Si la France est un « Etat de droit » comme le prétendent ses dispensateurs intéressés de leçons de civisme, il faut croire que le droit des hommes, de certains d’entre eux en tous cas, s’arrête là où commence la raison du plus fort, de celui qui fait les lois et qui dicte sa loi.
La Corse connait une situation répressive exceptionnelle, cette situation soumet notre pays à une pression judiciaire et policière…très particulière…! pour tenter de s’opposer au développement de la lutte des nationalistes corses. L’Etat Français ne recule devant aucun expédient, aucun moyen et celà quelle que soit la nature du pouvoir en place à Paris.
Aujourd’hui les provocations succèdent aux provocations. La chasse aux sorcières bat son plein, tous les moyens sont bons pour bailloner les nationalistes. Les violations des droits de l’homme sont quotidiennes en Corse. Les hommes de Pasqua pour satisfaire des hommes politiques corrompus, capi-mafiosi, véreux, fidèles serviteurs de l’Etat français ont le droit de tout faire dès qu’il s’agit des nationalistes corses.
Face à la situation catastrophique que connait la Corse aujourd’hui, le pouvoir répond par la provocation et la répression. L’Etat occulte le combat des nationalistes corses, le salit, déforme les faits. Selon les conjonctures les nationalistes sont traités de « terroristes internationaux », de « gangsters », de « racketteurs ».
MIEUX VAUT INTOXIQUER QUE RECHERCHER LES CAUSES PROFONDES DU PROBLÈME CORSE ET AVANCER DES PROPOSITIONS QUI PERMETTRAIENT DE LES RÉSOUDRE.
Il faut mettre « hors d’état de nuire » ceux qui dérangent, il faut « éliminer la vermine ».
Mais l’intoxication, la désinformation, les provocations, la répression ne résoudront jamais un problème politique. Les nationalistes dérangent les chefs de clan et tous ceux qui veulent maintenir la Corse sous leur contrôle pour continuer de profiter de leurs privilèges et à s’engraisser sur le dos de notre peuple.
- Une cinquantaine de prisonniers politiques sont détenus et déportés dans une quinzaine de prisons françaises (Toulon, Moulin, La Santé, Fresnes, Bois d’Arcy, Fleury Merogis, Ploemer, Bastia, Marseille, Poissy, Bourgoin Jalieu, Nîmes…).
Ces patriotes sont privés de leur premier droit, celui du statut politique de détention, simple respect de la dignité d’un engagement strictement politique qui leur était reconnu avant 1981.
Après les sévices des Baumettes (des prisonniers politiques avaient été tabassés par des CRS) on s’acharne de nouveau contre les militants nationalistes: censure, permis de visite refusés aux familles, conditions inhumaines de détention, quartiers d’isolement total (ex QHS), provocations permanentes des gardiens de prison, refus de donner des soins à certains prisonniers gravement malades (après 8 mois de détention Marc Cesari a perdu 24kg), refus systématique des remises de peine…
- De nombreux patiotes sont recherchés et traqués, leurs têtes sont mises à prix comme si on pouvait régler le problème corse par des appels à délation.
- Harcèlement permanent contre les organisations publiques, les syndicats, les associations: 4 dissolutions d’organisations en 4 ans!
Ces dissolutions sont des mesures de répression politique. On peut dissoudre des organisations, mais on ne peut dissoudre des idées, des femmes et des hommes qui luttent contre l’injustice.
- rafles quotidiennes. Des dizaines d’interpellations, des centaines d’années de prisons « généreusement » distribuées, des milliers de perquisitions.
- Quadrillage policier permanent.
- Régions investies par terre, mer, air (police judiciaire, gendarmerie, GIGN…).
- Domiciles et lieux publics cernés. Perquisitions dures et poussées en présence de chiens policiers, portes défoncées à la barre à mine, saisie d’objets personnels, femmes et enfants emmenés et placés en garde à vue…
- Mise au secret systématique des militants nationalistes dans les cantonnements de CRS et de gendarmes mobiles.
- Intoxication, menaces, pressions sur les témoins qui sont systématiquement placés en garde à vue…
- Systématisation des traitements humiliants (fouilles corporelles avec déshabillage complet notamment pour les femmes)
- Des sévices policiers (Affaire Ghjuvan’Andria Mozziconacci, Felice Tomasi et Carlu Pieri) occultés par les enquêtes qui n’en finissent pas.
- Des machinations policières avalisées par une justice à la botte du pouvoir politique. Ainsi le cas de Jean Michel Rossi responsable politique public de Balagna condamné à 5 années de prison alors qu’il était à 1000 kilomêtres des faits qui lui sont prétendument reprochés.
