(Unità Naziunale – 12h00 – 3 novembre 2017) Contrairement à l’image que s’efforce de donner les tristes spectres du franquisme qui gouvernent à Madrid, la répression s’abat sur la Catalogne.
Elle ne sera pas douce…
Bien sûr, on n’est plus en 1936, quand nazis, franquistes et staliniens procédaient à leur répétition générale « in situ » avec la complicité de l’extrême droite française et du PCF . En fait, le gouvernement espagnol, et plus particulièrement Rajoy et la mafia corrompue du Partido Popular, dépendent en grande partie de la Catalogne qui est la véritable locomotive de l’Espagne, et non le contraire ! Ces gangsters en col blanc, qui traitent leurs petites et grosses affaires chaque fin de semaine dans la tribune d’honneur du Real Madrid, ont le soutien inconditionnel des gouvernants français .
C’est le propre de la politique de s’adapter à toutes les situations : on peut embrasser Poutine sur la bouche et fulminer contre Trump, on peut soutenir Kadafi durant des années , le vouer brusquement aux gémonies pour pouvoir le liquider ; on peut être autonomistes ou séparatistes pour l’Ecosse et anti autonomiste ou anti séparatiste pour la Flandre , la Slovaquie, la Slovénie ou même la Patagonie, ou vice versa , c’est selon !
Nous connaissions l’attachement de tous les gouvernants de ce monde à la real politik. Du moins pouvions-nous espérer que ceux qui voudraient éclairer la conscience politique de nos sociétés occidentales que nous prétendons démocratiques , tous ceux qui veulent nous faire discerner le vrai du faux, journalistes et intellectuels autoproclamés, qui passent leurs temps à caqueter dans le sens du vent , à transformer les plateaux télé en garden parties et à résister à leur cholestérol, ne se sentiraient pas obligés de sceller le sort de la Catalogne sans procès, comme les plus vulgaires des pisse-copies de la presse française d’Occupation !
Les Catalans ont posé un problème qui dépasse le cadre espagnol et qui met l’opinion comme la presse, face à leur frilosité européenne.
Soyons honnêtes : il ne s’agit pas de dislocation, mais d’union , et elle ne se fera en effet, qu’au prix d’une dévolution, à terme, des pouvoirs nationaux vers une entité européenne , ce qui exige l’accord des Etats européens…Comment dés lors, l’Europe pourrait-elle se passer de nations historiques comme la Catalogne, le Pays Basque, l’Ecosse ou la Corse, quand leurs aspirations comme leurs intérêts économiques et sociaux les opposent aux lobbies anti unionistes ?
Ne lisons plus la presse, elle est encore aujourd’hui telle que la décrivait Figaro dans son « Monologue » ; souvenons-nous avec optimisme que les gazetiers, à l’inverse de Beaumarchais, ne font pas l’opinion, ils en vivent…
Ghjacumu Faggianelli