours pas rapproché à Borgu

Depuis son interpellation en avril 1996, et sa condamnation en novembre 1999 à 28 ans de prison, Charles Santoni vit au rythme des changements de centres de détention français, sans pour autant, malgré de multiples demandes, être transféré à Borgu. Au contraire, il a été littéralement baladé de Maisons d’Arrêt en Centrales, comme l’atteste son parcours : Hôpital de la Maison d’Arrêt de Fresnes (avril 1996 – octobre 1996), Maison d’arrêt de la Santé (octobre 1996 – août 2001), Centrale d’Arles (août 2001 – décembre 2003), Prison des Baumettes à Marseille (décembre 2003 – Janvier 2004), Centrale de Moulin (janvier 2004 – mai 2004), Maison d’arrêt de Luynes à Aix (mai 2004 – août 2004), Maison d’arrêt du Pontet à Avignon (août 2004 – décembre 2005) et enfin, depuis cette date, la Centrale de Lannemezan. Ainsi, depuis 12 ans, Charles Santoni a été volontairement déplacé aux quatre coins de France.

Sans compter que Charles, de par son statut de prisonnier particulièrement surveillé, a connu les affres d’une incarcération pénible de la part de l’administration pénitentiaire. On se souvient notamment qu’en 2004, il est resté 9 mois à l’isolement pour une prétendue tentative d’évasion de la Centrale de Moulin. L’isolement est une forme de torture blanche ou le détenu est enfermé en cellule 22 heures sur 24 heures avec seulement 2 heures de promenade dans une petite cours grillagée hautement surveillée, et sans contact humain. Les communications téléphoniques sont interdites et les échanges de courriers deviennent aléatoires. Bien entendu cela entraîne également d’énormes difficultés matérielles et techniques pour communiquer avec ses avocats et faire valoir sa défense. On voit bien que le transfert de Charles Santoni à Borgu n’est pas d’actualité. On peut craindre qu’il soit volontairement renvoyé aux calendes grecques. Dans le cas de Charles Santoni, on peut penser que la volonté de ne pas le transférer en Corse est une décision politique, car il a été condamné dans l’affaire de la fusillade du Loretu où un policier du RAID avait été tué. Charles subit ni plus ni moins qu’une vengeance d’Etat, celle de la punition, pour lui et sa famille. Il est également évident que cette attitude est éminemment liée au contexte actuel de répression envers le Mouvement National, car, pour mémoire, on se souvient qu’en 2002/2003, le Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarlozy se disait nullement opposé au rapprochement de Charles à Borgu…Il est vrai, qu’à cette période, nous étions dans une phase de dialogue…Depuis la situation s’est raidie, et pour Charles elle s’est figée.

La question de Charles Santoni pose néanmoins le problème de tous les condamnés à de longues peines, qu’il faudra bien un jour prendre en considération dans le cadre global d’une véritable solution politique au problème corse. Dans l’immédiat nous lui apportons notre soutien, ainsi qu’à sa famille, et nous saluons la mémoire de Jean-Luc Orsoni, militant nationaliste, tué également dans la fusillade du Loretu pour laquelle sa famille attend encore une once de vérité sur les circonstances tragiques de l’opération de police de ce soir là.

U RIBOMBU

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