L’avis de la Mission Régionale de l’Autorité environnementale est tombé le 27 mars.
Après les avis, tous défavorables, de la Commission territoriale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers, de l’État et de l’Exécutif de Corse, donnés également fin mars et que U Levante publiera dès qu’ils seront en sa possession, les responsables du projet de PLU arrêté de Piana vont-ils s’abriter derrière une « théorie du complot », très à la mode en ces temps d’élection, pour jeter aux orties ce texte ?
1 – UNE ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE DÉCONNECTÉE DE LA RÉALITÉ
Page 7 – « La projection retient une population permanente de 950 habitants d’ici quinze ans, soit le doublement de la population. Cette estimation est manifestement déconnectée de la tendance des dernières années puisqu’un scénario « au fil de l’eau » engendrerait un accroissement de la population de 80 personnes. Sur cette base, la commune estime un besoin de 400 unités supplémentaires dont 300 logements.
Ce déséquilibre entraîne, de facto, un développement urbain sans précédent sur Arone et sur le village. Le projet prévoit une ouverture à l’urbanisation de près de 70 ha, 65 ha étant actuellement urbanisés selon le rapport. Compte tenu des chiffres avancés sur Arone en termes d’espaces bâtis (près de 15 ha) au moment de l’arrêt du PLU, le raisonnement employé est erroné.
Les argumentaires présentés ne démontrent pas la cohérence sociale, environnementale et paysagère d’une évolution aussi importante du développement de la population à Piana et Arone.
L’ampleur de l’accroissement démographique attendu ne peut être justifiée. S’ensuit de fait un développement urbain déconnecté des besoins réels, que ce soit sur Arone ou sur le village. »
Dans le PADD (page 26) la commune prévoit une population permanente de 980 habitants à l’horizon 2030 (+500 habitants entre 2013 et 2030) soit un doublement de la population ! Or entre 1990 (500 hab.) et 2013 (482 hab.) la population de Piana a diminué.
L’évolution de la population prévue entre 2013 (482 hab.) et 2030 (980 hab.) est totalement invraisemblable jusqu’en 2030.
De surcroît, le foncier déjà bâti sur Arone est très surestimé sans doute afin de faire croire que le projet ne consisterait ainsi qu’à « réparer » une urbanisation déjà significative!
Page 8 – « Sur Arone, compte tenu du développement envisagé au regard de l’existant, l’impact paysager devrait être irrémédiable et fort. La MRAe considère qu’il n’est pas recevable que le rapport assimile à une mesure de réduction, la sortie au cours de l’élaboration du zonage, de 70 ha de zone constructible.
Le projet de PLU, malgré des objectifs affichés de préservation des sites remarquables et de refus de l’étalement urbain, fait le choix d’un développement démographique très important, en partie localisé dans le secteur peu urbanisé et préservé d’Arone, dont l’impact négatif sur l’environnement et le paysage serait considérable. »