#corse « Après la victoire autonomiste, seul le ton du gouvernement change »

(Unità Naziunale – 7 janvier 2018 – 9h00 – > Source Le peuple Breton) 41 sièges sur 63. On prend les mêmes et on recommence ! Enfin presque…

La toute nouvelle « collectivité de Corse » fusionnant depuis ce début d’année les deux départements et la collectivité territoriale est à nouveau portée par Gilles Simeoni à l’exécutif et Jean-Guy Talamoni à l’Assemblée. Les enjeux sont de taille et les obstacles nombreux. Le bras de fer avec l’État commence aujourd’hui avec l’arrivée en Corse de la ministre Jacqueline Gourault, rattachée au ministère de l’Intérieur. Elle sera la « Madame Corse », celle qui fera le lien entre le gouvernement et l’exécutif.

Le journal Arritti le rappelait : la négociation avec l’État a été le premier enjeu de la dernière mandature. Il en sera de même pour la nouvelle. « Depuis la victoire d’Emmanuel Macron, le ton a visiblement changé. La victoire annoncée des nationalistes a été mal vécue par le gouvernement qui, depuis six mois, a multiplié les réserves et fait passer les messages négatifs dans le vain espoir de contenir la vague électorale annoncée par le résultat exceptionnel des élections législatives de juin. » expliquait l’hebdomadaire le 21 décembre dernier. Les nationalistes auront bien du mal à débloquer les mentalités, mais au moins essayent-ils. En cela, ils expriment un volontarisme que beaucoup aimeraient voir en Bretagne où le président de la région se gargarise de bons mots comme le « fédéralisme » sans les défendre aucunement à l’échelle de l’État !

Les nationalistes corses peuvent compter sur quelques médias ouverts, mais la majorité d’entre eux semble avoir oublié d’où vient la Corse. Et que celle-ci est engagée dans un processus de paix. Comment pourraient-ils comprendre alors les premiers mots de Gilles Simeoni : « notre combat vient de loin parce qu’il s’inscrit dans la continuité historique de 50 années de lutte contemporaine du peuple corse pour la reconnaissance de ses droits » ? D’un côté, un président qui appelle sans le dire à une « décolonisation intérieure » et de l’autre, un État et son personnel politique qui continuent de nier la dimension politique de l’élection de nationalistes en Corse. Combien de fois a-t-on entendu les invités de plateaux de radio ou de télévision déclarer (comme pour se rassurer ?) que « la Corse fait partie de la France » ? Ce matin encore, sur France info, le député Damien Abad (LR) jugeait qu’« il n’y a pas de prisonniers politiques en France ». Sans doute n’a-t-il pas compris que les prisonniers l’étaient dans un contexte de guerre entre une frange de la population corse et l’État français. Cette guerre n’existe plus et comme dans tout processus de paix, il faut en tenir compte politiquement. D’ailleurs, si ce n’étaient des prisonniers politiques, pourquoi auraient-ils été éloignés de la Corse ?

Même si le ton est moins assuré qu’auparavant, même si les victoires successives des nationalistes interrogent les responsables politiques français, la situation semble bloquée. Car au final, la Collectivité unique est une avancée enviée, mais bien timide au regard du projet autonomiste des élus (de tout bord en Corse d’ailleurs). On est encore bien loin du pouvoir législatif même si le journal Le Parisien estime que les nationalistes ont désormais les « pleins pouvoirs » (si les mots ont un sens, doit-on y voir une allusion au régime de Pétain ?) !

La réalité est très simple : les Corses ont élu une équipe qui travaille, une équipe qui a permis des avancées sociales et qui ne se contente pas de prendre les citoyens pour des « administrés » qu’il faut « gérer ». Gilles Simeoni parle aux Corses comme à des adultes et mène une politique (jusqu’à présent) de responsabilité, y compris en menant sa propre politique internationale sur la Méditerranée, notamment avec la Sardaigne et les Baléares.

Mais certaines avancées dépendent, hélas, du bon vouloir du gouvernement et/ou du parlement. Et donc du rapport de force que les nationalistes vont pouvoir continuer à faire. La question des prisonniers est d’autant plus sensible qu’on fêtera les 20 ans de l’assassinat du préfet Erignac en février. A cette occasion, le président de la République Emmanuel Macron a prévu de se rendre sur l’île. D’ici là, la reconnaissance officielle du corse ne souffre d’aucun compromis dans un État qui s’est construit autour de sa langue, la question des résidences secondaires et du « statut de résident » proposé par la majorité n’avance guère plus… Les exemples sont multiples qui prouvent la nécessité de modifier la Constitution française. Non pas pour satisfaire aux Corses, mais parce qu’elle ne permet pas les avancées politiques nécessaires à la démocratisation de la France ! Pour mener ce combat-là, les nationalistes corses auront besoin d’aide sur le continent. Car même si leurs trois députés font un excellent travail [voir le Peuple breton de janvier 2018], ils pèsent bien peu au regard des 573 autres !

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