Mossa Paisana et Via Campagnola ont occupé symboliquement ce jeudi les locaux de l’OEHC et de l’ODARC pour adresser un message à l’Etat.
Ce dernier doit, disent les représentants de la profession, prendre conscience des enjeux en termes de fourniture et d’équipement en eau agricole. L’idée avancée est que l’Etat doit accompagner les offices et agences de la Collectivité Territoriale de Corse. Les agriculteurs doivent d’ailleurs rencontrer l’Exécutif et les élus de la majorité territoriale.
Voici la déclaration :
La sécheresse qui s’abat, cette année encore, sur la corse doit conduire à une prise de conscience politique et citoyenne sur notre capacité collective à préserver l’avenir des jeunes générations dont notre souci premier est de leur transmettre une Corse irriguée et nourricière.
Les élus aux responsabilités aujourd’hui se doivent de gérer l’urgence de tant d’années d’irresponsabilités politiques quant à la gestion de notre bien le plus précieux : l’eau douce, à l’origine de toute vie et indispensable à tout projet de développement.
Les paysans corses que nous sommes, conscients des enjeux sociétaux à venir, ne voulons pas être les prédateurs d’un écosystème en danger et attendons de nos élus une réaction déterminante face aux défi du changement climatique afin d’être en mesure de nourrir notre peuple sans jamais hypothéquer l’avenir de nos enfants et des corses de demain.
Notre action de ce jour à pour but de sensibiliser les citoyens et les décideurs de l’extrême danger que nombre de paysans courent aujourd’hui face à ce péril mortel dû au manque d’eau.
Nous sommes déterminés à vivre de cette terre et à la défendre d’une inertie coupable qui met en danger son biotope et par extension le peuple corse lui même.
Au même titre que la faim, la soif est aujourd’hui une arme de destruction massive et celui qui n’agit pas dès à présent se rend coupable d’un génocide par anticipation envers ceux à qui hériteront un désert sans vie.
Nous réclamons la tenue d’une cellule de crise, pilotée par l’Executif corse qui aura pour but de gérer l’urgence par des mesures exceptionnelles et l’obtention de la calamité sécheresse refusée à la corse au contraire de la normandie.
En tant que force de propositions nous demandons l’ouverture d’un plan de politique des grands travaux afin que l’Assemblée de Corse mette en œuvre au plus vite la construction de retenues collinaires et de récupérateurs d’eau pluviales et fluviales, seuls outils qui garantiront un avenir à notre Nation.
Il ne peut y avoir de pays sans paysans ni de paysans sans eau. L’heure est à la prise de décision énergique et à la définition des priorités.
L’eau douce est la grande richesse de la Corse, il est temps d’apprendre à la gérer.
A MOSSA PAISANA
29 juin 2017