Dans la semaine du 21 au 27 mai 2001 le FLNC Union des Combattants a distribué l’organe d’information de son organisation, U Ribellu. Il s’agissait des 25 ans de la création du Front de Libération Nationale de la Corse.
Ce Ribellu avait été publié sur le site « Ribellu » et « Unità Naziunale »
Un livret de 8 pages avec comme thème la Spéculation Immobilière, la Corsisation des emplois, « 25 anni di lotta », quelques dates de la LLN, le témoignages de deux militants clandestins et un texte sur la « répression vs les droits » des interpellés.
LA SPÉCULATION IMMOBILIÈRE
Depuis notre création, et suivant le fil historique d’une résistance multiséculaire, nous nous sommes toujours efforcés de protéger notre pays contre tous les prédateurs dont la finalité demeure la réalisation des profits immédiats sur le dos d’un peuple dépossédé de sa terre.
Les sacrifices consentis depuis un quart de siècle par nos combattants ont permis jusqu’ici d’éviter une bétonnisation systématique de notre littoral, qui répondait à la satisfaction d’intérêts d’essence coloniale. Nous avons ainsi freiné une stratégie d’exploitation et de non développement qui n’a pourtant pas été abandonnée, loin de là.
De grands groupes multinationaux, avec la complicité de ceux qui poussent le cynisme jusqu’à détourner leurs propres lois, ont à nouveau jeté leur dévolu sur nos côtes. Leur permettre d’imposer en Corse leur logique purement spéculative équivaudrait à renoncer à tout espoir de développement réel et reviendrait à accepter la survenue d’une catastrophe économique, sociale et écologique, dont la Corse ne serait pas prête de se relever. Tant qu’un peuple corse n’aura pas les moyens de légiférer souverainement dans tous les domaines, il n’aura aucune garantie quant à la préservation de son patrimoine foncier, il ne pourra faire valoir aucun droit sur sa propre terre et sera tenu à l’écart des décisions les plus importantes concernant le développement économique de notre nation.
Tant que ces garanties n’existeront pas, nous demeurerons vigilants et agirons chaque fois que notre communauté sera agressée au nom d’intérêts qui la dépasse.
Ceux qui pensent que la spéculation immobilière est la meilleure façon de se faire une place au soleil, dans une Corse sans corses, déchanteront vite, quelles que soient les complicités locales dont ils peuvent se prévaloir Nous serons toujours en travers de leur route. Notre sincère volonté de paix ne leur laissera jamais le champ libre. S’ils n’abandonnent pas leurs funestes projets nous saurons frapper, comme à notre habitude, quand nous le voudrons, là ou ils s’y attendent le moins.
Nous avons toujours été favorables à l’élaboration d’un code des investissements qui laisse de grandes possibilités à tous ceux qui peuvent concrètement aider le peuple corse, à bâtir une véritable économie basée sur la prise d’intérêts collectifs, sociaux et culturels.
Mais personne ne doit perdre de vue que depuis des temps immémoriaux notre terre est inaliénable. Non seulement parce qu’elle nous appartient, mais surtout parce que nous lui appartenons. Nous saurons aussi le rappeler à tous ceux qui seraient tentés de l’oublier.
LA CORSISATION DES EMPLOIS
La décorsisation des emplois à laquelle on assiste aujourd’hui et qui touche la fonction publique autant que le secteur privé, correspond à la mise en oeuvre d’une démarche planifiée, dont le rapport Glavany ne constituait que l’un des argumentaires de référence. L’histoire de notre pays montre que de tout temps, les hauts fonctionnaire de l’état français ont produits des documents allant dans ce sens et qui traduisaient toujours les mêmes fantasmes colonisateurs.
