(Unità Naziunale – 25 septembre 2017 – 16h30) Le FLNC du 22 octobre (Crée en octobre 2002) qui avait lui aussi (avec le FLNC Union des Combattants en juin 2014) démilitarisé (en mai 2016), s’exprime de nouveau (il avait menacé Daesh en juillet 2016 dans un communiqué) dans le journal Corse Matin (lien ci-dessous)
Revue de presse
(Alta Frequenza) (Corse Matin) (Corse Net Infos) (France 3 Corse) (Europe1) (Corse Matin) (Paris Match) (La Provence) (Le Point) (Gilles Simeoni sur Alta Frequenza) (RCFM) (Corse Matin) (Corse Matin)
Le FLNC appelle à voter pour les nationalistes
Réaction de Gilles Simeoni sur RCFM
« Dans cet accord il est écrit en toutes lettres que nous affirmons ensemble que le temps de l’action clandestine est définitivement et irréversiblement révolu, et c’est sur cette base là que nous demandons aux Corses de nous rejoindre. »
Ne demanderiez-vous pas plus directement aux clandestins d’abandonner cette lutte ? De déposer les armes ?
« Cela a été demandé clairement à travers notre déclaration en affirmant que seule la lutte citoyenne et démocratique peut aujourd’hui garantir la défense des intérêts de la Corse et du peuple Corse.Je prends note que le FLNC union des combattants a annoncé en juillet 2014 qu’il mettait fin de façon définitive et irréversible à son action, je note également que le FLNC du 22 octobre se situe dans la même perspective, je souhaiterais que cela soit dit très clairement, pour que tous les Corses l’entendent et sachent qu’aujourd’hui le nationalisme Corse tout entier s’inscrit exclusivement dans une optique de combat démocratique. »
Réaction de Jean-Guy Talamoni sur RCFM
« Nous rappelons de manière claire que nous nous situons sans la moindre ambiguïté dans le fils de ce qui a été déclaré par le FLNC union des combattants en juin 2014, à savoir une sortie de la clandestinité sans équivoque était-il précisé, ce communiqué a été confirmé l’an dernier en 2016, de la manière la plus claire et effectivement nous considérons pour notre part que la page de la clandestinité est tournée. »
Que dites-vous précisément à ce FLNC du 22 octobre ?
« Il me semble comprendre que le FLNC du 22 octobre se situe dans le même fil, dans la même démarche que le FLNC union des combattants, nous rappelons que nous avons signé un accord au sein de « Per a Corsica » avec nos partenaires et au terme de cet accord nous considérons bien sûr que la page de la clandestinité est définitivement tournée. »
Voici le communiqué du FLNC du 22 Octobre (en date de publication du 25 septembre 2107 – Sortie officielle le 20 septembre ) (source FR3Corse)
F.L.N.C
« Certains m’ont demandé de faire un geste après le dépot des armes. Je ne l’ai pas fait, car, pour moi, ce qui est normal, c’est qu’il n’y ait pas d’armes »
Marylise Lebranchu, ministre du gouvernement Valls à l’Assemblée de Corse le 09 septembre 2015.
Le F.L.N.C est né il y a 41 ans. A nos cotés, notre peuple a partagé quasiment un demi-siècle de conflit.
Il est temps aujourd’hui de tenter de réellement d’en sortir.
Pour y parvenir, une étape cruciale arrive à la fin de l’année 2017.
Nous appelons solennellement le peuple corse à se mobiliser massivement et clairement dès le premier tour des futures élections territoriales en votant pour la liste issue de l’union du mouvement national corse.
Donner une puissante majorité au Mouvement National est le seul acte susceptible de garantir un avenir de paix et d’éviter le chaos d’une impasse politique.
Car la paix n’est pas acquise…
La paix n’est pas acquise au niveau international, loin s’en faut.
Nous vivons aujourd’hui dans une monde en pleine dérégulation. La vision d’une mondialisation heureuse s’est éteinte pour laisser la place aux menaces et aux tensions internationales récurrentes. Pensant que les relations conflictuelles entre EST et OUEST étaient la cause de nos maux, notre monde, que nous espérions plus sûr, plus serein et plus sain après la chute du mur de BERLIN, connait une lourde période d’incertitude. Non pas que le XXème siècle ait été plus apaisé mais la situation actuelle nous laisse d’autant plus inquiets que nous connaissons les risques des conflits latents et les conséquences de leur éclatement.
