Le 5 novembre, dans la région de Ghisonaccia, un commando armé, non identifiable, circule à bord d’un 4×4 ordinaire. Un homme cagoulé en descend et se dirige vers Carlu Andria Sisti qui parvient à lui échapper. Il s’agit d’un commando spécialisé de la gendarmerie (GIGN) agissant dans le cadre d’une commission rogatoire locale. Andatura Corsa par i Dritti Umani dénonce à travers cette interpellation, l’institutionnalisation d’une dérive d’intimidation dans les rapports sociaux d’enquête en Corse : la fréquence des interventions des JIRS, RAID, GIGN et leurs méthodes irrespectueuses des droits humains participent à créer un climat de peur dans une société meurtrie par nombre d’homicides.
Ce processus est exacerbé aujourd’hui par un chantage fait à la famille Sisti sur la vie de Carlu Andria pour qu’il se rende à la justice : il serait en danger d’être abattu par le GIGN. Cette menace d’exécution sans jugement est scandaleuse. Elle est incompatible avec la gouvernance d’un Etat de Droit garantissant la présomption d’innocence et les droits de la défense. Elle s’inscrit dans la mise en place d’un système de manipulation de l’opinion. Demi-vérités voire fausses informations, données sensibles et rapprochements plus ou moins pertinents d’affaires judiciaires en cours, sont communiquées par les autorités en dehors du Droit et de la Justice. Cela fait naître et courir des rumeurs aux conséquences pernicieuses. Nous dénonçons ce procédé préjudiciable à la société corse. Il participe à créer les conditions d’un vivre-ensemble où certains s’octroient le droit de tuer et d’utiliser des armes à feu en blessant une enfant de 10 ans.
En conséquence, nous demandons une normalisation des enquêtes policières au regard des droits humains. Nous rappelons à chacun que la société a le droit de demander des comptes aux agents publics.
jeudi 17 novembre 2011
Le bureau
ANDATURA CORSA PER I DRITTI UMANI
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