Les corses, systématiquement écartés des postes d’encadrement et de responsabilité, progressivement remplacés par une population de substitution artificiellement déplacée pour la circonstance; subissent sur leur propre terre une politique d’exclusion à caractère raciste. Mais le comble du mépris est atteint lorsque les travailleurs victimes de cette stratégiques ethnocentriste sont accusés eux-mêmes de xénophobie, parce qu’ils osent revendiquer la corsisation des emplois.
« nous n’avons jamais eu, et nous n’aurons jamais, une approche xénophobe ou raciste des problèmes sociaux que rencontre notre pays »
Les syndicats qui défendent réellement les intérêts des travailleurs de ce pays ne s’y sont pas trompés. Nous appelons toutes les forces patriotiques de l’île à les soutenir, chacune dans son rôle et avec ses moyens propres. L’imposture doit cesser : nous n’avons jamais eu, et nous n’aurons jamais, une approche xénophobe ou raciste des problèmes sociaux que rencontre notre pays. Le peuple corse, communauté de destin constituée de corses d’origines et de corses d’adoption, doit pouvoir vivre dignement de son travail sur une terre corse libérée, sans avoir à subir aucune forme d’ostracisme. Les évolutions institutionnelles futures devront prendre en compte la dimension sociale de « la question corse », et donner des garanties dans ce sens.
Pour l’instant un coup d’arrêt doit être donné à la décorsisation systématique, contre laquelle des milliers de travailleurs de ce pays se dressent déjà. Qu’ils sachent que, de notre côté, nous ne faillirons pas.
Nous conseillons d’ailleurs vivement à tous ceux qui participent activement à cette politique néfaste, instigateurs ou instruments, de reconsidérer leurs choix, ou d’être prêts à en assumer la responsabilité et les conséquences.
« 25 ANNI DI LOTTA »
Il y a 25 ans, le 5 mai 1976, la création du FLNC inaugurait une nouvelle phase dans la lutte multi-séculaire du peuple corse pour son droit naturel et légitime à un libre existence. Pour le droit universel, reconnu à tout peuple par les Nations Unies et autres instances internationales à disposer de lui-mêmes.
« ALERIA C’EST L’EXPRESSION DU RAS LE BOL »
Quelques mois auparavant, le 21 août 1975, les événements d’Aleria avaient retenti comme un coup de tonnerre dans un ciel insulaire apparemment serein. Aleria, c’était l’expression du ras le bol d’une situation générale devenue insupportable après l’effondrement de l’empire colonial français. Paris ne régnait plus que sur l’hexagone, les colonies avaient cessé d’être des terres d’exportation d’une main d’oeuvre en surnombre et bon marché. La désertification de l’intérieur de la Corse, consécutive à un politique systématique de sous développement et de destruction planifiée de ses ressources économiques, agricoles, sociales et culturelles, se trouvait aggravée. Parachevée en quelque sorte par la décision, ressentie comme une humiliation supplémentaire de livrer les meilleures terres aux rapatriés d’Algérie.
Au lieu de considérer Aleria comme un signal d’alarme et d’en rechercher les causes politiques, l’Etat français eut une réaction typiquement colonialiste d’une ampleur et d’une brutalité policière démesurée, dans la forme mais révélatrice, quant au fond du refus persistant de prendre en compte l’existence et la dimension d’un problème politique corse.
« C’EST DE CETTE VIOLENCE OFFICIELLE DE L’ETAT FRANÇAIS QU’EST NÉE LA CLANDESTINITE »
Depuis, Paris a systématiquement refusé d’admettre que la Corse n’était née ni en 1769, date de la bataille de Ponte Novu, ni en 1789. Au début du 18eme siècle, alors que l’Europe entière est gouvernée par la monarchie la plus absolue, l’île de Corse étonne le monde par les institutions démocratiques dont l’a dotée Pasquale Paoli. 20 ans avant la révolution française, la Corse est un laboratoire d’idées révolutionnaires. Les élus sont révocables par les électeurs, les femmes ont le droit de vote, une université est ouverte à Corti, capitale indépendante, forme les cadres de la nation. La justice ne tolère aucun passe droits. Elle est égale pour tous les citoyens. La Corse est libre d’établir des relations diplomatiques et commerciales avec tous les pays, ceux du bassin méditerranéens notamment. Ce « pêcher originel » de démocratie, l’état français royaliste puis républicain mais toujours aussi totalitaire ne l’a jamais pardonné au peuple corse.
