#Corse « J’ai puisé dans la vérité une force que je ne me connaissais pas » confie un ancien prisonnier politique

« La police nous piège et nous accuse des pires crimes. Au cours des procès, ils utilisent la persuasion ou même la force pour nous faire avouer des actes que nous n’avons jamais commis.

Cela fait partie d’un processus continu pour nous vider de toute notre énergie, voire nous éliminer purement et simplement, » raconte Labrang Jigme

Cette déclaration de courage et de résilience, qui circule sur Internet, émane d’un moine érudit et respecté, Labrang Jigme, récemment libéré de prison.

Labrang Jigme, un moine de Labrang – province d’Amdo – a enduré la torture et failli perdre la vie suite à plusieurs séjours en prison. Il a été libéré en octobre après avoir purgé une peine de presque cinq années, et a été immédiatement hospitalisé.

Écrivain et intellectuel populaire, il est le seul Tibétain à avoir relaté dans une vidéo le récit de sa propre incarcération et son opinion sur la politique de la Chine à l’encontre du Dalaï Lama, et à y divulguer son identité.

Des images circulent en ligne d’une lettre manuscrite, rédigée en tibétain, et datée du 26 novembre 2016 dans laquelle il fait part de sa détermination sans faille, face à une oppression terrible.

« La police nous piège et nous accuse des pires crimes. Au cours des procès, ils utilisent la persuasion ou même la force pour nous faire avouer des actes que nous n’avons jamais commis. Cela fait partie d’un processus continu pour nous vider de toute notre énergie, voire nous éliminer purement et simplement, » y écrit Labrang Jigme

Vous pouvez vous dire :  » ‘Ils son impuissants à changer mes capacités de raisonnement ou mon engagement le plus intime’, mais plus exactement, dans un souci de respect scrupuleux de la vérité, j’ai trouvé en moi une force, une capacité, un courage et une endurance que je ne me connaissais pas, et que je crois fermement être la force de la vérité et de la raison. »

La nuit du 26 octobre 2016, Jigme est sorti de la prison de Lanzhou, capitale de la province de Gansu, et emmené par les autorités pénitentiaires jusqu’à sa maison familiale de Labrang dans le comté de Sangchu (en chinois, Xiahe). Les membres de sa famille n’ont pas eu le droit de l’accueillir avec une cérémonie traditionnelle, et, selon certains témoignages, on lui a interdit de porter la robe des moines.

Il est décrit vêtu d’une veste bleue et d’un pantalon, et portant des lunettes. Les prisonniers politiques tibétains ne sont en général pas autorisés à retourner dans leurs monastères, et Jigme n’a, selon toute vraisemblance, pas pu se rendre à Labrang.

Selon un membre de sa famille en exil, Labrang Jigme aurait dû être libéré en 2015, conformément au règlement stipulant qu’en fonction des résultats de son travail et d’une bonne conduite, un prisonnier est libérable plus tôt. Mais, dans la mesure où il a refusé de signer un document officiel, il a été maintenu en détention plus longtemps, et n’a été relâché que deux mois après l’expiration de sa peine d’emprisonnement de cinq ans, le 20 août 2016, suite à sa mise en détention en 2011.

Jigme Guri, qui a la quarantaine, a été de nouveau mis en détention alors qu’il était dans la ville de Tso (en chinois : Hezuo), dans la préfecture autonome du Tibet de Kanlho, province de Gansu, en août 2011. Deux avocats chinois engagés par la famille de Jigme Guri se sont rendus à Tso, siège de la Préfecture, pour examiner l’affaire, mais ils se sont entendu dire que les audiences avaient déjà eu lieu six mois auparavant, et que l’affaire avait été traitée par deux avocats locaux. Le tribunal les a informés que Jigme Guri était accusé de :« Soupçon d’incitation au séparatisme antinationaliste ».

Jigme Guri avait été arrêté une première fois à son retour au Tibet, après avoir suivi les enseignements du Dalaï Lama en Inde. Il a été détenu 40 jours, libéré et reconduit au monastère de Labrang. Sa deuxième période d’emprisonnement a débuté le 22 mars 2008, suite à des manifestations au monastère de Labrang les 14 et 15 mars 2008. Bien que Labrang Jigme n’ait pas pris part aux manifestations, les autorités le soupçonnent d’en être un des meneurs. Il a été emprisonné et torturé pendant plus d’un mois avant de finir à l’hôpital.

Dans la vidéo qui relate cette expérience, Labrang Jigme (connu également sous les titres honorifiques d’Akhu Jigme et Lama Jigme) s’exprime devant la caméra pendant 22 minutes. Il fait un compte-rendu calme et clair de sa détention et des interrogatoires, donne son opinion sur les politiques générales de la Chine, et sur l’hostilité de l’Etat à l’égard du Dalaï Lama.

Dans sa vidéo, il déclare : « En tant que témoin de la vérité, je raconte ici l’histoire des Tibétains assassinés qui ont subi la torture en prison, et celle des innombrables personnes qui ont dû fuir dans les montagnes et qui ont trop peur de revenir dans leurs foyers, et ce afin que les médias puissent dire la vérité sur ces situations. »

Le Tibet a subi l’invasion de la Chine communiste en 1949. Depuis, plus d’ 1,2 million Tibétains, sur une population de 6 millions, ont été tués, plus de 6 000 monastères ont été détruits, des meurtres, viols, emprisonnements arbitraires, actes de torture, et traitements cruels, inhumains et dégradants ont été infligés aux Tibétains à l’intérieur du Tibet. Pékin persiste à appeler cela une « libération pacifique ».

Voici ci-dessous la traduction intégrale de la note, écrite un mois après sa dernière libération.

« Retour à la vie après avoir affronté la mort ».
Si mon courage et ma détermination flanchent, mon affection pour mon peuple et ma loyauté à son égard, mon espoir et ma vitalité sont mon soutien et la raison qui me pousse à continuer. Les moyens qu’ils utilisent pour nous écraser sont multiples. Intimidation, mensonges et tromperies, allant en bref, de la colère froide aux sourires trompeurs. Et ils savent y faire. En plus de berner les gens, ils nous piègent et nous accusent des pires crimes. Au cours des procès, ils utilisent la persuasion ou même la force pour nous faire avouer des actes que nous n’avons jamais commis. Cela fait partie d’un processus continu pour nous vider de toute notre énergie, voire nous éliminer purement et simplement. Vous pouvez vous dire ‘Ils son impuissants à changer mes capacités de raisonnement ou mon engagement le plus intime’, mais plus exactement, par souci du respect scrupuleux de la vérité, j’ai trouvé en moi une force, une capacité, un courage et une endurance que je ne me connaissais pas, et que je crois fermement être la force de la vérité et de la raison.
La dévotion altruiste qui me lie à mon peuple, mon amour pour mon pays, mes espoirs pour mes proches sont plus fermes que jamais, inébranlables, mais supporter l’adversité pour la paix du monde, le développement de la nation, le bien-être attentif, etc. sont l’engagement de ma vie au service de la vérité. La bougie de la vie peut bien s’éteindre, le mât de la force vitale se rompre, mais ceci est mon testament, le souffle de vie au plus profond de mon être.

Labrang Jigme
26 novembre 2016

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