Figure de l’Armée république irlandaise (IRA) et du Sinn Féin, Martin McGuinness, mort dans la nuit de lundi 20 au mardi 21 mars 2017 à l’âge de 66 ans, a incarné l’image de la guerre puis de la paix en Irlande du Nord.
L’ancien paramilitaire, qui a fait de la prison pour avoir transporté des explosifs, s’était mué en homme politique promoteur du processus de paix, un parcours qui lui attire respect, mais aussi haine.
“I measc laochra na nGael go raibh a anam dílis.”
Né le 2 mai 1950, James Martin Pacelli McGuinness a grandi dans le quartier catholique déshérité du Bogside, à Derry. Deuxième enfant d’une famille de sept, il quitte l’école à 15 ans. Le refus d’un mécanicien du coin de le prendre comme apprenti, parce qu’il est catholique, forgera sa conscience politique. À 16 ans, il devient commis-boucher.
Dès 1968, il rejoint le mouvement catholique des Droits civiques, puis deux ans plus tard le parti Sinn Féin. Pendant ces années, il est perpétuellement paré de son béret de «guérillero» à la Che Guevara.
Il intègre l’IRA, au sein de laquelle il occupe vite un poste à responsabilité.
McGuinness reconnaîtra en 2001 – brisant le code d’honneur qui impose le secret à ses membres – avoir été le numéro deux de l’IRA à Derry pendant les événements du «Bloody sunday», lorsque 13 républicains ont été tués par l’armée britannique, le 30 janvier 1972.
S’il a réussi à échapper aux prisons britanniques en Irlande du Nord, il est emprisonné pendant six mois en République d’Irlande en 1973 après avoir été arrêté avec 113 kilos d’explosif et près de 5.000 munitions dans une voiture. Lors de son procès, il se déclare «très, très fier» d’être un membre de l’IRA et de se battre contre «l’assassinat de notre peuple».
La presse britannique le qualifie bientôt de «plus dangereux ennemi de la Couronne». Les protestants nord-irlandais le surnomment le «parrain des parrains».
Mais en coulisses, McGuinness joue déjà les intermédiaires avec Londres. Dès 1972, il rencontre secrètement des membres du gouvernement britannique. Il s’engage progressivement en faveur de la paix et il est considéré comme l’un des pères de l’aggiornamento républicain.
Devenu numéro deux du Sinn Féin, il oeuvre dans l’ombre de Gerry Adams.
De toutes les tractations secrètes, il tient un rôle prépondérant pour arracher à l’IRA les cessez-le-feu de 1994 et 1997. Cette année-là, il est élu au Parlement de Westminster à Londres, mais refuse d’y siéger pour ne pas prêter allégeance à la reine dont il ne reconnaît pas la souveraineté sur l’Irlande du Nord.
Négociateur de l’Accord du Vendredi Saint qui mettra fin à trois décennies d’un conflit contre l’autorité britannique qui a fait plus de 3.000 morts, il est entre 1999 et 2002 ministre de l’Éducation dans un gouvernement d’union avec les protestants unionistes.
Il est aussi perçu comme celui qui a convaincu l’IRA de s’affranchir définitivement de son passé, en démantelant son arsenal en 2005.
«Réconciliation»
En mai 2007, il est nommé vice-premier ministre de son ancien ennemi, le protestant Ian Paisley.
En juin 2012, geste hautement symbolique, il échange une poignée de main avec Elizabeth II lors d’un événement culturel organisé en Irlande du Nord à l’occasion du jubilé de diamant de la reine.
«Au revoir et que Dieu soit avec vous», lui déclare-t-il en gaélique, avant de lui traduire ses propos en anglais.
Auparavant, il avait achevé sa rédemption aux yeux de certains en condamnant en des termes implacables les meurtres, début 2009, de deux soldats et d’un policier.
Mais les familles des victimes des bombes de l’IRA sont loin de lui avoir pardonné. «Qu’il aille rôtir en enfer pour l’éternité», a réagi mardi l’ancien ministre conservateur Norman Tebbit, dont la femme est sortie paralysée d’un attentat en 1984.
Après dix ans au poste de vice-premier ministre, McGuinness avait démissionné début janvier. Déjà gravement malade, il avait renoncé à se représenter aux élections régionales de mars et avait annoncé son retrait de la vie politique.
Père de quatre enfants, poète, joueur d’échecs et amateur de pêche à la mouche, il espérait toutefois continuer «à être un ambassadeur de la paix, de l’unité et de la réconciliation».
« C’est avec un profond regret et de tristesse que nous avons appris le décès de notre ami et camarade Martin McGuinness, qui est décédé à Derry pendant la nuit. Il manquera beaucoup à tous ceux qui le connaissaient » (SINN FEIN)
Gerry Adams du Sinn Féin a déclaré:
« Tout au long de sa vie Martin a montré une grande détermination, la dignité et l’humilité, et cela n’a pas été différent au cours de sa courte maladie. »
“I measc laochra na nGael go raibh a anam dílis.”