Il a, tour à tour ou simultanément, employé la force et la ruse pour venir à bout d’une résistance politique tantôt ouverte, tantôt larvée mais incessante.
Son attitude face aux événements d’Aleria était dans le droit fil de sa politique ultra centralisatrice conduite et maintenue de nos jours encore au nom d’une soit disant république une et indivisible. C’est contre cette politique autoritaire et arbitraire que s’insurge le FLNC.
Dès sa naissance, il met ses pas dans les pas de la longue histoire du peuple corse. Dans son premier manifeste de Mai 1976, le Front proclame que son rôle n’est pas de se substituer au peuple pour prendre en charge sa libération. Sans prise en main, par le peuple lui-même, du pouvoir économique et politique, il ne peut y avoir de libération. Celle-ci ne peut être le fait que du peuple lui-même. La Lutte de Libération Nationale va plus loin qu’une simple modification des institutions. Elle suppose que le peuple corse soit de nouveau maître chez lui, maître de son destin économique, politique, social et culturel. Elle suppose qu’il récupère sa terre, ses richesses, la maîtrise de ses moyens de commerce et d’échange. Elle suppose qu’il puisse décider librement, non seulement de ses institutions, mais aussi de ses relations avec les autres pays, de ses choix en matière de développement économique et en matière de société, le tout en fonction de ses besoins et de sa culture.
« EN DEHORS DE LA PRISE EN COMPTE DU DROIT FONDAMENTAL DU PEUPLE CORSE A DISPOSER DE LUI-MEME, IL N’Y A PAS DE SOLUTION AU PROBLEME CORSE »
Cette ligne politique et stratégique, le FLNC l’a confirmé à maintes reprises. Dans son avant projet de Société, de décembre 1989, il se propose et propose « de rétablir la communauté corse historique et de destin dans son intégrité et son existence physique, dans ses droits nationaux, dans sa réelle souveraineté. Nos orientations, est-il précisé, doivent avoir pour point d’appui et de référence les valeurs humaines de dignité, de justice, de liberté des traditions communautaires qui ont fait la grandeur de notre nation ».
La conception de la Lutte de Libération Nationale telle qu’elle était formulée et exposée bénéficiait de l’assentiment de larges secteurs de l’opinion insulaire et du soutien actif d’une majorité de la jeunesse. Au fil des ans, l’Etat français a dû se rendre à l’évidence : la seule répression n’était pas , ne serait pas une solution efficace.
« Cependant les choses doivent être claires, ce n’est pas la clandestinité qui a enfanté la violence, c’est la violence d’état sous toutes ses formes, brutale ou sournoise, directe ou tortueuse, qui a suscité et motivé les ripostes. »
Il a u recours à la vieille recette de tous les systèmes d’oppression : Diviser pour régner.
Le mouvement national n’a pas su éviter les pièges mortels de la division mais il n’a pas oublier les tragédies des années noires et pris toutes les dispositions nécessaires pour en éviter le retour. Il a tiré et saura tirer toutes les leçons, dans les domaines politiques et structurels, des drames qui ont ensanglanté ses rangs. « Cependant les choses doivent être claires, ce n’est pas la clandestinité qui a enfanté la violence, c’est la violence d’état sous toutes ses formes, brutale ou sournoise, directe ou tortueuse, qui a suscité et motivé les ripostes.
Le problème politique posé voici un quart de siècles n’a pas encore trouvé de solutions appropriées.
