(Unità Naziunale – 13h00 – 4 octobre 2017) En écoutant parler Felipe VI ce mardi soir, les Européens médusés, ont du avoir l’impression d’entendre le surveillant général d’un bahut agité par le mouvement d’humeur de lycéens qui refusent d’entrer dans la salle de cours.
Conséquences du temps qui passe sans doute, on était à des années lumières de ce principe royal espagnol que Lope de Vega formulait en ces termes : « en dessous du Roi, personne ». Autrement dit, le souverain, même si son rôle est circonscrit au périmètre de l’autorité morale, se doit justement de s’élever au dessus de la mêlée et de parler directement au peuple mécontent.
Ce noble rôle d’arbitre voilà donc que notre dynaste l’a troqué volontairement contre celui du soliveau ! Ainsi ce rejeton lointain des Bourbon, terne mélange de Ponia et de Valls, a choisi le déni madrilène contre la volonté du peuple. De la même façon que nous avons pu entendre récemment en Corse un énarque inculte nier la réalité du colonialisme de l’État central alors qu’un de nos « has been » gâteux traitait la revendication nationale corse de « populisme », les Catalans savent maintenant qu’ ils ne sont pas un peuple.
S’il est des nations sans État, l’Espagne , elle, est un État sans nation, comme la plupart des grands États. Ou plutôt multi-national ! Louis XIV en parlant de ses sujets disait « mes peuples ». Ce fut une réalité que réussirent à faire disparaître Robespierre puis Thiers dans le sang des massacres quand en Espagne Franco échoua heureusement…Oubliant ainsi combien un peuple est une réalité mouvante !
A ce titre le peuple catalan est la formation permanente d’un groupe humain que l’apport régulier d’un immigration systématique, voulue et indispensable, soumet à une évolution incessante. Il ne s’agit en aucun cas d’une conception ethnique mais d’une appartenance au même moule culturel plus proche d’un idéal-type euro-méditerranéen que jacobin.
Rajoy, s’il ne démissionne pas, aura tout loisir de constater qu’il ne peut y avoir de retour en arrière. Le Siècle d’Or est révolu depuis bien longtemps avec la grandeur réelle ou supposée de l’Espagne , aussi sûrement que se sont évanouis les rêves de grandeur parisienne après mai 1940, déjà presqu’un siècle…
ghjacumu faggianelli