(Unità Naziunale – 16 Août 2017 – 19h00) Ce soir l’Associu Sulidarità et la LDH Corsica tenaient une conférence de presse à Aiacciu pour dénoncer l’inertie du dossier des prisonniers politiques, ainsi que la répression à l’encontre du Vice Président de l’associu Dumè Tafani.
Voici son intervention :
Depuis des mois et des mois Sulidarità se bat pour l’obtention de l’Amnistie en faveur des patriotes corses. La majorité des conseils municipaux, les conseils généraux et l’assemblée de Corse se sont prononcés en faveur de cette mesure. La société civile s’est aussi impliquée et de nombreuses associations, syndicats entreprises soutiennent cette revendication.
Ce qui vient de m’arriver et qui va toucher tous les condamnés corses depuis 1989 démontre, s’il en était encore besoin la nécessité d’une loi d’amnistie.
La semaine dernière, un courrier de la préfecture de Corse me signifiait qu’ayant été condamné en 2005 par le tribunal de Paris pour association de malfaiteur terroriste il décidait d’appliquer le code de la sécurité intérieure.
Cette décision a pour conséquence l’interdiction d’achat et de détention de toute arme (fusil, carabine de chasse ,couteau,….).
Nous, patriotes corses condamnés, ne pouvons donc plus pratiquer le loisir le plus rependu en Corse et qui fait parti de notre culture la plus ancestrale: la chasse.
Après les Fijait, l’an dernier, le code de la sécurité intérieure cette année est une nouvelle violation des droits de l’homme touchant les patriotes corses.
Oui, nous avons été condamnés par la France pour avoir défendu notre île. Nous n’en avons jamais voulu tirer une considération particulière. Mais, alors que la Corse connaît un renouveau démocratique sans précédent, l’état français veut faire de nous des sous citoyens privés, peu à peu de leurs droits.
Pour ma part, militant politique depuis plus de 35 ans, j’ai toujours travaillé à la construction de cette nouvelle société corse et libre qui se dessine aujourd’hui. J’ai également aussi appris résister à l’oppression.
Il est donc pour moi impensable d’accepter la soumission et la mise au ban. Avec le collectif des avocats de Sulidarità, j’emploierai tous les recours légaux afin de faire casser cette mesure touchant des centaines de patriotes corses.
Mais il est définitivement hors de question que j’accepte que l’on me dessaisisse d’armes légalement détenues. J’assumerai donc les gardes à vues et condamnations qui pourraient découler de cette esprit de résistance qui qui m’a toujours animé.