#Corse #Présidentielle2017 « Le nord magnétique change, les boussoles s’affolent » Max Simeoni

La Corse vote à droite dit-on.

Mais à l’extrême, pour un FN même après le lifting opéré par la fille de Jean-Marie Le Pen, qui l’eût cru? Marine y distance Emmanuel Macron largement.

Le verdict du Peuple souverain est à respecter, il ne peut être rectifié que par le suffrage universel.

Cris étranglés des chapelains politiques hexagonaux ou insulaires :

« il faut l’arrêter !… le fascisme ne doit pas passer…» et certains de rappeler qu’Hitler est arrivé au pouvoir par élections…

Si Marine est dans un fauteuil au bas du perron de l’Élysée, à qui la faute?

Comique si on pouvait être un simple observateur. Les «partis » de retour ont récupéré la Constitution de De Gaulle érigée contre eux. Ils sont parvenus à la faillite du système jacobin. Ils l’ont sclérosé, rendu incapable de s’adapter aux évolutions accélérées de la planète. Il s’effondre sous nos yeux. Carriéristes, énarques, grandes écoles… une nomenclature circulant dans le char de l’État d’un palais de la République à l’autre, loin des citoyens ordinaires, tirent les ficelles de tous étages de la pyramide auxquelles les «notables », rats des villes ou des champs, s’accrochent pour se maintenir ou les rejoindre à Paris. Les citoyens, gavés de promesses non tenues, le ras-le-bol dans toutes les couches sociales, ils n’en veulent plus.

Pour la droite, les entreprises créent l’emploi mais trop de charges handicapent la compétitivité qui dépasse les frontières, et les bas salaires ou le noir des émigrés, on ne le dit pas, sont utiles…

Avec le regroupement familial «humaniste» on pensait pouvoir les intégrer dans la République égaux quelles que soient la couleur de la peau, l’origine, la religion, la culture.

La plupart ont été gheottisés dans les ceintures des grandes villes, vite peuplées de «beurs », fortement chômeurs, en rébellion sociale, et de plus aigris par l’humiliation de leurs géniteurs qui, vainqueurs de leurs colonisateurs d’hier, sont obligés de venir manger dans leurs mains.

Certes quelques-uns réussissent leur intégration républicaine souvent brillamment. Les arrivées d’émigrés sont trop importantes par rapport à l’offre d’emploi insuffisante pour les habitants de longues dates. Quand le taux sature la capacité d’accueil, le problème est politico-économique. L’agitation des grands principes ne sert qu’à habiller la polémique partisane des idéologies.

On devrait pénaliser sévèrement le travail au noir et donner les mêmes salaires à travail égal, les mêmes égards… La non maîtrise des flux conduit à augmenter les charges, les cotisations, et bride les salaires de tous ceux qui gagnent leur vie en travaillant et non en spéculant.

L’Europe sociale étant une velléité pour le moment, les ouvriers qualifiés d’Europe centrale (Polonais, Roumains…) recrutés par des agences, viennent depuis quelques temps concurrencer les ouvriers et les artisans nationaux.

Le paysage humain change sur les chantiers mais aussi dans la rue, ils ont leurs cafés pour se rencontrer, leurs mosquées pour prier… Ils s’entraident pour élargir leur assise dans la société et pour recevoir ceux des leurs qui rêvent de les rejoindre. Rien d’amoral. Il n’empêche que cela devient un problème politique démographique et économique. Comment accueillir avec justice et équité?

Comment partager les richesses quand la République est en mal de le faire pour les siens ?

La gauche elle-même peine sur l’emploi tout en alléguant des motivations différentes. Pour le partage des richesses, une fois au pouvoir par l’alternance républicaine, elle fait de la sociale démocratie et tourne le dos à un socialisme radical. Elle augmente les impôts et les taxes « indirectes » payées par tous aux mêmes taux, riches ou pauvres, et qui grèvent le PIB.

Gauche et droite empêtrées de même en ce qui concerne l’Europe.

Pour la droite, elle assure un marché intérieur et la paix inconnue avant elle.

Pour la gauche, elle garantit la paix, certes, mais libérale, elle enrichit les riches et appauvrit les pauvres. Sa copie est à revoir. Or elle est en construction, chaque pays la veut à condition d’en tirer parti sans avoir à payer trop l’addition.

Trop longue à faire, elle finit par lasser les négligés du développement économique. Les gouvernants se camouflent derrière la bureaucratie de Bruxelles anonyme qui leur sert de bouc émissaire alors que c’est eux qui décident de décider ou pas.

Être souverain en rétablissant les frontières est le credo de Marine Le Pen et de Dupont-Aignan. Il faudrait renégocier les traités à 27…

Marine ramasse bon nombre de mécontents de droite et de gauche qui la votent contre leurs dirigeants. Vote sanction contre eux et leur système usé et impuissant à affronter la crise planétaire, contre des élus discrédités par les « affaires » et des profits douteux qui font les délices des médias.

La victoire de Marine au 1er tour s’est faite sur les déchets accumulés par le monde politique suite aux changements de la mondialisation qui s’est accélérée et à émigrations massives au point que Trump veut son mur au Sud et que, dans les Balkans, les murs se réalisent et s’étendent. Le discours de Marine dans ce tumulte et cette incertitude exaspérée a la force de la simplification extrême: l’Europe empêche notre souveraineté et rend béants nos territoires pour tous les émigrés d’Afrique et d’Europe ? – On boucle, on se protège et le baston pour les troublions de Daesh et autres… or le monde est de plus en plus connecté, tout interfère.

Nos élus natios devraient retenir la leçon que leur progression jusqu’aux commandes de la CTC, institution bâtarde en regard de l’objectif historique, est due à l’effondrement du système des clans concomitant de celui des jacobins de Paris révélé par l’élection présidentielle.

Si les Corses soutiennent Marine et Dupont-Aignan, lui qui a réfuté clairement les demandes du Padduc, cela signifie que beaucoup ont voté natios par rejet, par colère sans bien comprendre les causes et les enjeux de la survie du Peuple corse.

Quoi qu’il en soit du 2d tour, nos élus doivent traiter leurs déchets et ceux de la saison touristique.

MAX SIMEONI SUR ARRITTI

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