(Unità Naziunale Publié le 29 septembre 2018) En 2016 : Le coût élevé des produits alimentaires contribue au sentiment de vie chère de la population insulaire. Les achats plus fréquents prédominent dans le ressenti des consommateurs sur le niveau de prix.
Les prix de la consommation dépassent de 3,6 % ceux de la France métropolitaine (hors Ile-de-France). Les données sont issues de l’enquête réalisée en mars 2015 sur l’ensemble du territoire national et les Dom-Tom. La comparaison porte sur un panel très large des biens et services marchands. Élément pourtant pertinent, seul le loyer est exclu de l’enquête en Corse.
Selon une étude de l’Insee, les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées sont généralement plus élevés en Corse qu’en province de 8.7%.
(France 3 Corse) (Corse Matin)
En 2018 – Corsica Libera a pris aujourd’hui la décision d’occuper l’hypermarché Géant de Furiani, non pour lutter contre l’enseigne proprement dite, mais contre le système qu’elle symbolise.
Notre parti politique plaide depuis des années pour la valorisation de l’artisanat et des commerces de proximité à échelle humaine, c’est pour cela que nous nous sommes opposés récemment à la construction d’un Centre Commercial disproportionné à Lucciana et que nous serons toujours opposés à tous projets de ce style.
Le commerce de proximité favorise en outre les circuits courts qui sont bénéfiques aux producteurs et agriculteurs locaux d’une part, mais aussi au respect de l’environnement et au développement du lien social. Du reste, ces circuits préviennent aussi les crises sanitaires et économiques.
C’est donc tout naturellement dans une société historiquement agro-pastorale, et qui doit encore aujourd’hui jouer de son potentiel agricole que Corsica Libera soutiendra toutes les initiatives visant à développer un commerce de proximité aux antipodes des mécanismes actuels qui favorisent exclusivement la grande distribution.
D’autre part, dans notre critique de ce modèle économique, comment oublier les salariés de la grande distribution qui sont maintenus dans les emplois les plus précaires.
Depuis la fin des années 80, les supermarchés ont su faire du temps partiel la règle de leurs contrats de travail. Michel Edouard Leclerc précisait dans son livre la fronde des caddies que « La plupart des femmes préfèrent exercer un travail à temps partiel, pour garder un contact avec le monde du travail, sans pénaliser la vie familiale. Et continuer à accumuler des points de retraite ! Le temps partiel est largement plébiscité par les salariés, notamment par les femmes au travail. Nous entrons dans l’ère du temps choisi. » Oublions l’aspect sexiste de la remarque pour se poser la question : choisi par qui ?
Car aujourd’hui, bien des années après la sortie de ce livre, des hommes et des femmes, n’ont pour seul contrat de travail qu’un temps partiel imposé, avec des horaires et des pauses interdisant la prise d’un autre emploi, et enfermant ceux qui les détiennent dans des salaires bien inférieurs au SMIC.
Évidemment cette action est aussi et surtout celle de la dénonciation des tarifs pratiqués par les hypermarchés, ces tarifs qui augmentent avant chaque saison, mais qui ne se voient jamais diminuer à la rentrée ; année après année, le pouvoir d’achat des familles diminue, et le panier moyen ne cesse de croître. Alors que ce panier constitue 15% du budget des ménages, il était supérieur de 8,7% en Corse par rapport aux provinces françaises en 2015, d’après une étude de l’INSEE, et cela ne va malheureusement pas en s’améliorant.
Près de 9% plus cher pour un panier moyen avec de surcroit un revenu mensuel moyen disponible de 1520€ par ménages, qui est lui-même inférieur de 6% par rapport aux provinces françaises. + 9, -6… et vous obtenez l’équation de la précarité.
Corsica Libera ne tolèrera pas plus longtemps que l’on impose au peuple Corse un niveau de vie aussi bas, alors même que nous payons une large part d’imposition, quand on sait que l’impôt sur le revenu moyen par foyer en Corse était presque 3 fois supérieur à celui des provinces françaises en 2015. (3552€ contre 1321€) !
Corsica Libera demande la mise en place immédiate d’une commission mixte de régulation des prix sous l’égide de l’assemblée de Corse regroupant les acteurs des hypermarchés, les syndicats,les partis politiques concernés, les associations de consommateurs et de parents, afin de réduire dès à présent les prix pratiqués en Corse.
Pourtant, des votes pour inverser la tendance ont eu lieu.
Lors de notre conférence de presse de juillet 2017, nous disions notre volonté que le vote d’une baisse de 8% sur le fret par la majorité territoriale soit consolidée et amplifiée au seul bénéfice du peuple corse, force est de constater que la baisse se perdit dans la chaîne et n’atteint jamais le panier à la caisse.
Nous demandons aujourd’hui à qui profitent ces sommes ?
Comment parler de grande distribution sans dire notre inquiétude concernant un consortium qui tend à détenir une immense frange de l’économie de notre pays, Hypermarchés, Transports routiers et navals, presse …
Alors que, dans le monde entier, l’heure est au démantèlement de l’hyperdistribution, en Corse deux projets démentiels ont été permis sur Ajaccio et d’autres sont envisagés en région bastiaise.
Un lasceremu micca fà, nous nous y opposerons.
Nous demandons dès à présent le démantèlement des structures hypertrophiées et porteuses de dérives en tous genres.
Corsica Libera, membre de la majorité territoriale a été élu à la majorité absolue sous la bannière Pè a Corsica et le programme « Un paese da fà ». À ce titre nous serons vigilants, et attentifs à ce que les décisions politiques garantes de l’intérêt national et du bien commun ne soient pas soumises aux pressions de grands groupes qu’on ne peut laisser à leur seule logique. Nous le disons clairement et fermement : là n’est pas le pays que nous voulons construire, là n’est pas le pays que nous construirons !
Dignità pè u populu corsu ! Emu un paese da fà, ma ùn serà mai quellu di a precarità !
CORSICA LIBERA
(Corse Net Infos) (France 3 Corse) (Corse Matin)