La bataille autour du projet de référendum d’indépendance en Ecosse à l’horizon 2014 menace de dégénérer en crise constitutionnelle au “Royaume-Désuni”, avant même l’examen de questions fondamentales sur la viabilité économique ou l’appartenance à l’UE du pays des Scots. Le pouvoir central à Londres et les autorités régionales à Edimbourg sont en désaccord sur presque tout : le bien-fondé, le calendrier, le corps électoral, les modalités et même la (ou les) question(s) à soumettre aux 5 millions d’Ecossais rattachés depuis 1707 à la couronne d’Angleterre.
En l’absence de compromis, le casse-tête sera porté devant la Cour suprême. Le Premier ministre conservateur, David Cameron – défenseur passionné d’un Royaume-Uni qui rassemble l’Angleterre, l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord – a engagé une véritable partie de poker menteur en acceptant le principe d’un référendum, mais à ses conditions. Il préconise un vote sous 18 mois afin de lever “les incertitudes préjudiciables à l’économie” ; ouvert aux électeurs de plus de 18 ans ; portant sur une question unique (oui ou non) ayant valeur contraignante.
“Qu’on en finisse avec le débat, et qu’on maintienne la cohésion du pays”, a-t-il lancé hier devant les députés. Son calcul ? Un tiers seulement des Ecossais aspirent à l’indépendance. Acculés au quitte ou double, ils voteront “non”. Le Premier ministre de la région autonome d’Ecosse, Alex Salmond, chef du Parti nationaliste écossais (SNP) à l’accent rocailleux, rejette ce diktat “arrogant”, tandis que prolifèrent sur les réseaux sociaux les condamnations de “la perfide Albion”. L’indépendance, c’est l’ambition de toute une vie pour cet économiste manœuvrier, triomphalement réélu avec une majorité absolue au parlement d’Holyrood, en mai 2011. Il a réaffirmé mercredi la légitimité politique de sa démarche en proclamant, “ce doit être un référendum conçu en Ecosse et décidé par les Ecossais”.
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