Ces élections législatives, suite aux Présidentielles vont confirmer la disparition de deux grands partis qui ont marqué l’histoire de la France et de la Corse depuis la Libération, le Parti socialiste français et le Parti communiste français..
A l’heure du Macronisme triomphant, les partis, de manière générale, sans doute inadaptés aux évolutions générales actuelles, bonnes ou mauvaises, semblent voués à disparaître, aidés d’autant plus par certaines forces plus ou moins obscures qui représentent en fait les puissances d’argent qui ne veulent pas de tels contre-pouvoirs de réflexions, de contestations, de propositions et d’actions collectives. La mode des primaires ouvertes aux personnes non encartées dans ces partis les a contraints à prendre des décisions en matière de candidats aux Présidentielles qui de facto marginalisaient les vrais militants, celles et ceux qui mouillaient la chemise au quotidien et sur le terrain,et qui faisaient la force de ces partis.
Le parti socialiste
En Corse, le PS n’a jamais vraiment été très représenté, mais il a été, depuis les années 80, aux côtés des autonomistes et nationalistes corses, et il a toujours servi d’intermédiaire positif dans l’élaboration des Statuts de l’île. Il ne pourra pas se renforcer aujourd‘hui au vu de la déliquescence annoncée de ce parti en France. Le PS paie en France son incapacité à réellement mettre en pratique les grands axes surtout en matière sociale mis en avant depuis sa prise de pouvoir en 1981 avec François Mitterrand et l’Union de la gauche. Le septennat François Hollande l’aura achevé. Incapable de comprendre le désarroi des citoyens face à la mondialisation et son cortège de drames et de désillusions, il se sera montré tout aussi incapable d’apporter certaines solutions pour en privilégier d’autres encore plus incomprises par les citoyens, notamment face aux puissances d’argent et aux lobbies en tous genres en matière économique. Alors qu’il promettait de tenir compte des principales préoccupations des citoyens dans leur vie de tous les jours, ceux-ci, au contraire, voyaient leur situation se dégrader au fil des dernières années. Sans parler des « réponses » apportées aux problèmes sociétaux qui de facto ont largement contribué à la montée du Front National en France et en Corse.
Le Parti communiste français
Le Parti communiste français en Corse a longtemps vécu sur les acquis et les idéaux de de la Libération où il a joué un rôle certain, mais depuis l’à priori positif général à son égard s’est étiolé au sein du peuple corse. Il n’a pas su tenir compte des changements et des évolutions dans l’île. Au contraire, il a refusé de prendre en charge certaines aspirations identitaires de la Corse, en occupant sa place dans la défense des aspirations et des revendications des Corses, se contentant de les rejeter en les taxant toujours de populistes, de droitistes, voire pire. D’où aujourd’hui pour lui, la chute finale qui risque plutôt de se confirmer…
Ce que les Corses attendent
Les partis évoluent et d’autres formes d’organisations les supplanteront peut-être, mais ce qui aujourd’hui est plus dramatique, c’est qu’avec la disparition de ces partis de gauche, on risque un affaiblissement voire une disparition de la prise en compte et de la défense les aspirations sociales du peuple et des Corses.
Les nationalistes
Les Nationalistes corses sont désormais les véritables forces du changement dans l’île et les seuls porteurs d’espoir pour l’avenir des Corses sur leur terre, mais ils doivent comprendre qu’au-delà des questions institutionnelles, le peuple attend une démarche et une alternative porteuse d’une adéquation entre développement économique et justice sociale, (en matière d’emplois pérennes, de salaires décents, de formation, de logements….) avec une répartition des bénéfices de cette économie au profit du plus grand nombre, et pas que de quelques lobbies ou nouveaux riches, relais corses de grands groupes financiers qui aspirent à se renforcer en monopoles sur l’île, avec des solutions pérennes pour rompre la fracture sociale et sociétale qui s’installe dans l’île.
C’est ce que les Corses demandent et attendent d’eux pour les prochaines années, à eux de les entendre… et d’apporter des réponses