La paix n’est pas acquise en France, loin s’en faut.
La France a connu en quelques mois l’effondrement du canevas politique de sa Vème République. Le bipartisme historique a implosé, assommant les 2 grands partis traditionnels mais sans avoir au préalable trouvé de véritable solution alternative. Pour autant l’évolution régulière et semblant inexorable du Front National n’est certainement pas un gage de paix et d’harmonie dans la société française.
La victoire surprise d’Emmanuel Macron à la présidence de la république française n’efface pas encore le désordre généralisé causé par la classe politique historique. Cette dernière semblant laisser la place à une nouvelle génération, certes dynamique mais empruntée et balbutiante. En tout cas donnant pour l’instant peu de gages de la création d’une société plus harmonieuse et égalitaire.
La paix n’est pas acquise en Corse,
Depuis la fin des années 70, la France traite le conflit corse avec mépris comme elle considérait la guerre d’Algérie en parlant d' »événements ». Suite aux élections législatives de mai 2017, la prise de position du Premier Ministre français qui n’a voulu y voir qu’un vote « identitaire » est une nouvelle faute politique de l’Etat Français. Nous obligeant à dire « une de plus ». C’est une faute politique majeure car cette analyse range à dessin le vote des corses dans le camp d’ethnocentristes dont nous ne sommes pas. En limitant le vote de décembre 2015 et celui de juin 2017 à une vision « identitaire », l’Etat cherche à masquer la dimension grandement symbolique de ces résultats et son échec patent dans sa gestion du dossier corse.
Au niveau environnemental les voyants sont au rouge : la crise des déchets n’est pas résolue, bien au contraire. Un an et demi de mandature, pourtant masqués au sceau de l’engagement total, ne sont évidement pas suffisants pour palier à l’absence de gestion des précédentes mandatures. Les centres d’enfouissement sont saturés et les projets de gestion des déchets sont encore dans les bureaux d’étude avec pour triste résultante de rouvrir « provisoirement » les C.E.T existants ou d’en créer de nouveaux tout aussi polluants.
Le réchauffement climatique entraîne notre pays dans des périodes de sécheresse historiques laissant notre agriculture exsangue et notre couvert végétal dévoré par les incendies. Pourtant la crise était prévisible depuis de nombreuses années et la sonnette d’alarme a été tirée à de nombreuses reprises. Quand on sait que nos réserves de stockage sont 20 fois moins importantes que celles de la Sardaigne, pourtant considérée comme plus pauvre que la Corse en matière de pluviométrie, on ne peut s’étonner de cette situation de crise qui attise les conflits interprofessionnels porteurs de désordre.
La colonisation de peuplement augmente de manière exponentielle et la terre de Corse se vend tous les jours au plus offrant (Cf les Villas Ferracci, Sperone et Cavallu). Les organisations de défense du littoral entièrement dévouées à cette noble cause, la défense de notre terre, sont désormais menacées et agressées.
Rendant parfois nostalgiques même les plus farouches opposants de la lutte armée.
La croissance disproportionnée de la Grande Distribution est un facteur de déstructuration économique que nous avons toujours combattu au profit de circuits de distributions courts, porteurs d’un développement durable et respectueux des hommes.
La situation des prisonniers politiques et des recherchés n’a pas évolué depuis que les organisations militaires ont acté une cessation des actions clandestines. Nous assistons même à des arrestation et des transferts vers Paris rappelant les pires heures de notre histoire. Cet état de fait est de la responsabilité unique de l’Etat Français qui se mure dans une position hermétique, alors que la volonté d’apaisement de toute la classe politique corse est clairement affichée, et ce à travers les votes unanimes de l’Assemblée de Corse.