Le FLNC, pour sa part, n’a laissé passer aucune occasion de rechercher une issue pacifique au conflit qui, depuis plus de deux siècles oppose le peuple corse, non pas au peuple français, mais au monstre froid qui est l’état parisien. Chaque fois qu’un changement de gouvernement a laissé entrevoir une possibilité de règlement politique, le FLNC a crée, en décrétant des trêves unilatérales, les conditions propices à la négociation. La démarche dite de Matignon est la dernière illustration de sa bonne volonté. Ses efforts n’ont pas toujours été payés de retour. La langue corse est, en dépit de tout bon sens, présentée comme un poignard planté dans le dos de la république. Les propositions votées à une très large majorité par l’Assemblée Territoriale sont souvent traités par le mépris comme autant de chiffons de papier.
Quant aux prisonniers politiques, décrétés coupables avant même d’avoir été jugés, ils sont aux oubliettes. D’ores et déjà considérés comme rayés du monde des vivants par la 14eme section et ses supplétifs de la DNAT.
Entre temps, descentes de police, mises à sac de domiciles, de militants et de sympathisants, rafles de « suspect » se multiplient sous les prétextes les plus futiles, voire sans prétextes.
Tandis que la répression ne connait pratiquement aucun répis, les affairistes de tout acabit ont les coudées franches et contribuent à donner de la corse et de son peuple une image criminelle largement répandues par les médias sous tutelle officielle. Tout cela s’apparente à la xénophobie, au nom d’une prétendue raison d’état qui est tout sauf raisonnable. La Corse a un passé, le fait est désormais reconnu, sauf par un quarteron d’ancien ministre de la police ou hauts dignitaires de l’administration jacobines et de ses relais insulaires. Elle veut se forger un avenir fondé sur les valeurs humaines héritées de ce passé comme le souligne notre manifeste de 1976 rappelé en préface de cette déclaration.
Un avenir conforme à l’évolution moderne de l’Europe à laquelle elle entend être associée à part entière. Inutile d’épiloguer indéfiniment sur les changements intervenus en Corse et dans le monde depuis 25 ans. Notre bilan, en dépit, ou à cause, des années noires, peut-être considéré, comme globalement positif selon une expression d’usage courant.
« Tandis que la répression ne connait pratiquement aucun répit, les affairistes de tout acabit ont les coudées franches »
Le mérite essentiel du mouvement national corse aura été d’avoir redonné corps et âme aux valeurs de notre patrimoine commun.
D’avoir ébranlé les fondements de l’immobilisme clanique et de sa corruption. D’avoir de la sorte ouvert la voie à l’établissement d’une société foncièrement démocratique dans ses structures et ses pratiques quotidiennes, y compris naturellement, par l’établissement d’un suffrage réellement universel à l’opposé de sa caricature actuelle.
Nous ne sommes pas les partisans du tout ou rien. Ni du tout de suite. Nous sommes cependant en droit d’attendre autre chose que de beaux discours en réponse à notre légitime revendication.
Autre chose que des accusations de banditisme de droit commun à l’encontre de nos militants emprisonnés et victimes de traitements indignes d’un pays civilisé. Leur sort est partie intégrante de notre démarche. Ce n’est pas parce que le cours normal de notre lutte a été un moment perverti, détourné de son objectif premier, que la cause du peuple corse a cessé d’être une cause juste.
Le Combat pluraliste du peuple Corse pour l’émancipation, la dignité, la justice, la liberté, pour un état de droit librement consenti, donc respecté, ne cessera pas faute de combattants.
L’ENGAGEMENT MILITANT: 2 TEMOIGNAGES
L’engagement militant en 2001 : Mon engagement militant est surtout le fruit d’une longue réflexion. Avant tout, un constat s’impose, la réalité est là, nous touchons du doigt tous les jours : chômage, délinquance, perte de notre identité et des valeurs qui ont fait de notre peuple un précurseur en bien des domaines allant d’une des premières constitutions au monde à la reconnaissance et l’émancipation de la femme (droit de vote des femmes dans la constitution de Paoli). Si le peuple est un, les individus eux, sont multiples, c’est de cette multitude que doit venir notre force. Certes il n’est pas simple d’expliquer une motivation dans les années 2000 en s’étayant sur des faits datant de plus de deux siècles.
