(www.unita-naziunale.org – 15h30 24 février 2017) Nous vous informions il y a quelques jours le cas de Sonam, jeune tibétain demandeur d’asile, expulsé vers l’Italie, par une Préfecture du pays ami.
Tenzin Tseten a été arrêtée vendredi dernier alors qu’elle était convoquée à un rendez-vous à la Préfecture de Cergy.
Ses empreintes ayant été prises en Italie elle risque l’expulsion vers ce pays où elle n’a aucune famille, ni contact. En France elle a retrouvé de la famille et une communauté de sa culture et de sa langue. Par ailleurs, elle est hébergée à Paris, et a fourni à la Préfecture un certificat d’hébergement vendredi dernier, le jour de sa convocation, la Préfecture n’a rien voulu savoir. Cette incarcération semble déloyale en ce que la Préfecture de Cergy savait où elle était hébergée. Transférée au centre de rétention du Mesnil Amelot, le premier recours a échoué lundi, il faut dire que la Préfécture de Cergy n’a pas été très coopérative en ne fournissant pas d’interprète en langue tibétaine alors que Tenzin ne parle que le tibétain. Le traducteur qui lui a été assigné était chinois et d’après une amie présente celui-ci a affirmé que Tenzin comprenait parfaitement le chinois, mais ne voulait pas l’admettre pour des raisons politiques ! De même tous les documents qui lui ont été remis étaient en chinois. Mercredi pour le second recours à la Cour d’Appel de Paris, son amie tibétaine lui avait trouvé un avocat très compétent (le même que Chimé), malheureusement la réputation de cette cour d’Appel a été une nouvelle fois confirmée avec un nouvel échec.
La france, pays ami, expulse Sonam, jeune tibétain demandeur d’asile…
Sonam était un jeune tibétain demandeur d’asile sur le sol français… jusqu’à aujourd’hui.
Aujourd’hui, 22 février 2017, Sonam a donc été mis de force dans l’avion, menotté aux mains et aux pieds, dans l’impossibilité d’utiliser son téléphone et de pouvoir prévenir ses proches. Sonam serait encore retenu au centre de rétention à Rome. Une association de soutien pro-tibétaine a été informée de sa venue (brutale) et devrait l’assister pour son arrivée dans Rome. Monsieur le Préfet, Pascal Mailhos, a bien rempli son rôle, piteusement respectable, droit dans ses bottes, de parafait soldat aux ordres de lois aveugles et de règlements absurdes… Et ceci au nom de la République Française, Patrie des Droits de l’Homme et des Libertés.
Sonam est issu d’un milieu très pauvre. A l’âge de 2 ans, il est abandonné par son père et sa mère qui se remarient et partent chacun de leur côté. Ce sont ses deux grands-mères qui vont s’occuper de lui. Par manque d’argent, il ne pourra suivre qu’une courte scolarité. Alors qu’il est en deuxième année du secondaire (2013), il signe une pétition d’étudiants opposés à l’enseignement en langue chinoise. Ce sera alors pour lui l’obligation de fuir le Tibet en traversant l’Himalaya. Un acte de rébellion motivé par le fait qu’il ne supportait pas le déclin de la langue tibétaine. Il avait beaucoup entendu parler par ses grands mères de l’invasion du Tibet par la Chine et de toutes les conséquences qui en ont découlé. Cela l’attristait car la politique menée par les chinois vise à transférer des populations au Tibet pour entraîner le déclin de la culture tibétaine.
Tout laisser, ses racines, sa famille et ses amis pour n’emporter que l’Amour de son Pays. Dans un premier temps, il se rend en Inde pour aller tout naturellement à Dharamsala, terre promise où réside le Dalaï-lama. Dans ce pays, il apprendra le métier de couturier. Ayant un oncle à Toulouse, il décide de rejoindre la France, pays des droits de l’homme où règne la démocratie, afin d’y demander l’asile. Il commet l’erreur de demander un visa pour l’Italie et non pour la France pour venir en Europe.
A peine arrivé en terre occitane, Sonam met tout en œuvre pour bien s’intégrer. Il se tisse un réseau d’amis et apprend le français avec monsieur Robert, formateur spécialisé, mais également avec le secours catholique. Avec cette association, il porte même un projet de solidarité locale à travers la couture, son métier. Chacun note son assiduité et un savoir être remarquable.
Le 7 février dernier, alors qu’il était à la préfecture pour un rendez-vous afin de régulariser sa situation, il a été emmené au centre de rétention de Cornebarrieu afin d’être expulsé vers l’Italie (selon les accords de Dublin), le pays par lequel il est entré en Europe.
Le 15 février dernier, Sonam a refusé pacifiquement de prendre l’avion qui devait l’emmener en Italie. Il est toujours au centre de rétention de Cornebarrieu et nécessite une forte solidarité. Selon son avocat, maître Barbot Laffitte, le préfet a le pouvoir discrétionnaire de le libérer et de transférer son dossier en France tel que Sonam le souhaite.
En effet, un membre de sa famille habite Toulouse, et Sonam a su se faire un réseau d’amis. Par ailleurs, il suit ses cours de français assidûment à la Ligue de l’enseignement et à l’Ostalada.