« Qu’est-ce qui reste du colonialisme ? »
La première conférence aura pour thème « Qu’est-ce qui reste du colonialisme ? ». Elle aura lieu lundi 10 avril à 18h à l’Université de Bayonne. Elle sera co-organisée par la Fondation Frantz Fanon de Paris et l’Institut universitaire Varenne de Bayonne.
10 AVRIL
a 18:00 h
à l’université
de Bayonne
55 ans se sont écoulés depuis la signature de l’accord d’Evian qui mit fin à la guerre d’Algérie. Rappelons que le conflit algérien mit en lumière la face la plus sombre de la politique coloniale de la France. La lutte des algériens pour leur indépendance fut également une source d’inspiration de nombreux mouvements de libération national de par le monde, et l’étincelle qui permit la prise de conscience de ceux et celle qui jetèrent les bases de l’abertzalisme au Pays Basque nord dans les années 60.
Le but de cette conférence est de réfléchir sur la persistance de la question coloniale dans les sociétés contemporaines. Il s’agira de mesurer l’étendu de l’inertie du colonialisme et du poids de l’inconscient colonial dans nos modes de pensées.
Les intervenants :
Mireille Fanon Mendes-France. Elle est la fille aînée de Frantz Fanon. Elle fut l’épouse de Bernard Mendès-France (fils de Pierre Mendés France). De formation littéraire, elle a enseigné la littérature et la didactique à l’Université Paris V-Descartes et a été professeur invité à l’ l’Université de Californie à Berkeley en droit international et résolution des conflits. Elle a aussi travaillé pour l’UNESCO et pour l’Assemblée National. Elle préside la Fondation Frantz Fanon.
La particularité de la pensée de Fanon, à travers les différents terrains qu’il a lui-même investis, est d’avoir relié entre eux des lieux qui paraissaient éloignés l’un de l’autre, géographiquement (la France, les Caraïbes, le Maghreb, l’Afrique sub-saharienne) ou institutionnellement (l’hôpital psychiatrique et la scène politique). Ce travail transversal en réseaux doit servir à relier des lieux et à confronter sa pensée aux expériences, aux problèmes et aux problématiques du présent et en montrer l’actualité, car l’une des dimensions de la pensée de Fanon est sa « mondialité. »
La colonisation revêt aujourd’hui de nouvelles formes, souvent plus insidieuses, auxquelles il convient d’être vigilant et de résister, aussi le recours à l’œuvre et à l’action de Fanon est plus que jamais d’actualité. Fanon incite toujours à refuser toutes les formes de discrimination et d’exclusion, liées à la couleur de la peau, à l’origine géographique ou sociale, ou encore au genre. On n’insistera jamais assez sur l’universalité de la pensée de Fanon, qui s’est nourrie d’une expérience irremplaçable de la souffrance, de la résistance et de la lutte.
La Fondation Frantz Fanon, structure ouverte et en réseau, prend son sens dans cette série de questionnements mais aussi à partir de la question que posent les évènements et la lecture du monde : qu’arrive t il, aujourd’hui, à l’œuvre de Fanon, qu’en est il de sa présence et de ce qu’il pensait de la construction d’une « nouvelle humanité », d’un universel pluriel ? Cette Fondation positionnée en réseaux (Antilles, Etats-Unis, /Amérique latine, France-Europe, Moyen-Orient, Afrique de l’Ouest et Afrique de l’Est, Asie), travaillant de manière transversale, doit assurer la présence du travail de et à partir de Fanon aujourd’hui et dans le monde.
Nils Andersson. Nils Andersson est né en 1933 à Lausanne d’un père suédois et d’une mère vaudoise. Il vit à Paris. Son engagement dans l’édition militante et notamment la publication d’ouvrages censurés en France, lui fermeront les portes de la France et de la Suisse pendant de nombreuses années. Il vient de publier un ouvrage autobiographique : Mémoire éclatée.
De la décolonisation au déclin de l’Occident.
Ce livre constitue un témoignage exceptionnel sur plus de 60 ans du parcours d’un homme. L’ouvrage raconte les années d’activités littéraires, théâtrales et éditoriales de Nils Andersson à Lausanne – la fondation de la Diffusion et des Éditions de La Cité. En 1957, Nils Andersson rencontre Jérôme Lindon (Éditions de Minuit), Jean-Jacques Pauvert (Éditions Pauvert), et Robert Voisin (Éditions de l’Arche) afin de leur proposer la diffusion de leur catalogue en Suisse. Il deviendra éditeur lorsque Lindon lui demande d’éditer La Question d’Henri Alleg, ouvrage interdit en France. Dès 1961, il diffusera également les Éditions Maspero et deviendra, après de nombreuses publications liées à la cause algérienne. Cet ouvrage raconte également l’aventure de la décolonisation et de ce que Nils Andersson appel le « déclin de l’occident ».