La jeunesse de notre pays a connu en une année plus de rafles que jamais dans toutes les années de la lutte moderne. Plus de 150 interpellations avec pour seul but de ficher un maximum de militants. Comment peut-on imaginer que cette répression puisse être un gage de paix? Cette répression aveugle mais calculée à des fins politiques a conduit à l’émergence d’un groupe militaire qui a revendiqué une série d’attentats en réaction à la répression de l’Etat. C’était pour le moins prévisible.
Le Fléau de la drogue gangrène de plus en plus notre société. La consommation et le trafic se banalisent. Les trafiquants de cocaïne et autres drogues dures ne sont pas des « étrangers », ils sont corses. Les consommateurs de drogues douces et dures ne sont plus des marginaux venus de loin chercher des paradis artificiels, ils sont corses. Ceci n’est certainement pas un signe avant coureur de paix.
Au niveau institutionnel, aucune des revendications fondamentales qui ont provoquées la création du FLNC en 1976 n’ont abouti.
- La reconnaissance officielle du peuple Corse,
- Le bilinguisme,
- l’arrêt de la dépossession des terres agricoles au profit d’un urbanisme débridé,
- la corsisation des emplois,
- la politique coercitive de l’Etat…
L’Etat français poursuivant tranquillement sa politique de la sourde oreille. Doit-on considérer ceci comme un gage d’apaisement ? Le faire serait une insulte à 40 années de sacrifice que nos militants et leurs familles ont vécues.
L’objectivité politique nous oblige à avoir un regard critique sur la situation corse, française et internationale.
Mais l’objectivité politique nous oblige aussi à avoir un regard différent, car malgré la complexité et les tensions du monde dans lequel nous vivons, la paix est plus que jamais à portée de main…
La paix à portée de main car…
La victoire des nationalistes aux élections territoriales de 2015, succédant à la victoire de la Mairie de Bastia et précédant celle des 3 Députés sur 4 aux élections législatives, marque un tournant politique dans l’histoire moderne de la Corse que seuls des obscurantistes ou des fous de guerre pourraient ignorer.
Ces victoires électorales sont profondément porteuses d’espoir. Et l’espoir est porteur de paix.
Par ces votes majoritaires, le peuple corse a clairement validé sa volonté de sortir des vieilles logiques clanistes où régnaient le népotisme et la concussion. Et par là même il a encouragé nos élus à être plus ambitieux et créatifs dans leur gestion.
La mutation profonde des mentalités est en train d’opérer. Certes, certains sont pressés de voir les évolutions arriver car l’attente fut douloureuse, mais on ne réforme pas en quelques mois ce qui a été patiemment détruit en 250 ans. Si l’impatience peut être légitime elle ne doit en aucun cas constituer un frein au changement.
La détermination de l’Exécutif et de l’Assemblée n’est pas à mettre en doute mais pour créer de véritables conditions d’une paix durable, deux conditions sont incontournables :
La première, essentielle, est d’éviter à tout prix que la gestion du pouvoir n’isole les élus de leur peuple. La prise en compte des réalités économiques et sociales s’appuient sur un contact étroit et régulier entre la base et les élus. L’accession aux responsabilités a mobilisé toute l’énergie du Mouvement National depuis 50 ans pour renverser le clanisme, relais de l’Etat français. Cette étape longue et laborieuse est atteinte ; elle reste fragile tant qu’un véritable projet de société ne sera affiché.
Et c’est de cette relation permanente que peut émerger un projet ambitieux qui sera compris de tous et accepter par tous. La chance du mouvement national est qu’il est fait de militants de toujours, au contact permanent des uns des autres. La notion d’elite politique n’est pas encore une réalité chez nous mais il faudra veiller à garder notre cohésion.
Dans la diversité des problématiques économiques et sociales les liens devront se resserrer.
Ils le devront car des choix de société fédérateurs nous attendent. Ils conditionneront les 50 années à venir. En matière de gestion des déchets, de gestion de l’eau, de politique agricole, de politique touristique, de défense de l’artisanat et de l’entreprise, d’éducation…
Ce sont des choix économiques et sociaux, construits dans la concertation, qui éloigneront le spectre des divisions et qui cimenteront l’unité nationale. Au-delà du seul mouvement national, l’adhésion recherchée par nous tous pour construire une nation équilibrée et sereine nécessite que les choix de société soient clairs.
