Les rapports s’enveniment entre l’Etat et de nombreux jeunes dans différents domaines , le sport, l’université et ses manifestations.
Tout ceci relève d’un climat empoisonné de la situation insulaire. L’Etat n’a pas pris en compte les revendications importantes de l’Assemblée de Corse, concernant notamment l’inscription de l’île dans la Constitution, la co-officialité de la langue, le statut de résident et la nécessaire évolution Institutionnelle, car la Collectivité Unique, certes, intéressante n’est pas apte à résoudre le problème corse dans sa globalité.
Les jeunes interprètent le silence de pratiquement tous les candidats à l’élection présidentielle sur la « question Corse » comme un refus de dialogue ou à minima une attitude dilatoire.Il n’existe aucune confiance entre la majeure partie des Corses et sa jeunesse avec l’Etat. Les difficultés économiques et sociales contribuent à détériorer le climat.
Ils manifestent donc, souvent de manière radicale; l’Etat réprime, les tribunaux sanctionnent . Le cercle vicieux est en place et se complique inexorablement avec la crainte permanente d’une bavure grave, en dépit des interventions d’apaisement du Président de l’Exécutif, du Président de l’Assemblée de Corse, du Président de l’Université.
Chacun doit être convaincu au niveau de l’Etat et au niveau du Peuple Corse que la solution ne peut pas être trouvée, ni dans les violences, ni dans les affrontements, ni dans la répression et qu’il n’existe pas d’autre alternative que le dialogue. Le problème corse est politique. Il doit être traité de manière politique entre l’Etat et la Corse. Il faut donc proscrire tous les actes d’aggravation car aujourd’hui, le mouvement national est responsable de la situation dans l’île. On peut compter sur sa détermination ainsi que sur celles des forces de progrès, tant ici que dans la diaspora, pour exiger un dialogue apaisé avec l’Etat.
La démocratie possède assez de ressources et la panoplie de la non violence est suffisamment riche et efficace – grèves, occupations et manifestations pacifiques, recherche de soutiens en France continentale et en Europe, communication sur les réseaux sociaux etc – pour contribuer à rassurer puis apaiser la société et le cas échéant à contraindre l’Etat de s’engager sans arrière pensée dans la voie d’un dialogue constructif, garant d’une solution pérenne et respectueux des intérêts légitimes des parties. Il serait temps après un demi siècle d’errements que la raison prévale au niveau de l’Etat. Ou alors le pire serait à craindre.