(samedi 4 mars) Les unionistes du DUP ont terminé en tête du scrutin anticipé en Irlande du Nord samedi, mais avec un seul siège d’avance sur les nationalistes du Sinn Féin, qui réalisent une percée à l’assemblée régionale.
En mai 2016, le DUP avait remporté 38 sièges contre 28 au Sinn Féin, dans une assemblée qui comportait alors 108 sièges.
Conséquence de leur contre-performance, les unionistes sont désormais minoritaires au sein de l’Assemblée nord-irlandaise, pour la première depuis sa création. Le DUP et le Sinn Féin ont trois semaines pour s’entendre sur la formation d’un gouvernement et résoudre les différends qui ont conduit à la tenue de ces élections, dix mois seulement après le précédent scrutin.
Le parti nationaliste Sinn Fein, qui milite pour la réunification de l’Irlande et combat le Brexit, a connu une forte poussée lors des élections pour l’assemblée régionale d’Irlande du Nord.
Selon le Vice Président de l’ALE, Garoby Roccu, sur son compte facebook, « les unionistes (pro-britanniques) perdent leur majorité absolue (DUP + UUP + autres) avec seulement 40 sièges sur 90! Il n’y a donc plus de majorité absolue pour rester au Royaume-uni, en Ulster! » Dans le camp unioniste: le DUP demeure le premier parti d’Ulster (28 sièges) mais n’a plus le pouvoir de véto (30 sièges nécessaires). Dans le camp républicain: Le Sinn Fein progresse (+4 %) et obtient 27 sièges. Les républicains irlandais (SF + SDLP) obtiennent 39 sièges ensemble. Les 11 élus « non alignés » vont avoir un rôle crucial dans l’avenir de l’Irlande du nord. Rappelons que lors du référendum sur le Brexit (23/06/2016), l’Irlande du Nord (tout comme l’Écosse) a voté pour rester dans l’Union Européenne (à 56%!) et que ce sont les anglais qui, en votant majoritairement pour sortir de l’Union, on fait basculer tout le Royaume-Uni vers la sortie. De plus, les accords du Vendredi Saint prévoient la possibilité d’organiser un référendum d’auto-détermination. 20 ans après les accords de Paix et 100 ans après l’indépendance, l’Irlande a une opportunité historique de se réunifier!
(vendredi 3 mars) L‘Irlande du Nord organisait de nouvelles élections hier jeudi 2 mars en raison de la crise politique entre le Sinn Fein et le DUP, qui se partagent le pouvoir depuis les Accords de paix de 1998. Le scrutin a été marqué par un record de participation (64,8 %), taux le plus élevé depuis le référendum sur les accords de paix.
Les accords de paix de 1998 prévoient un partage du pouvoir régional entre les partis arrivés en tête aux élections, le premier désignant un premier ministre et le second un vice-premier ministre. Ces accords ont mis fin à des affrontements entre catholiques nationalistes et protestants unionistes qui ont fait plus de 3000 morts en 30 ans et organisé le partage du pouvoir politique entre les partisans d’une union avec la Grande-Bretagne et les nationalistes.
Le Brexit s’invite dans une campagne électorale régionale en Irlande du Nord. Les Irlandais votaient hier pour renouveler leur assemblée régionale sur fond de tensions, alors que la perspective du Brexit et d’un retour possible aux frontières inquiète dans cette province britannique au passé agité.
Cette élection anticipée a été provoquée par l’éclatement en janvier de la coalition entre les deux principales formations politiques : le Parti démocratique unioniste DUP, favorable à l’union avec la Grande-Bretagne, et le Sinn Féin, partisan d’une réunification de l’Irlande.
En juin 2016, les Irlandais du Nord ont rejeté à 56 % le Brexit, approuvé par la majorité des Britanniques. Le Sinn Fein a fait campagne pour le maintien dans l’Union européenne (UE), tandis que le DUP appelait à quitter l’Europe.
Le divorce avec l’UE suscite des craintes de retour à la guerre civile. Les tenants de l’identité irlandaise, catholique, vivent comme si l’île était unifiée, se déplaçant librement du nord au sud. Ceux qui se revendiquent de l’identité britannique, protestante, cultivent le lien avec la Grande-Bretagne.