(Unità Naziunale – 15 janvier 2018 – 09h00) Vieux de plusieurs siècles, l’État Français, en dépit des changements de régime a toujours privilégié ses intérêts fondamentaux et tenté de maintenir sa cohésion.
Ce qui le caractérise particulièrement est une vision hyper centraliste et une concentration permanente des pouvoirs qui lui paraissent essentiels. De la monarchie à l’Empire en passant par le jacobinisme, ce sont ces conceptions qui prédominent, jusqu’à nos jours y compris.
L’appareil d’État peut ainsi répondre aux projets du politique comme il peut jouer sa propre partition s’il estime que le politique met en danger les fondements du pouvoir. L’ère Macron n’échappe pas à cette complexité.
Dans le cadre des négociations avec l’actuelle majorité régionale, le gouvernement oscille entre des positions tranchées et des positions plus nuancées tout en entretenant un flou sur ses véritables intentions finales.
Ce qui apparaît en sus de cette méthode, tient à l’attitude de l’appareil d’État qui lui poursuit immuablement ses objectifs. La convocation par la justice anti-terroriste de Cathy Bartoli, présidente de l’Association Sulidarità en est la démonstration, et si rien ne vient gripper cette machine d’autres manœuvres de ce genre sont à prévoir. Cette convocation poursuit un but principal : Il s’agit dans les faits d’une provocation destinée à ouvrir une crise politique afin de fragiliser les équilibres politiques au sein de la majorité régionale et si possible également de tendre les relations entre toutes les sensibilités du mouvement national.
Cette action de basse politique n’a rien de très nouveau, et notre pays sait quel a été le prix a payer lorsque cet appareil d’État est parvenu à ses fins.
C’est de cette histoire encore récente dont nous devons absolument tenir compte sans rien renier de nos sensibilités, mais en sachant tout autant faire preuve de lucidité et de pragmatisme.
Face aux atermoiements du pouvoir politique français et aux menées de son appareil d’État nous devons collégialement répondre publiquement et avec la plus grande fermeté.
Nul ne peut ignorer nos positions critiques quant à bien des points du programme politique de la nouvelle majorité régionale, pour autant nous nous refusons de céder à des pulsions sectaires et irresponsables. A plusieurs reprises, des États et leurs gouvernements ont bafoué la démocratie. Le traité de Lisbonne a invalidé les résultats du vote sur la constitution européenne. Les résultats du référendum en Catalogne ont été invalidé par le gouvernement Espagnol. Alors qui sont vraiment les défenseurs de la démocratie ?
Notre société a besoin de changements profonds. Comme nous ne cessons de l’affirmer, sans les mobilisations de terrain ces changements vitaux n’interviendront pas. A un exercice de la démocratie par délégation, il nous faut substituer les bases d’une démocratie directe.
Toutes celles et ceux qui ont privilégié les seules urnes et qui sont aujourd’hui très majoritaires ne pourraient comprendre que le mouvement national dans son ensemble ne fasse pas respecter leurs expressions. Le message fort que nous devons donc envoyer à ce gouvernement et à l’appareil d’État doit être sans ambiguïté. Il n’y aura pas de retour en arrière et nous mettrons en échec toutes les tentatives de déstabilisation.
C’est pourquoi nous réitérons ce jour notre appel à toutes les organisations du mouvement national afin qu’une manifestation publique soit organisée très rapidement. Nous devons exiger dans l’unité :
– Une loi d’amnistie.
– Le rapprochement des emprisonnés et la cessation de toutes les poursuites.
– La co-officialité et la reconnaissance du peuple Corse.
Cette base minimale peut aisément réunir les autonomistes, les indépendantistes et les partisans du droit à l’autodétermination. Elle peut également inviter les véritables démocrates qui n’ont pas fait le choix du nationalisme à se joindre librement à une vaste mobilisation populaire.