Lors de l’interview de Sébastien Tieri pour France 3 Corse, Mattea Lacave, membre d’Inseme per A Corsica à répondu aux questions relatives à la revendication du FLNC. Inseme Per a Corsica ne condamne pas et ne se positionne pas sur cet assassinat précisément qui s’inscrit dans une longue liste depuis le début de l’année. Le mouvement se refuse à choisir entre les morts, et revendique la voie démocratique et la voie publique. C’est à la commission Violence de traiter ce problème, les relations avec Corsica Libera sont et seront toujours les mêmes. Voir la vidéo :
L’amphithéâtre de la faculté de droit était comble, hier, à l’occasion de l’assemblée générale d’Inseme per a Corsica.
Une « présence massive »de militants qui a suscité « satisfaction et émotion » chez le porte-parole du mouvement, Gilles Simeoni. Soulignant à cet égard « l’avancée considérable des idées qui nous portent », le leader nationaliste veut voir dans la percée de certaines revendications de sa famille politique un« motif d’espoir »et le signe d’une amorce de changement. La question du foncier, avec la réflexion engagée par l’assemblée sur le statut de résident, ainsi que le vote de la motion pour l’officialisation de la langue corse, peuvent ainsi être cités en exemple, même si les responsables du mouvement sont loin de vouloir s’en contenter.
Au contraire, ils se veulent plus « vigilants que jamais », surtout à l’aube d’une «année 2012 de tous les dangers et de tous les choix à réaliser sur des grands dossiers conditionnant l’avenir immédiat de la Corse, et sur lesquels il y a fort à parier que la majorité exécutive actuelle sera dans l’incapacité structurelle de prendre des décisions fortes.»La maîtrise des transports, la «modification de la constitution pour atteindre le statut de langue officielle», les domaines énergétiques ou encore économiques figurent à ce titre au rang des enjeux prioritaires.
Adoption unanime d’une motion d’orientation
Entièrement tournés vers les échéances électorales à venir, présidentielles et législatives tout d’abord, puis territoriales ensuite, les militants d’Inseme ont donc orienté leurs travaux à la fois sur le constat de la situation actuelle et sur les « perspectives stratégiques » à développer pour« se donner les moyens d’accéder aux responsabilités en 2014.»Des préoccupations qui ont ainsi émaillé les débats durant toute la journée et qui ont abouti au vote à l’unanimité d’une motion d’orientation politique, fruit d’une année de travail au sein des différentes commissions mises en place.
Après les interventions de plusieurs élus, responsables et militants du mouvement*, Gilles Simeoni a clôturé la réunion en dressant une synthèse de ces analyses.
Tout en saluant « l’énorme espoir suscité par Femu a Corsica » et « les prises de positions courageuses de certains élus issus de la classe politique traditionnelle », il a regretté que « globalement, le système politique dominant, gauche et droite confondues, utilise les mêmes procédés archaïques, les mêmes pressions clanistes et clientélistes, et hypothèquent ainsi fortement l’avenir de la Corse.»
« Vers le passage du nationalisme au national »
Un constat « peu réjouissant », couplé à de multiples sujets d’« inquiétude ». Outre la nécessité de « combattre ce système claniste», le leader nationaliste a en ce sens pointé du doigt « le rôle malsain de l’État qui entretient le conflit historique entre la Corse et la France. »Sans oublier de faire état des « dérives et des violences de la société corse », la jeunesse étant au cœur des préoccupations. Évoquant la «spirale des assassinats »qui touchent l’île, il a ajouté : « Face à cette situation tragique, nous voulons construire un chemin de paix pour ce pays, la vie étant le bien le plus sacré. »Réaffirmant le « choix de l’action publique et démocratique », Gilles Simeoni a insisté sur l’exigence de « la reconnaissance juridique du peuple corse »et du « transfert du pouvoir législatif ». D’où l’importance de mettre en œuvre «une plateforme stratégique fondée sur la construction d’un programme participatif de gouvernance et la recherche d’une large convergence avec les nationalistes et les forces de progrès. Ce que nous appelons le passage du nationalisme au national. » « La Corse est à la croisée des chemins, nous pouvons et nous devons gagner», a-t-il dit. Avant de conclure :« En 2014, la victoire sera celle du peuple. »
Laure Filippi
* Sont notamment intervenus à la tribune : José Filippi, Jean Giambelli, Guy Profizi, Magali Gozzi, Mattea Lacave, Hyacinthe Vanni, Anne-Laure Santucci et Jean-Félix Acquaviva.
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