Le fait est, et personne ne peut le nier, nous avons déjà vécu en démocratie et notre combat aujourd’hui n’est ni plus ni moins qu’une lutte de chacun et de chaque jours pour retrouver sa place dans une société plus juste et moins méprisante des valeurs qui sont les nôtres. Si les problèmes sont bien réels, les solutions, elles, sont multiples et ce n’est pas en cherchant dans la drogue ou l’économie parallèle que nous bâtirons notre pays; On peut nous traiter de despotes mais nos actions sont la réponse aux agressions faites à notre peuple, la preuve en est que de jeunes corses comme moi se mobilisent et luttent. Le militant n’est pas un marginal mais bien une personne sans bâillon ni œillères qui se donne les moyens de lutter. C’est pour apporter ma pierre à l’édifice commun que je suis entrer au Front. Parce que je dis non à la décorsisation des emplois, parce que ma terre n’est pas à vendre, parce que l’état français ne nous mettra jamais à genou. Je me suis donc engagé comme d’autres l’ont fait car j’ai confiance en l’avenir et je sais tirer les leçons du passé. Partout ou les intérêts du peuple corse seront en danger il est du devoir des militants du F.L.N.C de se manifester.
Moi, jeune militant du F.L.N.C je prend part à la lutte de libération nationale et à la défense des intérêts de mon peuple.
Le choix de l’engagement militant en 1976 : Mon engagement pour la cause du peuple corse remonte aux évènements d’Aléria et de Bastia en août 1975. Participant alors à toutes les manifestations en faveur des emprisonnés d’Aléria et de Bastia m’investissant dans les comités de soutien, puis adhérent à la C.S.C pour la réouverture de l’Università di Corti, je prends conscience du système colonial imposé par la France et surtout je découvre l’histoire glorieuse et tourmentée de la Corse. Les procès d’Aléria et de Bastia sont des échecs de la démarche autonomiste car les lourdes peines infligées ne soulèveront aucune réaction alors que les autonomistes proclamaient qu’ils n’admettraient pas un jour de prison.
Leur choix d’une stratégie de modération, d’acceptation de la légalité française n’était ni efficace, ni représentative de la lutte historique du peuple corse. Ce constat de renoncement me fait envisager le passage à une autre forme de lutte que je rejoins après l’été 1976 : la Lutte de Libération Nationale (LLN), donc le FLNC.
Face aux contraintes de l’Etat français qui s’exprime sous forme de lois politiques, économiques et sociales présentées comme intangibles qui sont : la centralisation, le clan, la fraude, l’assistanat, la spéculation immobilière et sa bétonnisation, le chômage ou l’exil, l’anéantissement de notre culture.
Face à la violence de l’Etat français qui assujettit, déporte, dépeuple nous faisant minoritaire sur notre sol, imposant la colonisation de peuplement, ses forces d’occupation militaire, l’unique réponse était la résistance armée.
En cela le FLNC répondait aux légitimes exigences de la jeunesse corse en luttant pour le droit imprescriptible de la nation corse à son indépendance.
Depuis plus de 25 ans je reste persuadé d’avoir fait le bon choix. Le sacrifice des militants qui ont payés de leur liberté ou de leur vie ce combat n’ont fait que renforcer ma détermination.
LA RÉPRESSION : VOS DROITS
La répression est l’arme de tout état pour soumettre et avilir un peuple. Tout le monde peut-être confronté à elle un jour ou l’autre. En Corse elle est non seulement utilisée afin de poursuivre les militants nationalistes mais elle est institutionnalisée et instrumentalisée pour briser notre culture d’entraide et de solidarité, véritable fondement de notre société. Aussi voici l’attitude à adopter face à la répression.
