(Publie le 3 septembre 2018 à 06h34 – Unità Naziunale) Dans une société où l’alternance politique se fait de façon démocratique, (urnes..) l’opposition fonctionne comme un contre-pouvoir avec critiques et propositions pour remplacer la politique de la majorité au pouvoir qu’elle combat.
Dans une société où existe un mouvement de contestation utilisant tous les moyens de luttes dont l’action armée ( Irlande, Pays basque, Corse) l’opposition armée fonctionne comme un contre-pouvoir visant à détruire l’ordre ancien et la majorité ou les forces politiques au pouvoir qu’elle critique et combat , y compris par la violence, aspirant à prendre leur place et à changer le système avec de nouvelles règles et de nouveaux rapports de force.. Le but clairement édicté étant d’appliquer un programme-Projet, réellement ou se voulant « révolutionnaire », par la mise en place de nouvelles lois et de nouvelles forces politiques aux commandes, voire pour changer la société en profondeur, (Projet alternatif).
Dans toute société, existent des groupes, associations, syndicats,… qui agissent de facto comme des contre-pouvoirs. Ceux-ci critiquent les décisions prises par les forces politiques au pouvoir, les contestent et font d’autres propositions alternatives dans tous les domaines où ces oppositions/contestations apparaissent et agissent …
Les forces politiques au pouvoir les combattent ou doivent composer avec ces forces parallèles de contestation. Elles le font, soit en les combattant et les refusant, soit en acceptant par la négociation de prendre en compte les ou certaines revendications d’un groupe, association, syndicat… Si l’ensemble des revendications de ces structures est pris totalement en compte par le pouvoir, ce groupe, association, syndicat n’a plus de raison d’exister en tant que contre-pouvoir. D’où, soit il se dissout, soit il devient un organe du pouvoir (voir FLN algérien et le rôle de son syndicat de l’époque où les diverses situations les « démocraties soviétiques », ou d’autres endroits où ont été menées des luttes de libération révolutionnaires armées )..
En Corse
En Corse, le nationalisme, toutes obédiences confondues, a, jusqu’en décembre 2015 (accession aux responsabilités) joué globalement le rôle de contre-pouvoir…
CONTRIBUTION 1 : HISTOIRE DE LA CRÉATION DES CONTRE-POUVOIRS SYNDICAUX, ASSOCIATIFS ET SOCIO-PROFESSIONNELS EN CORSE DANS LES ANNÉES 80
De par ses responsabilités obtenues, (résultats électoraux de 2015,2017),le nationalisme corse est, aujourd’hui, de facto au pouvoir, (sans pour autant en avoir toutes les compétences et les moyens politiques et financiers d’exercer pleinement ce pouvoir dans s tous les secteurs, du fait de la tutelle de l‘Etat et de son refus de toute discussion qui ne soit pas « un monologue »)..
TRIBUNE LIBRE : HIER DANS L’OPPOSITION, AUJOURD’HUI AUX RESPONSABILITES
D’où aujourd’hui pour le natinalisme corse, un « statut ambivalent de pouvoir et de contre-pouvoir » qui pose problème à l’ensemble des structures nationalistes. Surtout cette situation ambigüe/complexe rend difficiles voire malaisé de cerner entre ces structures de cet ensemble celles qui se situent dans un rôle de pouvoir ou de contre-pouvoir… De même qu’il s’avère difficile pour celles-ci de se positionner clairement sur l’échiquier politique corse aujourd’hui majoritairement nationaliste : Pouvoir ou contre-pouvoir ? That is a question !!! Cette situation d’accessin aux responsabilités rendant difficile et délicat leur positionnement politique actuel.
Un contre-pouvoir « politique » accèdant au pouvoir a deux solutions, soit il applique son programme/projet contre vents et marées, mais pour cela il doit adopter des choix partisans et clivants dans le droit fil de sa lutte, soit alors être en recherche permanente d’ouverture(s) voire de compromis (sans aller jusqu’aux compromissions). Il est alors conduit/réduit progressivement à se contenter de « rester dans les clous », appliquant progressivement, nolens volens, les mêmes pratiques et les mêmes mécanismes avec la même politique peu ou prou que la politique suivie par celles et ceux qu’il a combattus. Il court le danger ou se fait ainsi de facto « récupérer » par des intérêts qu’il a combattus pour accéder au pouvoir et remplacer ceux qui y étaient et appliquaient une politique qu’il avait combattue pour arriver au commandes…