Primaires américaines, primaires en France, la démocratie occidentale peine à se renouveler. Les têtes d’affiche sont même désolantes comme Donald Trump qui transforme l’élection du Président de la plus grande puissance mondiale en une farce inquiétante. La présidentielle en France n’offre pas un spectacle bien plus reluisant, tant les postures sont caricaturales et les débats biaisés.
L’élection outre-atlantique semble jouée désormais tant le numéro provocateur de Donald Trump provoque le rejet, y compris dans son propre camp républicain. Raciste, machiste, suffisant, il déshonore le débat politique, alors même que les USA exercent un leadership écrasant sur le monde. L’économie américaine, appuyée sur internet, est à son apogée, mais la démocratie n’y a jamais été aussi malmenée, et le barnum médiatique qui accompagne traditionnellement l’élection présidentielle atteint cette fois des sommets.
Même s’il reste à la porte de la Maison Blanche, l’irruption de Donald Trump dans la confrontation finale de l’élection majeure aux USA est vraiment préoccupante. Une erreur politique grave d’Hilary Clinton, ou un accident de santé, peuvent encore lui ouvrir le chemin du pouvoir, et que l’on puisse courir ce risque est déjà en soi une source de profonde inquiétude. Comment a-t-il pu franchir les filtres qu’une démocratie se doit de mettre en œuvre pour sélectionner ses dirigeants politiques ? Quelles sont les forces, les courants de pensée qui ont permis son ascension, ou, plutôt, qui ont permis qu’il ait le champ libre ? Quelle qu’en soit l’issue, l’élection présidentielle américaine interroge sur la gouvernance de la plus grande puissance mondiale, et donc sur la sécurité du monde où nous vivons.
L’Europe n’est pas épargnée par cette vague de démagogie populiste qui menace de submerger le monde développé. Ici, Donald Trump a pour nom Marine Le Pen en France, ou Nigel Farage au Royaume Uni, celui dont l’ascension a été à l’origine du Brexit. Certains dirigeants de la même trempe sont parfois déjà au pouvoir : Viktor Orban solidement installé à la tête de la Hongrie, ou Andrzej Duda Président récemment élu de justesse en Pologne. L’élection présidentielle autrichienne qui aura lieu début décembre est hautement incertaine après l’invalidation de celui qui a déjà été élu d’extrême justesse il y a quatre mois. Pour la première fois parmi les démocraties de l’ancienne « Europe des quinze », celle qui avait cours avant que ne tombe le mur de Berlin, l’extrême droite raciste et xénophobe pourrait l’emporter. Et que dire de la France où l’extrême droite n’a jamais été aussi florissante ?
Ce n’est probablement pas l’exercice des primaires à droite, à gauche, ou ailleurs, qui va réussir à conjurer le risque du Front National en France. Les débats y sont creux, les affrontements délétères, et la démocratie des « grands partis » n’est pas plus performante ici qu’aux Etats Unis.
La droite, en position de favorite, balance entre le candidat du « premier tour », Nicolas Sarkozy, celui qui veut disputer l’électorat hésitant à l’extrême droite et tient pour cela des discours de campagne inédits et préoccupants pour un parti démocratique, et celui de « second tour », Alain Juppé, qui, entérinant d’ores et déjà la position de force de l’extrême droite à l’issue du premier tour, fait ouvertement appel au report de voix de l’autre camp pour espérer la victoire finale.
La gauche, très affaiblie par les cinq années de la présidence Hollande, ne propose pour autant aucun challenger crédible au chef de l’Etat sortant. Le Parti Socialiste sortira très affaibli par cet échec à mettre en lice une alternative crédible. Le reste de la gauche se bat pour tirer profit des quelques miettes qui restent, allant jusqu’à organiser des primaires au retentissement confidentiel comme chez les écologistes. Ils perdent toute visibilité dans l’opinion et leur naufrage annoncé illustre à quel point les idées neuves ont déserté le débat politique hexagonal.
Dans ce fiasco prévisible des forces démocratiques il faudra s’attacher à « sauver les meubles », à commencer par la construction européenne que l’extrême droite et le populisme au sein des Etats-nations menacent directement. Et espérer que la démocratie européenne se régénère enfin. A notre place, aussi modeste soit-elle, en Catalogne, en Ecosse ou en Corse, nous y contribuons.
#Corse @F_Alfonsi « Primaires – La démocratie dévaluée »
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