Le chanteur-auteur du groupe de polyphonie corse I Muvrini, Jean-François Bernardini, a été relaxé de la plupart des accusations de plagiat portées par une de ses proches qui a toutefois obtenu sa condamnation pour contrefaçon « limitée » d’un texte, a-t-on appris aujourd’hui de source judiciaire.
Après avoir été associée, dans les années 90, au travail de création du leader de I Muvrini, Marie-Paule Pereney a vu ses relations avec Jean-François Bernardini se dégrader à partir de 2006, puis se rompre, comme l’expose le jugement rendu jeudi par le tribunal de grand instance de Paris dont l’AFP a eu copie.
En 2008, Mme Pereney a assigné le chanteur en justice, s’estimant spoliée de ses droits sur des traductions en langue française de chansons de I Muvrini reproduites dans les livrets des albums du groupe. Elle reprochait également à M. Bernardini de s’être attribué plusieurs textes, parus dans des livres, dont elle serait l’auteur. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu un jugement qui déboute Mme Pereney de la plupart de ses demandes.
Concernant les allégations de plagiat d’une trentaine de textes signés par le chanteur de I Muvrini dans trois ouvrages ayant fait l’objet de publication, la justice, pour la plupart d’entre eux, souligne que les brouillons produits par la plaignante, non datés, ne constituent pas une preuve suffisante de la contrefaçon. Le tribunal ne reconnaît la contrefaçon que pour un seul texte, paru en 2002 aux éditions du Seuil dans un ouvrage baptisé « Umani ».
« Compte tenu du caractère limité de la contrefaçon sur l’ensemble du recueil et de la faible diffusion de l’ouvrage », le tribunal a condamné Jean-François Bernardini et les éditions du Seuil à payer à la plaignante 500 euros de préjudice patrimonial et 1.000 euros de préjudice moral.
Concernant les traductions des chansons, Jean-François Bernardini est mis hors de cause dans la mesure où il n’est pas personnellement responsable de la reproduction des textes dans les livrets des albums. Pour huit chansons, le tribunal reconnaît toutefois que l’absence de crédit attribuant la traduction des paroles à la plaignante dans le fascicule des CD constitue pour cette dernière une « violation de (son) droit moral » qui justifie de lui allouer 2.000 euros de dommages et intérêts. C’est la société AGFB, responsable de la production des disques, qui est condamnée à payer cette somme.
Le tribunal a souligné le contexte « bénévole et amical » de ce travail de traduction.
Mme Pereney demandait plus de 150.000 euros de dommages et intérêts. Son avocat a indiqué dans un communiqué qu’elle faisait appel du jugement.
lefigaro.fr
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