(Unità Naziunale – 12 octobre 2017 – 08h00) En juin dernier, de violents incidents se sont produits devant l’école de Murateddu entraînant des jours d’ITT, des dépôts de plainte et une forte mobilisation de la communauté villageoise « Pour que Murateddu ne soit jamais une banlieue ».
Malgré les promesses faites lors d’une réunion avec les services de l’inspection académique, de la mairie et de la gendarmerie rien de véritablement concret n’a été fait.
La gendarmerie et l’éducation nationale déclarant qu’il fallait des décisions de justice pour pouvoir agir. Il nous a rapidement semblé que certains jouaient la montre à quelques jours des vacances scolaires : il fallait à tout prix calmer les choses, la personne incriminée étant arabe les institutions étaient tétanisées par une improbable dérive raciste.
Il y a quelques jours, nous avons été de nouveau contactés par des parents d’élèves victimes de nouvelles provocations et intimidations. Ceux-ci se sont tournés vers nous car ils ne trouvaient plus d’interlocuteurs. Les services de gendarmerie disaient ne pas pouvoir intervenir et conseillaient, sotto voce, de régler ça à l’ancienne.
Au niveau scolaire le mot d’ordre était : il faut sanctuariser l’école. Tant que les incidents majeurs se déroulaient au-delà des grilles, cela ne les regardait pas et les disputes entre élèves qui étaient la résultante du conflit étaient sous-estimées. Considérer l’école hors sol est une erreur majeure car celle-ci est une partie intégrante du village et les conflits des parents se transforment en conflits entres élèves. L’école ne peut-être bunkerisée mais elle doit être ouverte vers l’extérieur et les enseignants peuvent et doivent intervenir y compris en dehors des grilles. C’est du moins la vision que nous avons de l’éducation et de responsabilités partagées.
C’est dans cette optique de responsabilités partagées que l’Association de Défense des Intérêt de Murateddu a répondu favorablement à des parents et villageois désemparés en organisant un barrage filtrant pour alerter une nouvelle fois les autorités compétentes. Sans réponse de leur part, c’est devant la mairie que nous avons décidé de nous manifester.
Ce Lundi, nous avons été reçu par le Maire de Portivechju, qui, comprenant l’exaspération de tous face à des comportements inadmissibles a décidé de demander une hospitalisation d’office de la personne dans un hôpital psychiatrique, seule solution pour lui.
Pour notre part, si nous sommes satisfaits qu’enfin soient prises en compte les aspirations de la population de Murateddu à vivre en paix, les problèmes de fond persistent :
Urbanisation massive du village.
Perte de la culture « village » au profit d’un esprit village dortoir
Segmentation de la société en différentes communautés voire même individualisme forcené (les murs et portails qui poussent comme des champignons en disent plus qu’un long discours).
En bref, au moindre problème chacun se calfeutre chez lui en espérant que quelqu’un fasse quelque chose. Pour l’ADIM, au contraire, seule la prise de conscience collective basée sur la discussion et quelque fois même l’action permet de continuer de vivre ensemble, de trouver des solutions afin que Murateddu ne devienne jamais une banlieue
D. TAFANI