37% d’abstention et 8% de votes blancs et nuls en Corse. L’appel du Mouvement National Indépendantiste, dont celui du Rinnovu Naziunali, a été entendu.
Emmanuel Macron est le nouveau Président de la République.
Comme à chaque fois, en pareille occasion, j’attends que le nouveau président solde 40 années de conflit contemporain avec un impact politique gagnant-gagnant et une proposition d’émancipation pour la Corse à la hauteur de ce qu’ont déjà les autres îles de la Méditerranée.En effet, durant ces 5 années, il faut que les Corses revendiquent véritablement et fermement un accès progressif à la souveraineté.
Pour nous, cela passe à travers un statut d’autonomie interne transitoire, en 2022, qui doit conduire à un processus d’autodetermination sur l’indépendance à l’horizon 2032.
Nous ne pouvons pas nous permettre de négocier, encore pendant 60 mois, de simples réformes administratives.
La Corse attend autre chose qu’une Collectivité Unique.
Il faut, aussi, que nous-mêmes, les Nationalistes, ceux qui avons mené le combat et essayé de porter la Corse vers des cieux nouveaux, nous revenions à de la vraie politique. Nous devons nous adresser aux Corses pour leur donner un fil conducteur avec un choix de société novateur et ne pas les laisser s’éparpiller dans des choix manichéens qui leurs imposent de se caler sur des modèles de société qui ne sont pas adaptés à la Corse.
On le voit à Bastia, ville autrefois de gauche, gagnée de haute lutte par les Nationalistes et qui a presqu‘aujourd’hui, basculée dans les extrêmes et le totalitarisme.
Il faut s’adresser à cet électorat. Il n’y a pas en Corse 50% de crypto-fascistes! Ce n’est pas vrai! Ce sont des gens comme nous, qui vivent ici, mais qui n’ont pas entendu le bon message. Il faut faire en sorte qu’on ait une solution à la hauteur des enjeux, en ayant un discours clair, des choix de société, une proposition politique cohérente, la perspective d’un avenir meilleur centré sur la Corse.
L’électoral est devenu très versatile.
Les nationalistes corses doivent comprendre que la politique politicienne et les victoires électorales ne sont pas forcément des victoires politiques.
La bataille des idées n’est pas encore gagnée.
À noi tocca di custruì, è di fà da par noi, u nosciu paesi di dumani.
PAUL FELIX BENEDETTI
8 mai 2017