C’est avec une profonde tristesse que nous vous faisons part du décès brutal de Paskal Laizé, militant de la Gauche Indépendantiste du pays de Fougères, décès survenu dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2017.
Pascal était issu d’une famille ouvrière du pays de Fougères. Dans les années 1990, il rejoint le comité Emgann de Fougères et participe à ce titre à de nombreuses campagnes et réunions notamment la marche pour l’indépendance ou encore Gouel Broadel ar Brezhoneg.
« Il intègre peu après les rangs de l’Armée Révolutionnaire Bretonne. Il est arrêté en mai 2000 et condamné à deux peines, une de 8 ans pour ses actions au sein de cette organisation et une de 4 ans pour complicité dans le vol d’explosifs de Plévin. »
« Ces peines sont confondues en une seule de huit ans, et il bénéficie en d’une libération conditionnelle en 2005. Voici ce que nous écrivions en 2006 au sujet de son retour en Bretagne le 10 juillet 2006 : « Paskal Laizé est en Bretagne depuis aujourd’hui, malgré son contrôle judiciaire encore trop restrictif, qui ne lui permet d’aller qu’en l’Ille et Vilaine et dans l’hexagone, mais pas dans le reste de la Bretagne. Après cinq ans de détention en raison de son engagement dans l’Armée Révolutionnaire Bretonne et près de deux ans d’interdiction de séjour en Bretagne, Paskal Laizé a enfin pu rentrer dans notre pays. Nous nous en réjouissons. Nous savons que ce traitement inique ne lui a été infligé que par ce qu’il est resté fidèle à son engagement indépendantiste » .
En prison, Paskal s’est attelé à l’étude la langue bretonne, et doit se battre pour avoir accès à des soins corrects en raison de son mauvaise état de santé du à un accident survenu avant sa détention. Il multiplie les refus de plateaux, refus de remontés de promenade et participe à la grève de la faim tournante du collectif des prisonniers politiques bretons.
Pendant ses années de conditionnelle forcée en région parisienne il donne de son temps libre à la mission bretonne (Ti ar Vretoned) dans le 14eme arrondissement et à Radio Pays. Après son retour en Bretagne il continue à militer pour un pays libre et socialiste et après Emgann il intègre Breizhistance. En 2008 sur le canton d’Antrain il réalise la performance (avec un suppléant LCR) de 5,74 % avec 291 voix en défendant sans complexe aucun le droit à l’autodétermination du peuple breton et la justice sociale. En 2015 il figurait sur la liste de la Gauche Indépendantiste Breizh O Stourm.
En plus d’être un ouvrier du bâtiment pour le moins polyvalent, Paskal avait récemment ouvert un estaminet « Ti ma Zi » pour redynamiser le bourg d’Antrain et il donnait de son temps pour l’école Diwan du pays de Fougères.
Nous garderons de lui le souvenir d’un être généreux, résolument optimiste même dans les pires moments, épris de liberté et de justice. Ses obsèques devraient avoir lieu le 29/03, nous vous tiendrons informés en publiant des mises à jours.
Nos pensées vont vers ses filles et ses proches.
Bevet Breizh dieub ha sokialour !
Pour la Gauche Indépendantiste : Gael Roblin
Glac’haret-bras eo kuzul-merañ Skoazell Vreizh da gelaouiñ ac’hanoc’h eo aet Paskal Laizé da Anaon. Paskal en deus bet tro da vezañ skoazellet ganimp pa oa prizonniad politikel toull-bac’het e Pariz er bloavezhioù 2000. A-viskoaz eo chomet Paskal un den feal, brokus ha prest da reiñ an dorn evit kas war-raok ar gwirioù politikel ha sevenadurel Breizh.
Ul lid a vo aozet e liderezh-kañv Sant-Brizh-Gougleiz dimerc’her 29 da 2e gm.
Kenavo Paskal.
C’est avec une profonde tristesse que le Conseil d’Administration vous fait part du décès de Paskal Laizé. Paskal fut pris en charge par Skoazell Vreizh alors qu’il était prisonnier politique embastillé à Paris dans les années 2000.Paskal a toujours été un homme fidèle à ses convictions, un homme généreux, toujours prêt à donner de sa personne pour faire avancer les droits politiques et culturels de la Bretagne.
Un hommage sera rendu mercredi 29 aux pompes funèbres de St-Brice en Coglès (35).