- Des poursuites sont engagés contre des avocats parce qu’ils sont les défenseurs des nationalistes et qu’ils dénnoncent les atteintes au droit ou disent simplement ce qu’ils ont vu (Affaires Maîtres MATTEI et FILIPPI)
- L’Affaire FELICE TOMASI: le militant nationaliste est en détention « préventive » depuis Mars 83! Transféré de prison en prison (Bastia, Marseille, Bordeaux, Rennes), de cour d’appel en cour d’appel, Felice est un otage; otage d’une enquête et de policiers, d’une instruction et de magistrats qui font ainsi reculer le jour de la clarification et de l’échec de leur manoeuvre. Car l’affaire TOMASI cache d’autres affaires :
– L’affaire des sévices policiers perpétrés par les tortionnaires du commissariat de Bastia.
– L’affaire des juges d’instruction N’GUYEN et PANCRAZI qui sont au coeur de la mécanique judiciaire.
Ni les coups de poings, ni l’isolement n’ont obtenu de lui le moindre aveu, si ce n’est une seul, lancé à la face de ses bourreaux ; « Je suis nationaliste corse ».
- Attaques tous azimuts visant à museler et à normaliser l’information. Le baillon de la censure et de la répression est le seul moyen d’empêcher la relation de la triste réalité corse: saisies préventives de cassettes, poursuites contre FR3 CORSE et aujourd’hui licenciements disciplinaires et transfert de la station corse à Marseille malgré l’imposante mobilisation populaire.
ACHARNEMENT CONTRE LA PRESSE
Condamnation du journal U RIBOMBU et inculpations de ses responsables. 21 procès en 2 ans montrent la hargne répressive mise en oeuvre pour étouffer la liberté d’expression en Corse.
La rafle du jeudi 1er octobre n’avait qu’un seul but: écraser U RIBOMBU et baillonner ainsi toute velléité de dire la vérité au peuple corse. Ce n’est pas un hasard si ceux qui osent décrire certains faits et dénoncer certains scandales et certaines magouillent font l’objet de formidables pressions. Mais U Ribombu vivra; Les poursuites, les procès, les perquisitions, les interpellations, la déportation et l’incarcération de son directeur de publication YVES STELLA n’imposeront pas le silence au Ribombu. L’hebdomadaire nationaliste continuera à dire toute la vérité.
Face à cette situation les soi-disant progressistes locaux se taisent. Leur silence devient complicité et c’est ainsi que peu à peu s’installe le fascisme. Aujourd’hui en Corse se taire c’est cautionner la dérive fascisante de l’Etat français face aux aspirations de liberté du peuple Corse.
Demain c’est l’ensemble du peuple Corse qui subira les agressions des forces de répression. Aucune famille ne sera épargnée par les attaques de l’Etat Colonial envers les forces vives et la jeunesse de notre pays.
Il appartient à notre peuple de se mobiliser pour faire échec à cette politique de négation, de refus et d’agressivité envers la Corse et ceux qui la defendent.
LISTE DES PRISONNIERS POLITIQUES / A RISPOSTA 1987
FRESNES
- Cesari Marc
- Casasoprana françois
- Andreotti Jean Jacques
- Giraud Gerard
- Cancellieri Xavier
- Belgodère Carmin
- Di Scala André
- Barbieri Francescu
- Artily Michel
- Bresson Stephane
- Giordani Gilles
- Caviglioli Joseph
- Istria Paul
- Antonelli Jean Pierre
- Ceccaldi Patrick
- Henry Michel
- Verdi Antoine
MELUN
- Rossi Ghjuvan’Michele
FLEURY MEROGIS
- Santoni Francescu
- Cesari Jean Louis
- Casta Pierre François
POISSY
- Gladieu Jean Do
- Pantalacci Bernard
BOIS D’ARCY
- Luciani Natale
- PLOEMEUR
- Tomasi Felice
YZEURE
- Alessandri Léon
MARSEILLE
- Bernardi J.François
- Papi Marcu
- Geronimi Jean
LA SANTE
- Pieri Charles
- Muracciole Ferdinand
- Rossi Dominique
- Mozziconacci Ghjuvan’Andria
- Albertini Petru
- Stella Iviu
- Verdi Jean Martin
- Scaglia Paul
TOULON
- Rotily Forccioli Ghambatti
NIMES
- Ceccaldi Paul
BASTIA
- GILQUIN Jean Pierre
- Paoli Daniel
A RISPOSTA 1987
- Index (source)
- Une constante de l’histoire du Peuple Corse… L’acharnement répressif
- Liste des prisonniers politiques
- La répression au jour le jour…
- De l’affaire Tomasi à l’affaire Orsoni. De la torture à l’assassinat
- Garde à vue musclée à Paris: c’est là que ça fait mal… »
- Assassinat politique, l’Affaire Guidu Orsoni
- Machinations et intoxications
- Affaire de Balagna
- Affaire Pellier
- Lettres de prisons : La torture par l’isolement – Antone Verdi
- Témoignage de prison – « Les corses, non… » – Paul Istria
- Conditions inhumaines de détention des prisonniers politiques corses