La Police vient chez vous :
a) Elle doit vous présenter une commission rogatoire, c’est à dire une autorisation écrite, émanant des autorités judiciaires (procureur de la république, juge d’instruction ou président du tribunal). Demandez à voir cette commission rogatoire, vérifiez si elle donne droit d’arrêter et de perquisitionner, dans la négative vous devez vous opposer à toute arrestation ou perquisition.
b) Sauf dans le cas de flagrant délit, la police ne peut venir chez vous entre 21H et 6H du matin. La procédure dite de flagrant délit ne signifie pas forcément être pris sur le fait mais peut couvrir 48H et plus, et permet de perquisitionner et d’arrêter sans commission rogatoire.
c) Une perquisition à votre domicile ne peut avoir lieu sans votre présence ou celle de deux témoins.
d) Ne signez jamais le procès verbal de la perquisition. Mais demandez à le voir pour contrôler si des objets figurent alors qu’ils n’ont pas été trouvé chez vous, dénoncez le immédiatement.
e) Si vous avez pu vous apercevoir de la venue de la Police, faites disparaitre ce qui pourrait susciter chez eux une curiosité malsaine (carnet d’adresses, N° de tél…) puis, si vous avez le temps téléphonez à un avocat ou à un proche.
Vous êtes au commissariat : Au commissariat, respectez strictement les règles suivantes :
a) sachez que la garde à vue peut durer 96h soit 4 jours. Au bout de 72 heures, soit 3 jours vous avez droit à l’assistance d’un avocat que vous avez désigné.
b) Au début de la garde à vue, lorsque l’on vous notifie vos droits en détention de garde à vue, demandez à prévenir un membre de votre famille. C’est votre droit.
c) La loi du 15 juillet 2000, permet le droit complet au silence. Votre intérêt est dans l’application totale de ce droit. Répondez « Je n’ai rien à déclarer » à toutes les questions que l’on vous pose.
d)Ne vous laissez pas intimider, ni par les menaces, ni par les provocations. Ne vous laisser pas tromper par les promesses de vous libérer ou d’enterrer telle ou telle affaire. De plus, dans le cadre d’interpellations communes, la police peut vous présenter des procès verbaux soit disant signés par les autres interpellés déclarant des choses vous concernant. N’en tenez pas compte.
e) La plupart du temps la police met en garde à vue votre femme, vos enfants majeurs, parents ou famille proche pour les faire parler contre vous, ou pour vous obliger à reconnaître des faits. Leur meilleure défense est le droit au complet silence. Ne tombez pas dans le chantage à leur libération. Ils sont pris en otage, mais la justice le sait, et ne pourra les garder longtemps.
f ) Faites de même si les faits sont contre vous. Gardez le silence, vous n’avez rien à déclarer.
g ) Faites de même si les questions que l’on vous pose n’ont aucun rapport avec les faits qui vous sont rapprochés. Gardez le silence car vos réponses peuvent servir contre d’autres personnes.
h ) De même, si on vous présente des photos, ne dites pas « je ne connais pas » refusez de répondre. Gardez le silence.
i ) Vous ne devez rien signer. Aucun procès verbal présenté, c’est votre droit et votre intérêt.
J ) Faites attention à vos déclarations HORS procès verbal avec la police. La aussi, gardez le silence. Ils peuvent s’en servir contre vous en déclarant à la justice que vous avez déclaré hors P.V. telle ou telle chose.
K ) Si vous subissez des violences, faites les constater par un médecin. Dites que vous avez subit des violences pendant la garde à vue à votre avocat. Il portera plainte.
L ) Naturellement si des aveux vous ont été extorqués par la violence vous vous rétracterez dés votre première entrevue (première comparution chez le juge suite à la garde à vue). Chez le juge d’instruction, annoncez que vous avez l’intention de porter plainte.
U RIBELLU
A Voce di u Fronte