« Il était un républicain passionné qui a travaillé sans relâche pour la paix, la réconciliation et pour la réunification de son pays. Mais surtout, il aimait sa famille et les gens de Derry et il était très fier des deux »
« Au nom des républicains nous adressons nos condoléances à Bernie, Fiachra, Emmet, Fionnuala et Grainne, petits et la famille McGuinness »
Martin MacGuinnes va ser un lluitador tota la vida per la llibertat d’Irlanda, la seva lluita i de milers de patriotes com ell ha tingut el seu fruit i Irlanda avui es més a prop que mai de ser una nació lliure i reunificada
Estat Català volem manifestar el nostre condol a la seva família , al Sinn Féin i al poble d’Irlanda
Rinnovu salue la mémoire de Martin McGuinness, ancien vice 1er Ministre d’Irlande du Nord, patriote et militant de toujours, décédé à 66 ans. Engagé dès 1969 dans la lutte pour la libération de l’Irlande du Nord, et la réunification avec l’Eire, il était l’un des membres influents de l’état-major de L’IRA. Son sens politique le conduit à soutenir, en 1998, les accords du Vendredi saint pour un partage du pouvoir avec les Unionistes, partisans du Royaume-Uni et ennemis de toujours. Près de 20 ans plus tard, suite au Brexit et aux excellents résultats du Sinn Fein aux élections du 2 mars dernier, l’Irlande du Nord se dirige toujours plus vers une solution politique porteuse d’espoir pour la paix ainsi que la réunification retrouvée de l’Irlande. Pour cela, Martin McGuinness y aura contribué de tout son engagement, ses espoirs et ses rêves.
Si n’hè andatu Martin McGuiness, cumbattante di a libertà, artisgianu di a pace. Cunduglianze à i soii, è à i so fratelli è surelle di lotta https://t.co/mJ5tFEdxbm
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 21 mars 2017
EFA Vice President Lorena Lopez de Lacalle made the following statement on the loss of Martin McGuinness: « The European Free Alliance is deeply saddened by the passing of Martin McGuinness. A person who involved himself wholeheartedly in ending the violence and who became a key actor in Irish politics. He had the human and political skills to transcend old grievances and work tirelessly for Peace and Reconciliation. He was and will be recognized for his commitment to reach a long lasting peace in a reunited Ireland. On behalf of EFA, I convey our sincere condolences to his family and friends, and to the whole Irish nation. »
Agur eta ohore, Martin McGuinness
Martin McGuinness conocía perfectamente el conflicto vasco. Los vínculos fraternales entre Izquierda Abertzale y republicanos le sirvieron durante las últimas décadas para conocer de cerca el camino emprendido en Euskal Herria en la búsqueda de la paz y la libertad. En ese sentido, cada vez que se le ha pedido que echara una mano siempre ha mostrado una disponibilidad absoluta. Prueba de ello son todos los actos y reuniones celebrados en Euskal Herria en los que participó e incluso todo el trabajo desempeñado en el Grupo Internacional de Contacto, por no hablar de toda la labor constante de asesoramiento y lobbying en el proceso vasco.
En las luchas de liberación de los pueblos se dan ricas experiencias de valor incalculable. El movimiento republicano recibió mucho de sudáfrica, y Martin siempre se empeñó en dejar ese legado en manos de la izquierda abertzale. Por ello, siempre estaremos en deuda con él.
Martin había interiorizado muy bien aquella frase de Mandela (“Si quieres hacer la paz con enemigo, tienes que trabajar con tu enemigo. Entonces se convierte en tu compañero”). La reconciliación entre comunidades jugó un papel importantísimo en Irlanda. En ese sentido, McGuinness tuvo un comportamiento ejemplar: llegó a compartir el liderazgo del Gobierno junto a Ian Paisley, a quien tuvo por un enemigo encarnizado, llegando incluso a ser buenos amigos. Ello demuestra la voluntad de hierro e inspiración inequívoca de las personas todos los movimientos liberadores del mundo implicadas en la resolución de conflictos.
La izquierda abertzale tiene poderosas razones para estar agradecida al movimeinto republicano y a Martin McGuinness. Nos conmueve profundamente la pérdida del lider este lider irlandés que ha destacado mundialmente por la lucha de la liberación de los pueblos, ya que era un gran revolucionario y un gran amigo.
Agur eta ohore Martin McGuinness. El legado político que también has dejado en Euskal Herria es la semilla que traerá la paz y la libertad, sin duda alguna. Eskerrik asko, lagun!
A Gjuventù Indipendentista salue la mémoire de Martin McGuinness, figure de la résistance décédé aujourd’hui à l’âge de 66 ans après une vie passée à lutter pour l’indépendance de son île.
Engagé dans le mouvement des Droits Civiques, il ne tarda pas à rejoindre l’Irish Republican Army face à la répression et au sectarisme appliqué par la Couronne Britannique et ses sbires.
Après des années de lutte et d’incarcération, il deviendra l’un des leader de cette organisation avant de devenir un membre influent du Parti indépendantiste irlandais Sinn Féin. Il sera l’un des artisan de la paix en Irlande en parvenant à faire taire les armes grâce aux accords de Paix du Vendredi Saint.
A l’heure où l’Irlande se prépare à la réunification et va enfin accéder à une véritable indépendance, a Ghjuventù Indipendentista souhaite exprimer ses sincères condoléances à sa famille et au peuple d’Irlande. McGuiness rejoint Michaell Collins, James Connolly, Bobby Sand et tant d’autres au panthéon des héros morts pour la Liberté.
Éirinn go Brách !