Le prisonnier politique est un citoyen qui est maintenu en prison pour des motifs politiques, puisqu’un prisonnier politique se définit par son engagement à changer la société dans laquelle il vit, parce qu’il est épris de justice et de liberté. Dans ce qu’on nomme les démocraties, la simple existence des prisonniers politiques peut sembler contradictoire, car « en démocratie tous les idéaux sont défendables », nous disent les dirigeants du capitalisme mondial. Mais le fait est que dans leurs « démocraties » il y a de plus en plus de prisonniers politiques.
Et ce n’est pas un hasard. Les défenseurs du système capitaliste (renommé «économie de libre marché», ou encore «néolibéralisme») identifient l’idée de démocratie avec ce mode d’organisation politico-économique.
Pour eux, capitalisme égal démocratie, et tout projet de changement réel égal « terrorisme ». Car le problème est là. Toute opposition radicale, réelle au système en vigueur est « terroriste ». Toute volonté de changement est susceptible de poursuites pénales. Toute opposition peut être incarcérée.
Depuis la déclaration de la célèbre «guerre au terrorisme» et plus actuellement avec l‘excuse de « la crise du capital », on assiste à un renforcement des mesures répressives qui limitent à chaque fois plus les droits et libertés des plus pauvres et qui justifient la torture, l’isolement et même l’élimination physique des personnes dissidentes politiques.
À ce fait, disons social, s’ajoute le fait « national ». Ce sont les deux faces de la même monnaie; car l’oppression d’un peuple trouve toujours ses racines dans la volonté de la puissance occupante de voler les ressources qui appartiennent au peuple soumis. Ce que l’histoire nous montre est cependant que les peuples opprimés et niés se rebellent et luttent toujours pour retrouver leur liberté. Car, quoi qu’il en soit, l’être humain trouve toujours des ressources pour lutter. On ne peut pas empêcher les gens de penser, de vouloir être libres, coûte que coûte. C’est pour cela aussi qu’on dénombre tous les jours de plus en plus de prisonniers politiques dans les différents pays en conflit: Palestine, Kurdistan, Irak, Corse, Pays Basque, Sahara, Mapuche, États-Unis, Turquie, Colombie, Perou …
En ce qui nous concerne, nous affirmons que la France, l’Espagne et la Turquie sont devenues deux grandes prisons pour nos peuples. Le Pays Basque, la Corse et le Kurdistan sont des pays niés, saccagés par l’impérialisme. Nous, prisonniers politiques Basques, Kurdes et Corses, sommes l’évidence et la conséquence de cette oppression nationale, du manque du droit à l’autodétermination pour nos nations respectives. Nous sommes incarcérés à cause de notre engagement politique pour la libération de nos pays. Nous nous battons pour vivre librement et être reconnus en tant que Kurdes, Basques ou Corses.
La France mène une politique pénitentiaire basée sur la dispersion, l’isolement, l’éloignement, l’aggravation des conditions de vie, l’élargissement de peines infligées… qui cherche notre anéantissement en tant que personnes et militants politiques. Les états ne veulent pas reconnaître l’existence des prisonniers politiques; si nous n’avons pas de statut politique, c’est parce que la reconnaissance de cette réalité les engagerait à trouver une solution négociée.
Nous, prisonniers politiques Kurdes, Basques et Corses, sommes des symboles de lutte et de résistance, tout comme les prisonniers politiques palestiniens, colombiens, rnapuches, irakiens, tamouls, péruviens … le sont. Nous réclamons le statut politique pour tous les prisonniers politiques du monde entier. Et surtout, nous rendons hommage à tous ces hommes et à toutes ces femmes à travers la terre, qui luttent pour un avenir en liberté. Nous sommes la preuve qu’il faut changer les choses, qu’il faut se battre contre l’injustice, Ce n’est pas facile, mais ii faut le faire. Voilà la leçon des prisonniers politiques du monde entier.
GORA MUNDUKO PRESO POLITIKOAK!
GORA FAXISMOAREN AURKAKO BORROKA!
TANTI POPULI UNA LOTTA!
BIJI BIRATIYAN GELAN!
Prisonniers Politiques Kurdes, Basques et Corses de Fresnes.