Kenavo Paskal,
16 janvier 2004 :
Mauvais traitements infligés à Paskal Laizé : Jérôme Bouthier témoigne Dans un courrier daté du 10 janvier 2004, le prisonnier politique breton Jérôme Bouthier confirme l’absence de soins pour son camarade de détention Paskal Laizé et les mauvais traitements dont il est victime. Ce courrier est parvenu à la Coordination Anti-répressive de Bretagne le 15 janvier 2004. « Paskal t’en a sûrement parlé, depuis deux ou trois mois, je suis dans le même bâtiment que lui, et, plus précisément, je me situe à deux (…)
12 janvier 2004 :
Dans une lettre datée du dimanche 21 décembre 2003, postée le lendemain et parvenue au porte-parole de la C.A.R.B. le lundi 29 décembre 2003, le prisonnier politique breton Paskal Laizé, qui boucle dans les jours qui viennent son quarante-quatrième mois de détention « provisoire », dénonce une nouvelle fois la privation délibérée de soins dont il est victime. Voici des extraits de ce courrier : « La saga des genouillères continue. Il y a plus d’un an que je les attends. J’ai appris vendredi après-midi (…)
24 décembre 2003 :
Le cas médical du prisonnier politique breton Pascal Laizé est plus que préoccupant, victime d’un accident de la circulation peut avant son incarcération , il n’a pas été correctement soigné depuis le début de sa détention provisoire. De l’absence de soins appropriés depuis maintenant quatre ans il en résultera un handicap physique irréversible. La CARB (Coordination Anti Répressive de Bretagne) vient de constituer un dossier complet sur son cas qu’elle vient d’adresser à Amnesty International à Londres. (…)
a Coordination Anti-Répressive de Bretagne vient de saisir le secrétariat international de l’association humanitaire Amnesty International de l’inquiétante situation du prisonnier politique breton Paskal Laizé. Agé de bientôt 38 ans, père de deux enfants (15 ans et 10 ans ½), électricien de profession, il avait été arrêté le 2 mai 2000. Il raconte les mauvais traitements lors de la garde à vue : « insultes, menaces verbales et physiques à mon endroit et ce qui pourrait arriver à mes proches, surtout mes (…)
2 juin 2003 :
Pas de genouillère pour Paskal Laizé… … OU LA VIE DANS LES PRISONS AU PAYS DES DROITS DE L’HOMME : Les enfants de Paskal Laizé ainsi que leur mère avaient profité de leur dernière visite à Paskal, la semaine dernière, pour lui apporter la genouillère dont il a besoin pour pouvoir marcher correctement. CETTE MEME GENOUILLERE QUI AVAIT ETE PRESCRITE PAR LA KINE DE LA PRISON l’administration pénitentiaire de la Santé, prison située dans la capitale française, autant dire la ville phare DU pays des droits de l’homme n’a pas hésiter à la (…)
2 mai 2000 :
Arrêté le 2 mai 2000 à 18 heures 30 (environ), rue du Général Chanzy à Fougères (Ille-et-Vilaine, Bretagne) par des membres de la Division Nationale (française) Anti-Terroriste (D.N.A.T.) et du Service Régionale (de Rennes) de Police Judiciaire (S.R.P.J.), sous le commandement du Commandant de Police Lebon et à la diligence du juge d’instruction Gilbert Thiel. Et sous le motif mentionné dans le mandat d’amener signé et co-signé par le magistrat et le fonctionnaire de police cités plus haut en date du 6 mai 2000 ( n° P.V. 113) pour : Association de malfaiteur en vue de préparer des actes de terrorismes ; Tentative de destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l’effet d’une substance explosive commis en bande organisé ; Destruction, dégradations, détérioration de biens appartenant a autrui par l’effet d’une substance explosive ayant entraîné la mort d’une personne. Infraction à la législation sur les explosifs ; Toutes infraction en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur. Je fus interpellé sous les yeux de Monsieur Brain Gilles propriétaire du café » An Distro » de manière disons fulgurante et spectaculaire. D’emblée mon véhicule subissait une perquisition et d’autres suivirent plus tard, sur la voix publique de la ville de Fougères à la vue de tous les passant et des habitant. Par la suite une perquisition dans la demeure de ma grand-mère où j’avais pris domicile depuis plusieurs mois. Quatre nouvelles perquisitions suivirent plus tard. Dès la deuxième perquisition, bien que le domicile de ma grand-mère se trouve en rase campagne, et que celle-ci ne porte pas le même nom de famille que moi et que je n’étais pas déclaré à l’administration communale et au-delà, des chaînes de télévision nationale comme France3 (appartenant à l’État français…) étaient présentes : par qui ont-elles reçu les renseignements nécessaires pour être présentes, si ce n’est que par la DNAT, et dans quel but… Lors de la garde à vue de quatre jours d’interrogatoire, j’ai été privé de sommeil intentionnellement. Le peu de temps où je m’étais retrouvé dans les cellules d’isolement, il me fut impossible de dormir un tant soit peu par des mesures que je ne citerai pas, puisqu’elles ont déjà été et ce a maintes fois cités. En outre les membres de la DNAT avaient formé trois équipes de deux agents au minimum et se relayaient pour m’interroger. Pendant cette garde à vue, 96 heures intenses : insultes, menaces verbales et physiques à mon endroit et ce qui pourrait arriver à mes proches, surtout mes deux enfants âgés à l’époque de 11 ans ½ et 7 ans de mon et ex-compagne, constamment des coups ne laissant pas de marque au niveau de la tête. En outre mon problème de santé (plusieurs fractures rotuliennes suite à un accident de la circulation) nécessitait et nécessite toujours des positions alternées ; cependant, je ne pouvais et ne devais pas bouger, ce qui a eu pour conséquences des douleurs et raidissement de mes jambes atrophiées. Je fus aussi privé du minimum sanitaire. Après un jeûne total volontaire de trois jours, vu l’état de santé pitoyable dans lequel je me trouvais, j’acceptais de m’hydrater. On me donna uniquement de l’alcool, tout ceci dans le but bien précis que je signe des procès-verbaux fallacieux mettant en cause des compatriotes, chose que j’ai fait connaître au juge d’instruction Gilbert Thiel dès ma première comparution.