(Unità Naziunale – 14 septembre 2017 – 06h00) Les épisodes venteux de l’été sur fond de sécheresse aggravée ont généré un tribut exceptionnellement élevé payé aux incendies par la nature en Corse. La sécheresse continue, et la mémoire collective reste vive d’incendies catastrophiques y compris en septembre malgré le raccourcissement de la durée du jour. Restons vigilants ! Et espérons que la pluie viendra enfin.
Sans rien ignorer de la qualité professionnelle de combattants du feu, et des progrès effectivement accomplis depuis les trente dernières années, force est de constater que la société ne dispose pas à ce jour d’une capacité de réponse à la hauteur du défi environnemental qui lui est posé. Les progrès que nous avons faits ces trente dernières années sont désormais rattrapés par l’accroissement des risques liés aux conditions météo nouvelles générées par le réchauffement climatique.
En trente années des progrès objectifs ont en effet été enregistrés. Certains sont involontaires, comme la généralisation des téléphones portables qui a mis sur le terrain, de facto, des dizaines de milliers de « guetteurs » aptes à signaler chaque départ de feu dès les premières minutes. D’autres sont liés aux politiques publiques : professionnalisation des pompiers, sensibilisation des publics scolaires, recul considérable des pratiques d’écobuage de la part des éleveurs, maillage du territoire de dispositifs d’appui aux pompiers, etc.
Les caractéristiques tragiquement comparables des incendies de la Marana et du Cap interrogent sur les stratégies de prévention: comment faire pour qu’un feu parti de l’en-deçà des monts ne puisse franchir les crêtes et déferler ensuite vers les zones habitées de l’autre côté de la montagne ? Des pare-feu, des pistes, des réserves d’eau, d’autres dispositifs ? Visiblement il faut se pencher d’urgence sur ces circonstances répétitives et mettre les moyens pour les conjurer enfin.
Plus la végétation est sèche, plus l’intervention précoce sur les départs de feux peut éviter le désastre. Or les moyens aériens sont vieillissants, et ne sont pas remplacés. Et la flotte européenne capable de venir en appoint quand les conditions météo s’annoncent dangereuse dans une zone météorologique doit être renforcée, et capable de répondre sur l’instant sans les délais administratifs interminables encore constatés cet été. Etc.., etc. L’été 2017 au bilan si lourd exige que la question de la protection du territoire contre un risque incendie croissant soit pris à bras le corps dès cet automne. Pour que l’été 2018 ne soit pas une répétition aggravée du terrible été 2017.
F.A.