Car au delà de la nécessaire et incontournable évolution institutionnelle qui doit porter notre peuple à l’autodétermination, la Corse continue et continuera à fabriquer des corses seulement si son projet de société est ambitieux et novateur.
Sans cela, nous retrouverions rapidement une grande partie des électeurs s’égarer dans des votes pour des partis français, ou pro français, extrêmes, aux antipodes des idéaux de notre peuple.
La deuxième condition à l’élaboration d’une paix durable est celle de la méthode de sortie de conflit :
Il va falloir rapidement créer les conditions d’une réelle sortie de crise avec l’Etat Français.
La phrase de Madame Lebranchu est symptomatique de l’état d’esprit de la France. Il est absolument inconcevable que la France continue à faire semblant d’ignorer le conflit qui l’oppose à la Corse.
Depuis 50 ans, des milliers d’attentats (plus de 10 000 NDLR), des centaines d’années de prison (milliers NDLR) et des dizaines de mort ne sauraient représenter un conflit politique ?
La France ne veut pas reconnaître le conflit corse car ce faisant elle aurait à assumer la dimension coloniale de son action en Corse.
Les acteurs du conflit, dont nous sommes, peuvent-ils s’en contenter ? Clairement non.
Mais face à ce déni systématique il est nécessaire d’avancer.
Il est permis de penser que l’Etat français attende le résultat des futures élections territoriales pour savoir quels seront ses interlocuteurs. Mais, quoi qu’il en soit, nous attendons qu’il rompe avec le passé à travers une volonté girondine qui pourrait augurer d’une vision nouvelle par rapport à la Corse.
Si l’Etat français acceptait de s’engager dans un processus de révision constitutionnelle la paix s’encrerait sans aucun doute rapidement et avec force dans notre société corse.
Si tel n’était pas le cas, il faudra, par le vote, provoquer un élan populaire tel, comme cela est le cas en Catalogne avec l’Etat Espagnol ou en Ecosse avec l’Etat anglais, que l’Etat français soit montré du doigt par l’opinion internationale pour son intransigeance et contraint de modifier ses positions hermétiques.
Nous exhortons les élus de la majorité nationaliste à un grand ses des responsabilités. La démilitarisation progressive de l’espace politique est un geste fort qui ne doit pas être perçu comme un renoncement mais comme un encouragement et un soutien dans la recherche de solutions d’avenir pour notre peuple.
La situation internationale tendue, celle de la france tout autant, ne doivent pas nous priver de l’ambition de jours meilleurs pour notre pays. Les raisons de douter sont nombreuses mais les raisons d’y croire le sont encore plus.
Malgré les multiples risques de déstabilisation, les différentes tendances de la majorité ont l’impérieuse nécessité de trouver, entre elles, la vision politique commune qui permettra à l’ensemble du peuple corse de se retrouver dans un projet fédérateur. Portant ainsi la voix du peuple corse suffisament haute pour qu’elle soit entendue par l’ensemble de l’opinion internationale. Ouvrant dès lors la porte à l’émancipation de notre peuple, gage de la paix retrouvée.
Nous avons annoncé une démilitarisation progressive de l’espace militaire. Nous nous y tiendrons.
Mais la paix se construisant à plusieurs nous attendons des avancées :
Si le Mouvement National est suffisamment mature pour accéder de nouveau, ce dont nous ne doutons pas un instant, aux responsabilités lors des futures élections territoriales,nous demandons la mise en oeuvre, dans l’année qui suit les élections, d’un Projet Politique de Fin de Conflit validé (PPFC) validé par l’Etat français planifié sur une durée de 15 ans. Celui-ci permettra à notre pays d’accéder à un statut politique émancipateur sur le plan institutionnel, fiscal et culturel. Et pourra ainsi sceller la fin définitive d’un conflit qui n’a que trop duré.
Si les voies du changement venaient à rester fermées, cela pourrait conduite notre organisation à revoir ses positions sur la paix qui ne s’est jamais construite unilatéralement.
F.L.N.C
A RAGIONE HE A NOSTRA FORZA